tag:blogger.com,1999:blog-72617587342610013332024-02-19T17:10:46.963+01:00voix du sudSebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.comBlogger110125tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-31912529780866706622012-07-22T03:34:00.001+02:002012-07-22T03:42:29.948+02:00Les yeux de "Colombia"<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;">Colombia, c'est là d'où il vient (la Colombie). Mais c'est aussi son surnom. Je ne sais pas comment il s'appelle et tout le monde dans le quartier l'appelle simplement "Colombia". C'est d'ailleurs comme ça qu'il se présente lui-même. <br /><br />Colombia est un immigré colombien qui réside dans un quartier populaire de Caracas. Il est ce qu'on pourrait appeler un exclu de la société "formelle". Il vit de petits boulots, il lave les voitures des gens du quartier, aide à porter des paquets, surveille les bus la nuit en dormant dedans. <br /><br />L'autre jour je suis repassé dans ce quartier qui m'est cher pour y avoir vécu. Colombia m'a tout de suite </span><span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;">reconnu</span><span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;">: "Epa, mi hermano!". Je me souviens à l'époque où j'y habitais, je lui avais donné quelques t-shirts en lui demandant si ça l'intéressait. Et sa réponse m'avait marqué, il avait dit: "Bien sûr, amène-les! Et s'ils sont biens, je les mettrai même pour sortir du quartier!". <br /><br />Pour lui, sortir du quartier et aller dans le centre de Caracas, c'était déjà quelque chose. Il n'était pas d'ici mais ces quelques rues étaient devenues les siennes. Et il en était fier: "Si t'as un problème dans le coin, n'hésite pas à crier 'Colombia!'. Moi je connais tout le monde et les gens me respectent ici". <br /><br />L'autre jour donc, il me racontait comment il allait: "Je me suis fait opérer", me dit-il. "Opérer de l'œil, je ne voyais presque plus". Moi je lui demandais naïvement ou il s'était fait opérer: "Sur l'avenue Andrés Bello, chez les Cubains!". </span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;"><br />"Chez les Cubains" voulait dire chez les médecins cubains qui opèrent gratuitement dans les missions de santé du gouvernement bolivarien. Tout un symbole! Lui, Colombia, cet exclu de presque tout, qui ose à peine sortir de son quartier, s'était fait opérer de la cataracte. Et il n'était pas peu fier en sortant de sa poche une petite boite en plastique transparent dans laquelle il garde précieusement les morceaux de cristallin que les médecins lui ont extraits de l'œil: "Regardes ce que j'avais dans l'œil! Et je crois bien que je vais me faire opérer le second". <br /><br />Comme avec sa réponse du t-shirt, Colombia m'a une fois de plus fait réfléchir. Et il n'est pas inutile de se rappeler de temps à autre le côté humain des choses. Les médecins cubains ne font pas que soigner les cancers des présidents, au Venezuela ils sauvent des vies tous les jours. Et ça, comme les yeux de Colombia, ça vaut tout le pétrole du monde.</span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-1784630439198822012012-03-11T22:13:00.001+01:002012-03-13T11:56:13.686+01:00Au Sud Kivu, un journal à tout prix<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Dans l’est du Congo, sortir un journal n’est pas chose facile. Et quand le titre est indépendant et dirigé par une femme, Solange Lusiku, cela relève de l’exploit.</span></span></b></div>
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<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOKz3z6SkLuDBHfgXheBuiG_dmoguMDYwg8yGgESN9_zT9PwXTk6w5iKQ82QQ07hnA2J_XG6juMawDCZrEuuPjBfiRpsaSz9sf0yr0SbkuRppCYRa6T6ZkKE-0w00JPhExqPQDNRvXiyo/s1600/vds-ph57.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOKz3z6SkLuDBHfgXheBuiG_dmoguMDYwg8yGgESN9_zT9PwXTk6w5iKQ82QQ07hnA2J_XG6juMawDCZrEuuPjBfiRpsaSz9sf0yr0SbkuRppCYRa6T6ZkKE-0w00JPhExqPQDNRvXiyo/s320/vds-ph57.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Dans le contexte d’après-guerre de l’est congolais, Mme Lusiku a fait de la défense des droits humains, </span></span><br />
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">et notamment de la cause des femmes, sa priorité. (<i>Ph: Seb</i>)</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Solange Lusiku, journaliste radio devenue éditrice un peu malgré elle, a relevé le défi. Sa détermination et son engagement lui ont valu de recevoir, début février, le doctorat honoris causa de l’Université catholique de Louvain (UCL, Belgique). Depuis 2007, <i>Le Souverain</i> est le seul journal à paraître à Bukavu, à l’est de la RDC.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Tout a commencé par une promesse faite au fondateur du journal, Emmanuel Barhayiga. En février 2007, alors qu’il est cloué au lit par la maladie, il demande à Solange Lusiku de reprendre l’édition du titre. M. Barhayiga décède en avril et, en juin, «hantée par cette dette morale», Solange se lance dans l’aventure. «Il était question que je produise un numéro ou deux, que je paye cette dette et que je reste moralement quitte», explique-t-elle. Mais c’était sans imaginer l’engouement que susciterait le projet au sein de la population.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Elle travaille alors pour l’ONG Caucus des femmes congolaises du Sud Kivu pour la paix, «une organisation qui constitue un cadre de concertation et qui regroupe des femmes de toutes les tendances et idéologies, avec l’objectif de les faire participer à la gestion de la chose publique». Avant cela, Solange était passée par les radios communautaires de la région. La presse écrite elle n’y avait jamais touché. Elle a dû vaincre ses appréhensions mais aussi les préjugés de la société patriarcale. «Il y avait certaines réticences dues aux stéréotypes liés à la femme. Des gens qui essayaient de me décourager ou d’influencer mon mari en lui disant: ‘Si les hommes ont échoué, comment votre épouse peut penser qu’elle va réussir?’» Mais tout cela n’a fait que renforcer sa détermination et son envie «de les défier un peu et d’avancer toujours plus».</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">C’est cette détermination qui lui a permis de maintenir l’édition du journal dans le temps et qui lui a valu la reconnaissance de l’université belge. «Un titre honorifique, mais aussi un défi», comme elle le souligne. <i>Le Courrier</i> l’a rencontrée à cette occasion.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><b><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Comment sont sortis les premiers numéros du <i>Souverain</i>?</span></b><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">A part <i>Le Souverain</i> il n’y a pas d’autre journal à Bukavu. A l’époque il y avait des petits bulletins de liaison des ONG et de l’Eglise catholique. Ces bulletins étaient imprimés sur format A4. Mais nous voulions produire un journal professionnel, sur format A3. Pour cela il fallait imprimer à Kinshasa, parce qu’il n’y a pas d’imprimerie qui tire à ce format-là à Bukavu. Il fallait donc prendre le bateau jusqu’à Goma, au Nord Kivu, ensuite prendre l’avion du lendemain pour Kinshasa et une fois à Kinshasa produire le journal. Et comment le produire? En province, comme il n’y a pas de presse écrite, il n’y a pas de repères, donc je n’avais personne à qui demander conseil. Mais j’avais quelques connaissances dans la profession à Kinshasa, dans la presse écrite, et ils étaient d’accord de m’aider à mettre en page le journal.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">J’ai commencé à recruter des gens dans les rangs de la société civile où j’évoluais, et d’autres aussi parmi mes relations, pour m’aider à écrire. Chacun m’amenait les papiers manuscrits au bureau du Caucus où je travaillais, et moi j’amenais tout ça dans un secrétariat public pour la saisie des textes, et je les récupérais sur clé USB. Cette clé USB, l’argent pour l’impression du journal, les feuilles de montages, etc., tout cela partait alors avec une connaissance, dans une enveloppe avec le nom du journaliste à Kinshasa et son numéro de téléphone. Au retour c’était la même chose, le journaliste de Kinshasa cherchait quelqu’un qui rentrait à Bukavu, lui confiait le lot de journaux et le tout arrivait chez nous entre trois semaines et un mois plus tard.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><b><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Quelle a été la réaction de la population aux premières parutions?</span></b><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Nous avons commencé avec 250 exemplaires (500 aujourd’hui, ndlr). La première fois que c’est arrivé à Bukavu, on a remarqué l’engouement des gens, des nostalgiques de l’époque où il y avait encore des journaux au pays. Beaucoup de gens voulaient lire. Du coup les 250 exemplaires n’ont pas suffi, mais c’est tout ce qu’il y avait. Alors les gens se passaient le journal pour le lire. On avait encore beaucoup de choses à améliorer, on n’avait pas encore de ligne éditoriale bien définie. Mais on a fait un premier numéro, puis un deuxième, ensuite un troisième. Et au lieu d’arrêter on y a pris goût, parce que tout le monde s’intéressait. Il fallait continuer!</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Ensuite, avec l’aide d’un journaliste belge d’origine congolaise, l’équipe s’est formée à l’écriture. Il nous a aussi fourni tout un encadrement méthodologique et éditorial pendant près de deux ans. Nous avons défini la ligne éditoriale avec toute l’équipe et élaboré la charte de notre journal, pour éviter de naviguer à vue. Nous nous sommes fixé pour mission de produire des articles qui rentrent dans le cadre de la promotion de la démocratie, des droits de la femme. Donc coupler démocratie et femme parce que pour nous celle-ci est un des piliers de la société. Une société où les droits de la femme sont bafoués ne peut pas évoluer.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><b><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Quel est l’état d’avancement du projet aujourd’hui?</span></b><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Nous sommes entrés en contact avec une association en Belgique qui s’appelle Rencontre des continents, et cette association nous a parrainés dans l’introduction d’un projet afin d’obtenir des fonds pour produire le journal pendant un an. Cela nous a permis d’obtenir des ordinateurs pour travailler, de payer le loyer, etc., et c’est comme ça que nous avons commencé le travail proprement dit. Maintenant nous savons monter le journal, nous le mettons sur DVD et nous traversons la frontière. Kinshasa est très loin et à côté de chez nous, au Burundi, il y une bonne qualité de journaux, alors nous l’imprimons là-bas.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Mais cela représente aussi un problème parce que nous devons traverser la frontière avec le Rwanda. En allant c’est facile, c’est le retour qui est plus difficile parce que le Rwanda est un pays où l’espace démocratique n’est pas ouvert, la libre expression n’existe pas. Et comme nous évoluons dans la région des Grands Lacs, nous ne pouvons pas ne pas parler de ce qui se passe au Rwanda, de ce qui se passe entre le Rwanda et le Congo, et du coup ça expose celui qui voyage avec le lot. Alors, parfois, il faut embarquer les journaux dans un bus, et prendre place dans un autre bus. Dieu merci nous n’avons jamais été attrapés. Mais si cela arrivait un jour ce serait la pire des choses, parce que là-bas il n’y a pas de pitié.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><b><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Avez-vous rencontré des problèmes avec les autorités congolaises?</span></b><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Pour ce qui est du journal non, mais avant oui. Je sais que, maintenant, ils ont peur de nous parce qu’ils savent que nous avons tout un réseau de gens, d’amis, d’organisations qui apprécient notre travail. Alors parfois ils m’appellent au téléphone, ils se fâchent carrément et me disent ‘tu veux qu’on te donne le luxe de t’exiler?’. Il y a aussi des tentatives de nous acheter, certains nous proposent de faire partie de leur cabinet et de devenir chargé de communication. Moi je refuse tout ça parce que nous ne voulons pas être inféodés politiquement ou liés à la religion, afin de rester vraiment indépendants. Encore aujourd’hui nous n’avons pas les moyens de garder notre autonomie financière, nous produisons à perte. Mais nous gagnons en terme de combat et non en terme d’argent.</span><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><br style="font-family: Verdana,sans-serif;" /><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Il y a beaucoup de journalistes indépendants en RDC mais ils n’ont pas les moyens de vivre leur indépendance, ils doivent se plier ou s’autocensurer. Beaucoup d’entre eux ont peur de dire les choses tout haut. N’oublions pas que nous sommes dans une région où trois journalistes et un défenseur des droits humains ont été assassinés ces dernières années. C’est aussi une zone convoitée où opèrent une floraison de multinationales qui exploitent les ressources naturelles avec des contrats fallacieux. Alors parfois nous sommes contraints de passer certaines informations à des confrères qui sont en sécurité pour les publier, afin de nous protéger nous-mêmes. En fait, nous vivons avec une espérance de vie de vingt-quatre heures renouvelable. </span></span></div>
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<br />
<hr />
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<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: x-small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Article publié dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/" target="_blank"><i>Le Courrier</i></a> le 10 mars 2012.</span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-61327925346911593442011-09-17T23:17:00.000+02:002012-03-02T18:33:23.443+01:00Feu sur le Marmara // jaquette<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxxJdmeTRxz2U10lBrb_ehh0anc1lNA9TZr6ldbbzG8CWKQVv-bbX_P-ebYwccedrOpWwNQcrYlGi2JBOPAVhD9GdJ6KlkPcv4ywOBP0_65fbffDwWTB4VoiYTe5ivF11GTZ8ks1UCYNc/s1600/PostalFrench.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxxJdmeTRxz2U10lBrb_ehh0anc1lNA9TZr6ldbbzG8CWKQVv-bbX_P-ebYwccedrOpWwNQcrYlGi2JBOPAVhD9GdJ6KlkPcv4ywOBP0_65fbffDwWTB4VoiYTe5ivF11GTZ8ks1UCYNc/s320/PostalFrench.jpg" width="229" /></a></div>
<br /><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">La jaquette de Feu sur le Marmara, aussi disponible en d'autres langues sur </span><a href="http://davidsegarrasoler.blogspot.com/" style="font-family: Verdana,sans-serif;">http://davidsegarrasoler.blogspot.com/</a></span>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-78292829732760998202011-09-01T22:10:00.000+02:002011-09-06T21:56:26.112+02:00Feu sur le Marmara<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: Verdana,sans-serif;">Un documentaire sur la première Flottille à Gaza réalisé par David Segarra et produit par TeleSUR. <i>Voix du sud</i> à participé au sous-titrage avec l'aide de l'<a href="http://www.association-belgo-palestinienne.be/">Association belgo-palestinienne</a>.</span></span></b><i><span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;"> </span></i></div>
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</div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;"></span></i></div>
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<br /></div>
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<i><span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;">Le 31 mai 2010, neuf personnes étaient assassinées par des commandos israéliens dans les eaux internationales. Aux côtés de 700 autres activistes, elles essayaient d’acheminer de l’aide et de rompre le blocus qui maintient dans la souffrance la population palestinienne de Gaza depuis des années. A travers le récit des journalistes et des activistes ayant survécu à l’attaque, nous voyagerons de Caracas à Valence, Barcelone, Bruxelles, Londres, Stockholm, Istanbul et Gaza ; afin d’essayer de comprendre les motivations de la Flottille de la Liberté.</span></i></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;"><object classid="clsid:D27CDB6E-AE6D-11cf-96B8-444553540000" height="506" width="640"><param value="true" name="allowfullscreen"/>
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<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;"></span><br />
<br />
<span style="font-family: Verdana,sans-serif; font-size: small;">DVD / 70 min / 2011 / VENEZUELA<br /><br />V.O. ESPAGNOL, CATALAN, TURC, FRANÇAIS, ANGLAIS, HEBREU, ARABE<br /><br />SOUS-TITRES : FRANÇAIS<br /><br />REALISATION / SCENARIO David Segarra<br /><br />PRODUCTION Telesur<br /><br />PHOTOGRAPHIE Vicent Chanzá<br /><br />MONTAGE / EDITION Alejandro Jurado, Thairon Martínez<br /><br />MUSIQUE Yann Manuguerra </span></div>
Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-56420285172705780702011-08-28T23:50:00.000+02:002011-08-29T00:32:30.318+02:00Venezuela : quand le poisson revient<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivxGh6DXIl-dx8WfZWCz8QUd1AysUfAtHzZDVC-pa_3d1y768PCJjl8on_bjY74EPMFInihCXgl8qq0DER97Q2u30vjqmyOjhttQjL-ljUSer5fnfl6_Gm-6hrpj3nSoo2bWs3j7wG94g/s1600/vds-ph53.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 266px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEivxGh6DXIl-dx8WfZWCz8QUd1AysUfAtHzZDVC-pa_3d1y768PCJjl8on_bjY74EPMFInihCXgl8qq0DER97Q2u30vjqmyOjhttQjL-ljUSer5fnfl6_Gm-6hrpj3nSoo2bWs3j7wG94g/s400/vds-ph53.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5646031767737651266" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;"> (</span></span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" ><span style="font-family:verdana;">Photos : Seb</span></span>)
<br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br /></span></span><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Au Venezuela, la pêche industrielle au chalut a été interdite en 2009. Deux ans plus tard, la mesure porte ses fruits : la pêche artisanale vit un nouvel essor. Mais le manque de vision globale et à long terme du gouvernement pourrait freiner cette réussite.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />La péninsule d’Araya, dans le département de Sucre, est connue depuis la colonisation pour ses salines. Ici, rien ne pousse, ou presque. La côte est aride et le sol poussiéreux. L’agriculture (principalement des plantations de bananiers) ne se développe que dans les zones plus humides, à flanc de montagne. Les ruines du vieux fort témoignent de l’importance stratégique d’Araya à l’époque coloniale, pour l’approvisionnement en sel de la métropole espagnole.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />A Caimancito, petit village situé sur la péninsule, on vit de la pêche de père en fils. Car les côtes du département, aujourd’hui, sont aussi et surtout la réserve poissonnière du Venezuela : plus de 60% du poisson pêché dans le pays en provient.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />« Moi, je pêche depuis l’âge de 8 ans. Mon père est mort jeune et j’étais le seul garçon de la famille. J’ai dû arrêter l’école et sortir en mer pour ramener de quoi manger à la maison », explique Persiliano Rodríguez, membre d’une coopérative familiale de distribution de poisson. A Caimancito, on savoure l’interdiction de la pêche industrielle au chalut <span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">[1]</span></span> comme une victoire.</span></span>
<br />
<br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Pêche industrielle néfaste</span></span>
<br />
<br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">« Les chalutiers pêchaient la langoustine et le corocoro (<span style="font-style: italic;">Haemulon Plumieri</span>), ils décimaient le petit poisson et faisaient fuir le reste », raconte un pêcheur sur la plage. Persiliano précise : « Ils pêchaient en zone interdite, trop près des côtes, et sans aucun respect. Ils cassaient fréquemment les filets tendus par les petits pêcheurs et payaient rarement pour les dommages occasionnés ». D’après les témoignages, les propriétaires de chalutiers soudoyaient la Garde nationale (gendarmerie) pour échapper aux contrôles le long des côtes. La langoustine se vend cher sur le marché, quelques caisses offertes à la Guardia suffisaient pour s’assurer une sortie en mer sans réprimande.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />Les pêcheurs du coin n’avaient alors d’autre choix que d’aller chercher le poisson ailleurs. Leurs petits peñeros (bateaux à moteur) les emmenaient jusqu’à l’île de Margarita, située à environ 40km en face de la péninsule. Certains faisaient l’aller-retour dans des journées et des nuits interminables. D’autres préféraient passer jusqu’à deux semaines complètes sur l’île ; ils rentraient ensuite quelques jours à la maison et repartaient à nouveau.</span></span>
<br />
<br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">« Aujourd’hui, on sort quatre à cinq heures par jour et on ramène beaucoup plus de poisson. On a commencé à voir la différence à peine quelques mois après l’interdiction de la pêche industrielle », continue Persiliano qui aime raconter ses anecdotes. Il faut dire qu’il n’est pas seulement pêcheur, c’est aussi un agitateur qui reconnaît « ne pas s’être fait que des amis » par ses actions et ses apparitions dans la presse pour dénoncer les abus des chalutiers et la connivence des autorités. « Une nuit, nous avons organisé une expédition punitive. Nous sommes sortis en mer avec un petit groupe pour aller foutre le feu aux chalutiers qui nous pourrissaient la vie. Mais les équipages ont eu vent de notre plan et ils ne sont pas sortis », se souvient-il avec un petit sourire au coin des lèvres.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />Cette lutte contre les chalutiers affectait aussi les relations entre villages voisins. Non loin de là, à Taguapire, la majorité des hommes travaillaient sur les chalutiers. « A l’époque, je n’étais pas vraiment le bienvenu à Taguapire. Parce qu’ils disaient que si on interdisait la pêche au chalut ils allaient perdre leur travail. Mais je pense qu’ils ont pris conscience de l’opportunité que cela représente pour tout le monde », ajoute Persiliano.</span></span>
<br />
<br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Récupérer le fruit de son travail</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />Taguapire aujourd’hui, ce sont 48 bateaux pour près de 280 pêcheurs. Carlos Salazar est un de ceux-ci. Reconverti à la pêche artisanale, il salue lui aussi la mesure. « J’ai travaillé pendant 28 ans sur les chalutiers. A l’époque, on pêchait la langoustine mais on ne la mangeait pas, c’était trop cher pour nous. Et puis on était obligés de vendre le produit de notre pêche au propriétaire du bateau. Il gardait 75% de la vente et les pêcheurs devaient se répartir les 25% restants », commente-t-il. D’après les chiffres de l’Institut socialiste de la pêche et l’aquiculture (Insopesca), la crevette était le principal produit de la pêche des chalutiers industriels et 98% étaient destinés à l’exportation.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br /></span></span><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUULPLDtv9lBeHWsU6ytinUb1Y0Ztk7PDTNFwtw9lZtb_OEqu21ebAjBojWqt6_WENV_O6q6sVMMngGdCQh_N8o2GA4wAo4mAkDB6Zr3dParh4tlpQBA-E0qeWO1IRDFmNRPQb9Tm-I1c/s1600/vds-ph55.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 266px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUULPLDtv9lBeHWsU6ytinUb1Y0Ztk7PDTNFwtw9lZtb_OEqu21ebAjBojWqt6_WENV_O6q6sVMMngGdCQh_N8o2GA4wAo4mAkDB6Zr3dParh4tlpQBA-E0qeWO1IRDFmNRPQb9Tm-I1c/s400/vds-ph55.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5646036385486497618" border="0" /></a>
<br /></div><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Aujourd’hui, les hommes du village se sont eux aussi reconvertis à la pêche artisanale, même si celle à la langoustine inclut toujours l’utilisation de plus petits chaluts. « C’est différent, on n’est plus dans la pêche intensive industrielle », estime Persiliano. « Et puis c’est le type de pêche qu’ils manient, on ne peut pas leur interdire du jour au lendemain, ces hommes ont leurs familles à nourrir. Au moins, maintenant, cet argent reste dans le village ». La loi prévoit en effet une période de transition pour ce type de pêche (voir encadré).</span></span>
<br />
<br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Organiser les pêcheurs</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />Dans la foulée de la réforme, des crédits ont été accordés par le gouvernement pour la reconversion. L’Insopesca a voulu également organiser les pêcheurs de la zone en « conseils de pêcheurs et aquiculteurs ». L’idée s’inspire des conseils communaux, organes de démocratie locale participative dans les villes et les campagnes. Officiellement, ces conseils doivent permettre aux pêcheurs de participer directement à la planification, gestion, direction, exécution, contrôle et évaluation des politiques nationales en matière de pêche.</span></span>
<br />
<br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Persiliano fut, à une époque, président de l’association des pêcheurs de Caimancito. Il a son opinion sur ces conseils : « Le problème c’est qu’ils ont été instrumentalisés dès le départ. Le gouverneur, le maire et même un député de la région ont chacun créé ‘leur’ conseil de pêcheurs, avec un groupe de personnes qui les soutient. Donc, à la tête de ces conseils, on trouve des gens qui n’y connaissent pas grand-chose et qui ne revendiquent pas beaucoup ; ils sont cooptés ». Pour Persiliano, ce qu’il manque aujourd’hui c’est une organisation effective de la pêche entre tous les villages de la zone.</span></span>
<br />
<br /><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjclG1iuRjgGyVy6EVReEbGSS2_0zrvH2dUwuroMdkoOH-4bCjGo7WeYnhxl75rfvZypQJnZh6wvX3M1hvX7QQLyuN7FdxXylJsn9g-vC21rLlY1Qd9qYp2P-G8ORlL-AVZL5CNlRX_1I/s1600/vds-ph54.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 266px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjclG1iuRjgGyVy6EVReEbGSS2_0zrvH2dUwuroMdkoOH-4bCjGo7WeYnhxl75rfvZypQJnZh6wvX3M1hvX7QQLyuN7FdxXylJsn9g-vC21rLlY1Qd9qYp2P-G8ORlL-AVZL5CNlRX_1I/s400/vds-ph54.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5646035894899175330" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;"></span></span>
<br /></div><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Besoin d’une vision à long terme</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />Sur le marché de Carúpano, à deux heures de route de Caimancito, le poisson frais s’étale tous les jours sur les échoppes. On y vend au gros pour le distribuer ensuite vers Caracas et les autres villes du pays, mais aussi au détail pour les habitants du coin. « Les défenseurs de la pêche industrielle disaient que les pêcheurs artisanaux n’allaient pas pouvoir alimenter le marché national. En à peine six mois après l’application de la loi, le marché était déjà amplement alimenté », explique Persiliano.</span></span>
<br />
<br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Alors que les vieux chalutiers sont coulés le long des côtes comme récifs artificiels pour attirer le poisson, le gouvernement a commencé les travaux pour construire un chantier naval sur la route entre Caimancito et Taguapire. Mais cette nouvelle initiative est vue d’un mauvais œil par Persiliano et les siens : « C’est contradictoire de construire ça ici, cela va inévitablement entraîner une pollution. Nous ne sommes pas une zone industrielle, nous vivons de la pêche artisanale. Cela démontre vraiment un manque de vision à long terme de la part du gouvernement ». Il existe d’ailleurs déjà un chantier plus loin sur la côte, près de la ville de Cumaná ; et d’après les pêcheurs, les coquillages pêchés dans cette zone ont un goût de gasoil.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />Cofinancé par le Brésil et le Venezuela, le nouveau chantier devrait être amené à produire des supertankers de près de 300 000 tonnes, afin de fournir le marché asiatique en pétrole vénézuélien. Par ailleurs, la nouvelle flotte industrielle de l’ALBA <span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">[2]</span></span>, Pescalba, a été créée en 2009 entre Caracas et La Havane comme « alternative » à la pêche au chalut. Certains membres des équipages de chalutiers ont été reconvertis et formés pour travailler sur les bateaux de Pescalba. Le gouvernement vénézuélien ne cache son ambition de convertir le pays en « puissance poissonnière » de la région en développant sa propre flotte industrielle. Les pêcheurs artisanaux de la péninsule d’Araya espèrent que cela se fera dans le respect de leur habitat et de leurs traditions de pêche.</span></span>
<br />
<br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Quid des eaux usées ?</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />Finalement, si la nouvelle législation favorise l’écosystème marin et les pêcheurs locaux, elle n’est pour l’instant pas intégrée à une politique générale de protection de l’environnement et des ressources naturelles. Les eaux usées, par exemple, sont très rarement traitées et les rivières chargées de reflux industriels, agricoles ou encore ménagers finissent leur parcours directement dans les eaux turquoise de la mer des Caraïbes. Le cas du Guaire (cours d’eau qui traverse la capitale Caracas) est emblématique : Il ressemble plus à un égout à ciel ouvert qu’à une rivière. Selon la biologiste Evelyn Pallotta, des stations d’épuration existent mais très peu fonctionnent réellement. « Le poisson ne diminue pas seulement à cause de la surexploitation de la pêche, il est aussi affecté par la pollution » <span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">[3]</span></span>.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">
<br />
<br />Sur la route entre Caimancito et Carúpano, les déchets ménagers des villages environnants sont entassés dans une décharge à ciel ouvert, l’épaisse fumée et l’odeur qui s’en dégagent laissent présumer qu’ils sont fréquemment brûlés en plein air, à quelques centaines de mètres du front de mer. Sur le bord de la route, un panneau gouvernemental annonce la construction d’un futur (hypothétique ?) compacteur de déchets...</span></span>
<br />
<br /><span style="font-size:85%;"><span style=" font-weight: bold;font-family:verdana;" >Notes</span><span style="font-weight: bold;"> :</span> </span><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;">
<br />
<br />[1]</span> Le chalut est le filé traîné par le chalutier. Il fonctionne comme un entonnoir au fond clos, dans lequel le poisson est capturé. Il permet une pêche intensive (les plus grands chaluts peuvent être tirés par deux bateaux à la fois) et est un des principaux responsables de la surexploitation des ressources marines.</span> </span><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;">
<br />
<br />[2]</span> L’ALBA, ou l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, est une organisation politique, sociale et économique de coopération entre des pays de gouvernements progressistes d’Amérique latine et des Caraïbes. Elle est née en 2005 à l’initiative de Cuba et du Venezuela, comme alternative à l’ALCA (ZLEA en français, Zone de libre-échange des Amériques, alors impulsée par Washington).</span> </span><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;">
<br />
<br />[3]</span> Humberto Márquez, El calor sube y la pesca disminuye en el Caribe venezolano, <span style="font-style: italic;">IPS Noticias</span>, octobre 2010, <a href="http://www.ipsnoticias.net/">www.ipsnoticias.net</a></span></span>
<br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-size:100%;">
<br /></span><span style="font-family:verdana;font-size:100%;"><hr /></span><span style="font-size:100%;"> </span><span style="font-family:verdana;"><span style="font-size:100%;">
<br /></span><span style="font-family:verdana;font-size:100%;"><span style="font-weight: bold;"><span style="font-size:100%;">Plus de 10 km de protection exclusive
<br /></span>
<br /></span></span></span></span><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdWlIBqGkEKHY6KZUNBy69a_xKF_S3EDcIYGQf1hzLtBXTj1Wo_pw39uC7OwhBprfexnPU2Hzwm2KXPcq_bmEIboRG9SAPByqKxnPTft7Pe-BANKbF5SlGds-pMbB7T2Z2QMdWPn9Ke3E/s1600/vds-ph56.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 213px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdWlIBqGkEKHY6KZUNBy69a_xKF_S3EDcIYGQf1hzLtBXTj1Wo_pw39uC7OwhBprfexnPU2Hzwm2KXPcq_bmEIboRG9SAPByqKxnPTft7Pe-BANKbF5SlGds-pMbB7T2Z2QMdWPn9Ke3E/s320/vds-ph56.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5646035355666556466" border="0" /></a>
<br /></div><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-family:verdana;font-size:100%;"><span style="font-size:100%;">Depuis 2001, un décret-loi réserve aux embarcations artisanales une zone exclusive de pêche de plus de 10 km le long des côtes. Ce décret figurait parmi un ensemble de mesures qui avaient déclenché les foudres de l'opposition et mené au coup d'Etat patronal et militaire du 11 avril 2002.
<br />
<br />En ce qui concerne la pêche industrielle au chalut, elle est interdite depuis 2008 « dans les eaux territoriales et la zone économique exclusive de la République bolivarienne du Venezuela ». La législation laissait un an aux entreprises actives dans le secteur pour s’adapter, les chalutiers sont donc définitivement rentrés dans les ports le 14 mars 2009.
<br />
<br />La loi dit également dans son article 23 que « la pêche artisanale au chalut sera progressivement remplacée par d'autres méthodes afin de garantir le développement durable des ressources hydrobiologiques et l'environnement ».
<br />
<br />Selon l'Insopesca, le Venezuela produit environ 400 000 tonnes annuelles de poisson. Le pays compte près de 30 000 pêcheurs, dont la majorité travaille à bord de petites embarcations artisanales.</span></span><span style="font-size:100%;">
<br />
<br /></span><hr style="height: 3px;">
<br />Article publié dans </span><span style="font-style: italic; font-family:verdana;" >dlm, demain le monde</span><span style="font-family:verdana;">, n°8, juillet-août 2011 // </span><a style="font-family: verdana;" href="http://www.cncd.be/dlm">www.cncd.be/dlm</a></span>
<br /></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-11062780492625384292011-08-03T23:58:00.000+02:002011-08-04T00:29:45.592+02:00Eric Toussaint : "Il faut annuler les dettes illégitimes"<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxhTU4g8DNib2N2YLRsyiW79xhqxVMK-wQMd0xg6ZnnVVOVsoo6GE-2En5LC20PtQN8t5QnaSBwH6ejpAUMBNewvcewDWq3laYUfeHnVQc8LNKGJsBOwoBDYKW3iV9eUskQWjJs__lgaI/s1600/vds-ph52.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 350px; height: 263px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxhTU4g8DNib2N2YLRsyiW79xhqxVMK-wQMd0xg6ZnnVVOVsoo6GE-2En5LC20PtQN8t5QnaSBwH6ejpAUMBNewvcewDWq3laYUfeHnVQc8LNKGJsBOwoBDYKW3iV9eUskQWjJs__lgaI/s400/vds-ph52.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5636757447974582018" border="0" /></a><div style="text-align: justify;"><br /> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">ENTRETIEN • L’économiste Eric Toussaint critique les plans d’austérité imposés en Europe, qui vont accroître la dette sans permettre une relance économique.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Economiste, président de la section belge du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (<a href="http://www.cadtm.org/">CADTM</a>), Eric Toussaint a intégré la commission d’audit de la dette mise sur pied par le président équatorien Rafael Correa, à la suite de laquelle l’Equateur a décidé d’annuler une partie de sa dette jugée illégitime. Il livre son analyse de la crise qui frappe aujourd’hui plusieurs pays européens.</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />La Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, et maintenant les Etats-Unis: la crise de la dette n’en finit pas de toucher les pays industrialisés. Assiste-t-on au retour de manivelle du renflouement des banques par les Etats lors de la crise des <span style="font-style: italic;">subprimes</span> en 2008?</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Eric Toussaint: Oui et non. Bien sûr, les dettes publiques dans toute une série de pays (Etats-Unis, Irlande, Grande-Bretagne, Belgique, Portugal) ont fortement augmenté après les plans de sauvetage des banques privées. Cela a coûté beaucoup d’argent et, pour financer ces plans de sauvetage massifs, ces Etats empruntent sur les marchés et donc leur dette augmente. Mais ce n’est pas la seule cause. L’autre cause est la récession économique qui diminue les recettes des Etats et qui les oblige à multiplier aussi les recours à l’emprunt.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />C’est aussi l’aboutissement de politiques qui ont été appliquées avant cette crise financière de 2007-2008. Ce sont ces vingt ans de politiques fiscales néolibérales qui ont consisté à réduire radicalement les impôts payés par les sociétés privées sur leurs bénéfices, en particulier les grandes sociétés; et en cadeaux faits aux ménages les plus riches (la classe capitaliste) qui paient moins d’impôts, que ce soit sur leur patrimoine ou sur leurs revenus. Et comme cette partie-là de la société a moins contribué à l’impôt, on a bien sûr augmenté les impôts sur les autres couches de la société (les travailleurs) et on a augmenté les taxes comme la TVA. Mais il a fallu aussi pendant ces vingt années-là, puisqu’on réduisait la charge fiscale sur les riches, combler le trou par un recours à l’emprunt. Donc la dette publique a aussi augmenté ces vingt dernières années à la suite des réformes fiscales néolibérales.</span></span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">On arrive donc à un moment où les Etats ne vont plus pouvoir se maintenir artificiellement, et cela aura des conséquences sociales...</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Oui, les gouvernants sont face à l’alternative suivante: soit ils prennent un virage de rupture avec le néolibéralisme et ils adoptent des mesures pour faire contribuer la classe capitaliste, les entreprises; ils imposent une nouvelle discipline aux marchés financiers et ils prennent des mesures pour créer des emplois. Visiblement, les gouvernements actuels ne vont pas vers cette option. Soit ils profitent de la crise pour appliquer, comme dirait Naomi Klein, la "stratégie du choc" et pour approfondir encore plus les politiques néolibérales.</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Les Etats-Unis vont relever le plafond de leur dette, qui atteint déjà 100% du PIB. Au-delà du bras de fer entre républicains et démocrates, que signifie cette augmentation?</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Le fond de la crise de la dette aux Etats-Unis, c’est que, pour revenir aux deux options dont je parlais, le gouvernement Obama approfondit l’offensive néolibérale et cela ne permet pas de prendre des mesures pour diminuer la dette publique. Parce qu’il faut évidemment la diminuer. Mais il existe une version en faveur de la population, c’est-à-dire faire payer aux institutions financières et aux ménages très riches qui détiennent une grande partie de la dette publique, le coût d’une réduction de cette dette.</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Quelle est votre analyse des derniers plans européens de redressement de la dette, notamment envers la Grèce?</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Les derniers plans européens, et notamment le plan à l’égard de la Grèce et dont la philosophie s’étend au Portugal et à l’Ir lande, demandent une précision sur la situation de ces pays. Ils ne peuvent emprunter sur les marchés financiers qu’à court terme. A trois mois ou à six mois. Parce que s’ils voulaient emprunter à cinq ou dix ans – c’est le cas de la Grèce –, ils devraient verser un taux d’intérêt d’environ 17%. Donc la Grèce emprunte à trois mois et à six mois sur les marchés financiers. Alors qui lui prête à plus long terme? C’est la Troïka (FMI, Commission européenne et BCE). Ces trois protagonistes prêtent à plus long terme et profitent de l’état de détresse de ces pays pour leur dire: nous, les bons flics, on ne vous demande pas du 17% ou du 14%, on vous demande (et ce sont les dernières mesures décidées il y a dix jours) du 3,5% ou 4,5%. Mais vous êtes obligés d’appliquer des plans d’austérité drastiques. Lesquels sont des plans constitués de mesures néolibérales extrêmement dures.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />La conséquence, c’est que ces mesures qui diminuent l’activité économique – parce qu’elles diminuent la demande globale puisqu’elles affectent le revenu des ménages modestes – ne vont pas permettre une relance économique. La dette publique va continuer son ascension, ces pays vont devoir continuer à emprunter pour pouvoir rembourser. Ils sont donc partis pour une période de dix, quinze ou vingt ans d’austérité et d’augmentation de la dette. Ce qui peut produire, dans les années qui viennent, des situations de suspension de paiement parce qu’ils arriveront à une situation intenable.</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Dans le cas de la Grèce, où la classe dirigeante a fait preuve d’un haut niveau de corruption, comment imposer une meilleure gestion de l’argent public?</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Que faire face à la corruption des capitalistes locaux et de la classe politique locale? La réponse est un audit de la dette, qui commence par un audit citoyen permettant de montrer à la population que la dette n’est pas une sorte de mal incompréhensible qui s’abat sur le pays mais le résultat de politiques délibérées et parfaitement injustes. Les dettes contractées dans le cadre d’actes de corruption sont frappées d'illégitimité, voire d’illégalité. Elles doivent être annulées.<br /><br /></span></span> <hr /> <span style="font-weight: bold;font-size:130%;" ><span style="font-family:verdana;"><br />"Rien n’oblige à appliquer l’austérité"</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Si un Etat voulait ne pas faire payer la dette à ses citoyens, en aurait-il les moyens?</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Bien sûr, c’est tout à fait possible. A cause de la crise bancaire, les banques privées ont déjà dû rayer plus de 1200 milliards de dollars d’actifs toxiques dans leurs bilans, c’est-à-dire de créances douteuses, des dettes que d’autres leur devaient et qui ont été effacées. Il est parfaitement possible de continuer l’assainissement en annulant d’autres créances douteuses. Et les créances douteuses, ce sont celles que les Etats considéreraient comme des dettes illégitimes, en disant «on n’est plus d’accord de continuer à payer». L’argument est que si on regarde ce qui s’est passé dans les trente dernières années en Europe, l’augmentation de la dette publique est due à une politique délibérée, injuste socialement, injuste fiscalement. Cette politique a consisté à privilégier fiscalement ceux qui sont déjà privilégiés en termes de revenus et d’aisance.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Mais cela implique évidemment d’avoir des gouvernements de gauche qui arrivent au pouvoir avec la volonté de changer radicalement le cours des choses. Cela pose la question de la mobilisation populaire, qui est la clé de la solution. Mais sur le plan technique c’est parfaitement possible. Il faut simplement obliger le secteur bancaire à prendre en compte des pertes, à passer par pertes et profits une série d’éléments de leurs bilans qui sont autant de créances douteuses ou de créances illégitimes.</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Quel serait le pas suivant? Une sorte de plan Marshall pour relancer l’emploi?<br /><br /></span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Plutôt qu’un plan Marshall, le pas suivant serait soit un New Deal du type de celui des années 1930 à la Franklin Roosevelt, soit un programme plus radical. Mais Roosevelt, dans les mesures prises au cours des premiers mois de son mandat, avait notamment augmenté radicalement le pourcentage d’imposition sur les tranches de revenus les plus élevées, qu’il avait porté à 90%. Un New Deal imposerait aussi une nouvelle discipline financière, comme interdire aux banques d’affaires de se fondre avec des banques de dépôts, où les épargnants déposent leurs épargnes. Roosevelt avait fait adopter le Glastigal Act, qui forçait les banques à se séparer entre banques d’affaires et d’investissements d’une part, et banques de dépôts d’autre part. Ce serait une version capitaliste keynésienne de sortie de la crise.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Mais on pourrait avoir une autre version, une sortie plus radicale, une sortie anticapitaliste avec des mesures, par exemple, de nationalisation sans indemnisation du secteur bancaire et d’autres secteurs clés de l’économie. Cela impliquerait de ne pas avoir simplement un gouvernement de type Roosevelt mais un véritable gouvernement de gauche, un gouvernement des travailleurs. Cette option-là est aussi imaginable dans les cinq ans ou les dix ans qui viennent. On est pour le moment à un virage de l’histoire et les mois et les années à venir nous diront si des rébellions comme celles des indignés en Espagne ou en Grèce accumuleront des forces et déboucheront sur des changements qui dépasseront simplement les urnes. Je n’affirme pas que cela va avoir lieu, je dis que c’est une possibilité qui est ouverte, qu’il ne faut pas écarter. Les mouvements sociaux et les personnes qui veulent un changement réel fortement doivent soutenir ces mobilisations.<br /><br /><hr /><span style="font-size:85%;"><br />Article publié dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 03 août 2011.</span><br /></span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-78674571304404120272011-04-27T23:49:00.000+02:002011-04-28T00:01:34.879+02:00Sabino et la lutte pour la répartition des terres<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/-PCKSuqwvTKw/TbiRVArB-5I/AAAAAAAAA0s/BSkIePlD8HQ/s1600/vds-ph51.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 300px; height: 400px;" src="http://4.bp.blogspot.com/-PCKSuqwvTKw/TbiRVArB-5I/AAAAAAAAA0s/BSkIePlD8HQ/s400/vds-ph51.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5600385926778977170" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:trebuchet ms;">Le cacique yukpa Sabino Romero lors d'un débat<br />à l'Université centrale du Venezuela. (<span style="font-style: italic;">Ph: Seb</span>)</span><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" ><br />Arrêté en 2009 après des affrontements ayant coûté la vie à deux personnes, le cacique indigène vénézuélien Sabino Romero dénonce un procès tronqué avec, en trame de fond, la démarcation des terres ancestrales riches en ressources naturelles.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">La lutte pour la terre dans les montagnes de Perijá remonte aux années 1930, lorsque les éleveurs de bétail (<span style="font-style: italic;">ganaderos</span>) commencèrent à s'approprier les territoires historiquement occupés par les peuples indigènes de la zone, parmi lesquels les Yukpas. Par la suite, l'exploitation des mines de charbon par les multinationales fut également un facteur de déplacement de ces populations.</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Sabino Romero, cacique d'une des communautés yukpas de la Sierra de Perijá (dans l'Etat de Zulia, à l'ouest du Venezuela), bataille depuis près de 30 ans pour la récupération de ces territoires ancestraux. En 2007, son père était assassiné par des <span style="font-style: italic;">sicarios</span> (tueurs à gage).</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" >Un décret présidentiel qui limite la participation des peuples</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">Lors des affrontements d'octobre 2009, Sabino lui-même figurait parmi les blessés. Il fut ensuite arrêté et accusé d'homicide. Le second cacique, Alexander Fernández, y perdit sa femme enceinte. Il fut lui aussi arrêté. Il dénonce aujourd'hui les mauvais traitements endurés: coups et sac sur la tête pour l'obliger à témoigner contre Sabino en échange de sa liberté. Mais Alexander n'a jamais plié. Depuis le 15 mars, tous deux jouissent de liberté conditionnelle mais le procès se poursuit. "Lors des audiences nous avons systématiquement dénoncé l'absence d'un procès équitable. Les 97 “preuves” présentent toutes des vices de procédure", explique Leonel Galindo, avocat volontaire qui défend la cause des Yukpas.</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Les médias locaux ont tenté de présenter l'affaire comme une simple querelle entre familles indigènes. Mais les enjeux sont tout autres: il s'agit de la continuité du processus de démarcation des terres (et des intérêts financiers en jeu pour les ganaderos). Sabino en est l'un des plus fervents défenseurs, ayant rejeté tout "arrangement" favorable à ces derniers et refusant également de se plier aux discours et recommandations officielles. Car, si les populations indigènes ont vu leurs droits, langues et cultures officiellement reconnus par la Constitution de 1999, ainsi que par la Loi des Peuples et Communautés indigènes de 2005, leurs dispositions restent encore trop souvent lettres mortes. Aujourd'hui, Sabino profite de sa liberté pour dénoncer le lourd silence qu'ont par exemple maintenu les médias officiels envers la cause des Yukpas. Il dénonce également les prises de position de la ministre des Peuples indigènes, Nicia Maldonado.</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Le jour même de sa libération, les organisations indigènes de l'Amazonie vénézuélienne (à l'autre extrême géographique du pays) se prononçaient elles aussi pour exiger une révision du processus de démarcation, qu'elles estiment confisqué par les autorités. Elles signalent ainsi que le décret présidentiel de novembre 2010, qui modifie les conditions de démarcation, "limite la participation directe des peuples et organisations indigènes". Elles dénoncent aussi la ministre Maldonado qu'elles accusent de "promouvoir la division, l'affrontement et de délégitimer les peuples indigènes et leurs organisations, compliquant de la sorte le processus de démarcation dans différentes régions du pays".<br /><br /><hr /> </span><span style="font-size:85%;"> <span style="font-family:verdana;"><br />Article publié dans la rubrique "Vu d'Amérique" du bimensuel suisse <a href="http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?page_id=44"><span style="font-style: italic;">L’Anticapitaliste</span></a> n° 44, le 31 mars 2011.</span></span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-6106234677131391692011-03-23T17:03:00.000+01:002011-03-23T17:16:37.215+01:00Le Venezuela suspend son projet de centrale<div style="text-align: justify;"><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" >NUCLÉAIRE - La catastrophe de Fukushima remet en cause le développement nucléaire avec Moscou.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">Le président Hugo Chávez a annoncé mardi dernier avoir "donné l'ordre de geler les plans et les études préliminaires" du programme nucléaire pacifique vénézuélien. "Ce qui s'est passé ces dernières heures est quelque chose d'extrêmement dangereux pour le monde entier. Et malgré la grande technologie et les avancées du Japon en la matière, regardez ce qui se passe avec certains réacteurs nucléaires. Et on ne connaît pas encore la portée du problème...", a-t-il déclaré lors d'une rencontre au Palais présidentiel avec des investisseurs chinois.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">En octobre 2010</span>, durant une visite à Moscou, Hugo Chávez avait officialisé un accord avec son homologue russe Dimitri Medvedev pour la construction de la première centrale nucléaire au Venezuela. Projet qui avait alors "inquiété" Washington. Mais la crise japonaise semble avoir refroidi les ambitions vénézuéliennes, présentées à l'époque comme une avancée vers l'indépendance technologique et énergétique. "Je n'ai pas le moindre doute que cela va modifier très fortement les projets de développement de l'énergie nucléaire dans le monde", a estimé le président vénézuélien.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Paolo Traversa</span>, chef du programme "P Gamma" de l'Institut vénézuélien de recherches scientifiques (IVIC), estime que c'est une bonne décision: "La situation dramatique du Japon doit être prise en compte. Si on veut continuer à utiliser l'énergie nucléaire dans le monde, il va falloir revoir les plans des futures installations. En ce qui concerne le Venezuela, nous n'avons pas de centrale nucléaire. Ce que nous devons faire maintenant c'est développer et diversifier nos sources d'énergie. Nous avons de grandes réserves de gaz et des zones ou il y a du vent en permanence, nous pourrions y développer des parcs éoliens".<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Selon les déclarations</span> du ministre de l'Energie, Alí Rodríguez Araque, lors d'une comparution devant le Parlement le 17 février, la région de la Guajira vénézuélienne disposerait d'une capacité de génération d'énergie éolienne équivalente à 10 000 mégawatts, alors que le projet nucléaire avec Moscou aurait quant à lui dû atteindre les 4000 MW au cours des dix prochaines années. Cependant, le seul projet éolien actuellement en construction, dans la péninsule de Paraguaná (qui devrait apporter 100 MW), n'est toujours pas entré en fonctionnement. La première pierre du chantier a été posée en novembre 2006 par le président Chávez et l'inauguration était alors prévue pour l'année suivante.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Enfin</span>, le président colombien Juan Manuel Santos a lui aussi salué "le geste d'opportune précaution" de son voisin vénézuélien. "Nous ne devons pas seulement nous préparer à affronter le changement climatique, nous devons aussi nous concentrer sur la prévention d'autres catastrophes que l'action de l'homme, de par sa course à la technologie, peut occasionner", a-t-il déclaré.<br /><span style="font-size:85%;"><br /><span style="font-family:verdana;"><hr /></span><br /></span><span style=";font-family:verdana;font-size:85%;" >Article publié dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 22 mars 2011.</span><br /></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-81986209473462145342011-03-14T15:51:00.000+01:002011-03-14T16:37:12.987+01:00Réveil vénézuélien<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVZ3EkmcgUdtfTIxnLaPYkGy-HdWi_P_IAuTAA_L98w8iHbYnRvPSvsd8Oe478a7CBpgRTpi5jvb6VareIFY3FGzGxIzVdtQRUW-CsAp3kvdZtbcW3eJgGK4hz0fnvzbNW-r5iqcz7MOQ/s1600/vds-ph49.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 266px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVZ3EkmcgUdtfTIxnLaPYkGy-HdWi_P_IAuTAA_L98w8iHbYnRvPSvsd8Oe478a7CBpgRTpi5jvb6VareIFY3FGzGxIzVdtQRUW-CsAp3kvdZtbcW3eJgGK4hz0fnvzbNW-r5iqcz7MOQ/s400/vds-ph49.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5583953461110987282" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Tournage au Venezuela du film "El chico que miente" de Marité Ugás. </span></span><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">(</span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Ph: SUDACA FILMS</span><span style="font-family:verdana;">)</span></span><br /></div><div style="text-align: justify;font-family:verdana;"><span style="font-size:100%;"><br /></span><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-weight: bold;">CINÉMA - Au Venezuela, la production nationale commence à gagner sa pla</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-weight: bold;">ce auprès du public avec, en coulisses, une politique de soutien aux talents locaux. La sélection du film "El chico que miente" dans la compétition du dernier Festival de Berlin témoigne de cette renaissance.</span></span><br /></div><br /><span style="font-size:100%;">Le film <span style="font-style: italic;">El chico que miente</span> (Le garçon qui ment) raconte l'histoire d'un adolescent de 13 ans qui a perdu sa mère lors des tragiques inondations dans l'Etat de Vargas, en 1999. Dix ans plus tard, persuadé qu'elle est toujours en vie, il décide de partir à sa recherche le long des côtes du Venezuela. Réalisé par la Péruvienne Marité Ugás, mais écrit et produit par la Vénézuélienne Mariana Rondón, ce road movie sélectionné en compétition au dernier Festival de Berlin participe de ce qu'on pourrait appeler la renaissance du cinéma vénézuélien.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">"Après avoir été un genre en soi, notre cinéma commence à se diversifier. On produit maintenant des films historiques, des comédies romantiques, etc. Ce qui ouvre un grand nombre de possibilités", explique Mariana Rondón. Scénariste et productrice d'El chico que miente, elle a par ailleurs réalisé Cartes postales de Leningrad, primé au festival Biarritz Amérique latine en 2007.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Lors du tournage de ce film, en 2003, les structures publiques d'aide à la production n'existaient pas encore. "A l'époque, il n'y avait pas d'argent. Je dirais qu'il a fallu attendre 2007 pour voir arriver des subventions au cinéma".</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">C'est effectivement en 2006 qu'a été créée la Villa del Cine, une maison de production 100 % publique. La même année naissait aussi Amazonia Films, fondation de l'Etat destinée à la diffusion des oeuvres cinématographiques. C'est encore en 2006 qu'a vu le jour le Fonds de promotion et de financement du cinéma (Fonprocine), administré par le Centre national autonome de cinématographie (CNAC), institution qui existe, elle, depuis 1994.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Investissements publics</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">L'effort commence à porter ses fruits et les chiffres en témoignent: 50 longs métrages ont été produits au Venezuela entre 1993 et 2005, puis 75 au cours des cinq années suivantes. Et d'après Mariana Rondón, la tendance devrait se confirmer en profitant d'un phénomène intéressant: "Beaucoup de cinéastes qui ont étudié ou qui vivaient à l'étranger reviennent maintenant au Venezuela. Le CNAC vient d'ouvrir les candidatures pour l'année en cours et ils sont tous ici en train de déposer leurs projets".</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">La réforme de la Loi sur le cinéma en 2005 constitue u</span><span style="font-size:100%;">n autre instrument décisif de cette renaissance. Elle a permis entre autres la création du Fonprocine et oblige les salles à distribuer les films nationaux durant deux semaines au moins. "Les résultats sont fantastiques. Pour vous donner un exemple, à la sortie de mon premier long métrage, le distributeur a annulé la projection la veille de l'avant-première, sous prétexte qu'il avait un 'meilleur film' à passer. Et je me suis retrouvée avec mon film sur les bras sans savoir quoi faire! Aujourd'hui, avec la loi et ces instruments pour nous défendre, les avancées sont immenses".</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" >Former les spectateurs</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Au-delà des progrès dans la production de longs métrages, l'un des défis majeurs reste de capter un public habitué presque exclusivement et depuis des décennies au cinéma commercial nord-américain. Dans cette optique, Amazonia Films distribue les oeuvres nationales en DVD à des prix accessibles, mais aussi des films étrangers. La Cinémathèque a par ailleurs inauguré un ample réseau de salles communautaires dans les différentes régions du pays. Et la chaîne publique TVes diffuse chaque semaine des films vénézuéliens et latino-américains pour le grand public.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Fondée en mai 2007 pour remplacer la chaîne commerciale RCTV arrivée à la fin de sa concession, TVes entend concilier culture et divertissement. "L'une de nos lignes de travail est la promotion de la production audiovisuelle nationale –ce mandat est même inscrit dans nos statuts. Nous devons créer un modèle de télévision qui permette de montrer nos créations et celles de nos voisins latino-américains, c'est notre objectif fondamental", explique William Castillo, président de la chaîne. "Nous savons que la télévision sert surtout à divertir et nous l'acceptons, mais sans souscrire au modèle commercial. Le but n'est pas d'abrutir les gens avec de la télé-poubelle, ni de les inciter à consommer. Nous pensons qu'on peut se divertir avec la culture, avec une réflexion sur notre propre réalité", précise-t-il.</span><br /><br /><span style="font-size:100%;">Pour Manuela Blanco, anthropologue et réalisatrice de documentaires, le cinéma vénézuélien a pris de l'importance en devenant le réceptacle de certaines valeurs et en favorisant l'éveil d'une population plus conscientisée. "Il y a une vraie politique impulsée par l'Etat dans ce sens, même si tout ne fonctionne pas à merveille et qu'il manque parfois des mesures d'accompagnement. Mais on y arrive... L'année dernière a été particulièrement positive avec environ onze avant-premières de films nationaux. On peut dire que les gens ont recommencé à aller voir les films vénézuéliens".</span><br /></div><span style="font-size:100%;"><br /><hr /><br /><span style="font-size:130%;"> </span></span><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-size:130%;"><span style="font-weight: bold;">Le cinéma, "miroir de l'âme des peuples"</span></span></span><br /></div><span style="font-size:100%;"><br /><span style="font-weight: bold;">Réalisatrice de documentaires et activiste à la longue trajectoire, Liliane Blaser évoque l'évolution du cinéma au Venezuela. Née d'un père suisse originaire du canton de Berne, elle dirige depuis 1986 une école de cinéma à Caracas.<br /><br /></span></span><div style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4ksIjAhr3RHEFTnJfiNeZjeprdOq3bW20hwLDcVJA9tHrXizp-gli-l9ly2e69tcs0-fzhX1yXUDO7EKrpUXFworAabEbv-rGtkahMKWRo15qgjspU0AhYwGrSTeTAIoHwpdmrhz7jGQ/s1600/vds-ph50b.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 101px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4ksIjAhr3RHEFTnJfiNeZjeprdOq3bW20hwLDcVJA9tHrXizp-gli-l9ly2e69tcs0-fzhX1yXUDO7EKrpUXFworAabEbv-rGtkahMKWRo15qgjspU0AhYwGrSTeTAIoHwpdmrhz7jGQ/s400/vds-ph50b.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5583959231162737250" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Tournage du film "El chico que miente" de Marité Ugás. </span></span><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">(</span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Ph: SUDACA FILMS</span><span style="font-family:verdana;">)</span></span><br /></div><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-weight: bold;">Comment êtes-vous arrivée au documentaire?</span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Liliane Blaser:</span> Ma mère avait une caméra 16 mm et filmait énormément. Elle était très pédagogue et, pour mes 16 ans, elle m'a acheté ma première caméra, une Super 8. J'ai commencé à filmer et j'ai réalisé un premier court métrage expérimental où je racontais toute l'histoire du monde en 3 minutes!<br /><br />Ensuite, au début des années 1970, avec un groupe de quatre ou cinq fous, nous avons créé la Communauté de travail et d'investigation (Cotrain). Au départ, nous faisions du travail social dans les quartiers défavorisés de Caracas. Je me suis rendue compte que, pour changer les choses, notre action était importante mais pas suffisante. Nous avons alors fait du théâtre, du cinéma et des revues, en cherchant un peu quel serait notre média. L'art est pour moi une très belle fin en soi, mais c'est aussi un moyen pour transformer la réalité: ce n'est pas juste de "l'art pour l'art".<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Quelles sont les étapes qui ont marqué l'évolution du cinéma vénézuélien?</span><br /><br />– Dans les années 1960, il y avait un cinéma très militant, "imparfait" dans le sens où il était réalisé avec des bouts de ficelle. Ces films ont eu une grande influence idéologique, même s'ils n'ont pas pour autant provoqué de révolution. Durant la décennie suivante, avec la hausse du prix du pétrole (et l'importante entrée d'argent dans le pays qui en découle, ndlr), on a vu apparaître beaucoup de fictions et de long métrages. Les moyens nécessaires à leur production étaient là. Ces films qui étaient encore attachés à nos racines sociales s'en sont peu à peu détachés pour s'orienter vers des formes plus commerciales, tout en restant quand même du cinéma d'auteur.<br /><br />A la Communauté de travail et d'investigation, nous avions à l'époque une vision différente de ce qu'était le septième art: nous étions un peu comme une île qui résistait face aux attaques du néolibéralisme. Aujourd'hui, avec la Villa del Cine et toutes ces facilités, le cinéma d'auteur a plus de possibilités. Celui qui a un bon scénario et un peu d'expérience parvient facilement à trouver un financement. En ce qui concerne le profil idéologique des oeuvres, on se rend compte que les institutions soutiennent des productions de natures très différentes, qu'on peut tourner toutes sortes de films au Venezuela.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Comment voyez-vous le futur du secteur?</span><br /><br />– Je pense qu'il y aura de plus en plus de personnes formées et d'opportunités. On peut observer une volonté, tant individuelle qu'institutionnelle, de démocratiser le cinéma dans le pays. Cela dit, il faut encore que les gens –le gouvernement comme l'homme de la rue– comprennent que le cinéma est le miroir de l'âme des peuples. Qu'il s'agit là de quelque chose d'important, car c'est le reflet des processus vécus par ces populations.<br /><br /><hr /><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Articles publiés dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 12 mars 2011.</span></span><br /></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-12546368769453473332011-03-07T20:48:00.000+01:002011-03-08T00:31:11.176+01:00Le fiasco libyen de TeleSUR<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRhX5nTA-e0RNU4-PvtSVh-coQpc_3BOY9pSvT9gqYF9z4jydI5IhxQHgyIFlOdvFvQE_kSHd1qFkFSn2gksx6eWjuMArzpwH6mWGBAYsGCco5EK4A32ZtDBFEkXwFhhZ4bi56kq4msdY/s1600/vds-ph48.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRhX5nTA-e0RNU4-PvtSVh-coQpc_3BOY9pSvT9gqYF9z4jydI5IhxQHgyIFlOdvFvQE_kSHd1qFkFSn2gksx6eWjuMArzpwH6mWGBAYsGCco5EK4A32ZtDBFEkXwFhhZ4bi56kq4msdY/s400/vds-ph48.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5581481706053803858" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">(<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span>)</span></span><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br />Après les déclarations plus que douteuses des gouvernements dits "progressistes" d’Amérique latine, c’est la chaîne multiétatique TeleSUR qui a surpris en serrant les rangs derrière le régime libyen.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />"L’ennemi de mon ennemi est mon ami", c’est probablement la formule qui résume la position adoptée ces derniers jours par certains gouvernements réputés progressistes d’Amérique latine face aux soulèvements populaires que vit la Libye. Mais la prise de position la plus inattendue fut sans doute celle de la chaîne publique latino-américaine basée à Caracas. Développant depuis quelques mois déjà sa couverture de l’actualité au Moyen-Orient, TeleSUR a disposé d’un correspondant à Tripoli à partir du 23 février. L’envoyé spécial de la chaîne (Jordan Rodríguez) a reconnu, lors de son premier contact téléphonique, avoir été détenu durant près de cinq heures par les forces de sécurité à son arrivée à l’aéroport. Cependant, vu les bonnes relations que le gouvernement vénézuélien (principal actionnaire de TeleSUR) entretient avec la Libye, quelques coups de fil haut placés ont probablement permis de débloquer la situation et rendu possible l’entrée du jeune journaliste en territoire proscrit à la plupart des médias.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Les premiers commentaires sur place de l’envoyé spécial ont fait preuve d’un manque total d’honnêteté intellectuelle, se limitant à assurer que tout était "normal" à Tripoli et que les manifestations étaient "de soutien à Kadhafi". Par la suite, le site web de la chaîne publiera un article titré : "Tripoli se manifeste en faveur de Kadhafi et les opposants disent contrôler l’est de la Libye" <span style="font-weight: bold;font-size:85%;" >(1)</span>. Alors que le journal <span style="font-style: italic;">Le Monde</span> disposait d’une envoyée spéciale dans l’est du pays en plein soulèvement, la chaîne qui se prétend le porte-voix des opprimés du Sud se contentait de reportages sur la place Verte de Tripoli, au milieu de quelques manifestants pro-Kadhafi.</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />L’anti-impérialisme à quel prix ?</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Ce n’est qu’à partir du 25 février que le site <a href="http://www.telesurtv.net/">www.telesurtv.net</a> reflètera les commentaires d’un autre correspondant depuis Benghazi, en donnant cette fois la parole aux opposants. Ce second envoyé spécial, Reed Lindsay, informera enfin clairement des crimes commis par le régime et commentera même depuis son compte Twitter (<a href="http://twitter.com/reedtelesur">@reedtelesur</a>) le 28 février : "Les habitants de Benghazi demandent que les gouvernements de l’ALBA abandonnent Kadhafi et appuient la lutte révolutionnaire du peuple libyen".</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Ce parti pris de la chaîne (et des gouvernements de l’Alternative bolivarienne des Amériques -ALBA- en général) prétend défendre un soi-disant anti-impérialisme de la Libye de Kadhafi face aux Etats-Unis et à l’Europe. Il montre cependant toutes les limites d’une telle appréciation politique qui mène ses partisans, consci<span style="font-family:verdana;">emment ou non, à se positionner contre les peuples au nom de l’anti-impérialisme.</span></span></span> <span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;"><br /><br /><br />Note:</span> </span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />(1) <a href="http://telesurtv.net/secciones/noticias/89452-NN/tripoli-se-manifiesta-a-favor-de-gaddafi-y-opositores-dicen-controlar-el-este-de-libia/">Trípoli se manifiesta a favor de Gaddafi y opositores dicen controlar el este de Libia</a>, le 23 février 2011.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;"><hr /></span><br /></span><span style=";font-family:verdana;font-size:85%;" >Article publié dans la rubrique "Vu d'Amérique" du bimensuel suisse <a href="http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?page_id=44"><span style="font-style: italic;">L’Anticapitaliste</span></a> n° 42, le 3 mars 2011.</span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-38305187239373515982011-02-09T14:14:00.000+01:002011-02-09T14:40:30.593+01:00Venezuela : le défi du logement pour tous<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsZakDIy58OMmxXhQ1D5qdBgpLSMwkcndE77RYMfACXNhQGbt8J3keNCLmpGHkbDuw3YirxKoCwm1BxppMaQWeRX27PFnHiSiblGEvQUXQLblInPIo7HAxr_VVVXZRNxThSi2vV0os2L4/s1600/vds-ph47.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsZakDIy58OMmxXhQ1D5qdBgpLSMwkcndE77RYMfACXNhQGbt8J3keNCLmpGHkbDuw3YirxKoCwm1BxppMaQWeRX27PFnHiSiblGEvQUXQLblInPIo7HAxr_VVVXZRNxThSi2vV0os2L4/s400/vds-ph47.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5571681174940272594" border="0" /></a><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" >Le gouvernement de Hugo Chávez a accumulé un déficit sans précédant dans la construction de logements. Les inondations de fin 2010 n'ont fait qu'aggraver la situation.</span><br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br /><br /><br /><br /><br /></span><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">(<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span>)</span></span><br /><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Caracas, ville encombrée où seuls les moto-taxis échappent aux embouteillages. Ville des inégalités aussi, entre les quartiers populaires situés à flancs de collines et les zones huppées où le loyer d'un petit appartement peut valoir plus de six fois le salaire minimum. Les pluies intenses qui ont touché tout le pays à la fin 2010 ont mis à nu l'une des contradictions du gouvernement bolivarien. Alors que celui-ci revendique sans cesse son soutien aux plus démunis, il a été le moins productif de ces 40 dernières années en matière de logement. En effet, les administrations antérieures avaient maintenu une moyenne de 67 000 logements par an. Depuis 1999 l'exécutif de Hugo Chávez n'a jamais dépassé les 30 000 annuels.</span> <span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" ><br /><br />Beaucoup de lois, peu de constructions</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">A la mi-décembre, l'Assemblée nationale a accordé à Hugo Chávez une nouvelle loi habilitante lui permettant de légiférer par décret pendant 18 mois. Officiellement, le gouvernement espère ainsi résoudre le problème des 130 000 personnes sinistrées par les pluies et aujourd'hui réfugiées dans des campements improvisés (écoles, bâtiments publics et même certains hôtels réquisitionnés). A titre d'exemple, le <span style="font-style: italic;">Comandante </span>a approuvé en janvier, par le biais de l'habilitante, une Loi des refuges dignes, visant à assurer des conditions de vies acceptables pour les familles sinistrées. On peut cependant s'interroger sur l'utilité d'approuver une loi pour garantir ce genre de mesures.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">Par ailleurs, l'habilitante permet également d'adapter rapidement la législation afin de récupérer de nombreux terrains sous-utilisés, surtout en milieu urbain. Cependant, si cette mesure pourrait s'avérer judicieuse dans le cadre d'une politique de logement planifiée sur le long terme, elle apparaît ici comme une nouvelle décision prise dans l'urgence et visant à rattraper un déficit produit de plusieurs années. </span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Dans le cas de la capitale, les autorités de la mairie du grand Caracas (aux mains de l'opposition) dénoncent que, depuis 2007, l'Exécutif a promis la construction de 55 000 logements et n'en a terminé concrètement qu'à peine 1000. De son côté, l'ONG de défense des droits de l'homme Provea dénonce dans son rapport annuel (2009-2010) le peu de transparence dans les chiffres relatifs au logement présentés par le gouvernement. L'organisation assure que "pour la troisième année consécutive, le rapport de l'organisme chargé de coordonner la politique de logement ne présente pas de données actualisées du déficit d'habitations dans le pays. Les derniers chiffres officiels connus datent de 2007, et estimaient le manque de logements à 2 800 000".<br /><br /><hr /><br /><span style="font-size:85%;">Article publié dans la rubrique "Vu d'Amérique" du bimensuel suisse <a style="font-style: italic;" href="http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?page_id=44">L'Anticapitaliste</a>, le 3 février 2011</span><br /></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-73544627416345211852011-02-03T15:00:00.000+01:002011-02-03T15:25:02.376+01:00Le Venezuela connectera Cuba au réseau mondial internet<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjk0Jmahw66tdt_Txnsfpi9R71ENOsL2W_OuNMyrOxhTwyhuRCMunp4S_Ns63WUTiXjIbHSbOzfEymbtK1k5EiSPfiQrilgAPwXLB5EPSiLrcr2wCGTRnAHHNzq1X_6Wd5hxFiqk6HJZgo/s1600/vds-ph46.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 320px; height: 214px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjk0Jmahw66tdt_Txnsfpi9R71ENOsL2W_OuNMyrOxhTwyhuRCMunp4S_Ns63WUTiXjIbHSbOzfEymbtK1k5EiSPfiQrilgAPwXLB5EPSiLrcr2wCGTRnAHHNzq1X_6Wd5hxFiqk6HJZgo/s320/vds-ph46.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5569467641679495442" border="0" /></a><span style="font-family: verdana;font-size:85%;" >Deux jeunes écolières s'initient à l'informatique dans un collège de La Havane, en 2006.</span><br /><span style="font-family: verdana;font-size:85%;" ><span style="font-family: verdana;">(<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span></span></span><span style="font-size:85%;"><span style="font-family: verdana;"><span style="font-style: italic;"></span>)</span></span><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Caracas, Kingston et Alcatel-Lucent permettent à La Havane de contourner l'embargo grâce à un câble sous-marin.</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Un câble de fibre optique long de 1600 km est actuellement déployé depuis les côtes vénézuéliennes vers la région orientale de Cuba. Il permettra à l'île de multiplier par 3000 sa capacité de connexion. L'arrivée du navire français Ile de Batz au port de Siboney, dans la province de Santiago de Cuba, est prévue pour le 8 février. De là, l'extension du câble sous-marin de fibre optique se prolongera encore de 230 km pour atteindre la Jamaïque, dans ce qui est considéré par les autorités concernées comme un "projet d'intégration régionale".</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Effet de l'Alba</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Les travaux d'installation sont assurés par une filiale de la compagnie française Alcatel-Lucent, la chinoise Shanghai Bell, et représentent un investissement d'environ 70 millions de dollars. Mais l'administration du projet sera à charge d'une entreprise cubano-vénézuélienne 100% publique, Telecomunicaciones Gran Caribe, créée dans le cadre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).<br /><br /></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Le câble, qui devrait être opérationnel à partir du mois de juillet, a une durée de vie estimée de vingt-cinq ans et fournira à Cuba une capacité de connexion de 640 gigabits. Actuellement, l'île ne dispose que de 209 mégabits par seconde de sortie et de 379 mégabits d'entrée, d'après les informations publiées sur le site de Radio Habana Cuba (RHC).</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Cuba était jusqu'ici le seul pays du continent américain à ne pas être connecté au reste du monde par le réseau sous-marin de fibre optique. L'embargo américain imposait encore jusqu'il y a peu des surcoûts prohibitifs à La Havane pour se connecter au câble qui relie Cancun à Miami, et qui passe pourtant à 32 kilomètres au large de la capitale cubaine.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">D'après les déclarations de son gérant local, José Ignacio Quintero, Alcatel-Lucent a d'ailleurs dû prendre des précautions par rapport au blocus. Le représentant de la firme a assuré à la presse vénézuélienne qu'aucune entité ni aucun citoyen étasunien ne participait au projet, "afin de ne s'exposer à aucun type de sanction".</span></span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Internet pour tous?</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Cette exclusion du réseau mondial obligeait jusqu'ici Cuba à se connecter à internet via satellite, un substitut lent et coûteux. Mais l'installation du nouveau câble n'impliquera pas forcément une massification immédiate de l'accès à la toile. Officiellement, des "carences technologiques et financières" empêcheront encore de généraliser la connectivité. Selon Ramon Linares, vice-ministre cubain de l'Informatique et des télécommunications, "la priorité consiste à poursuivre la création de centres collectifs d'accès à internet et à renforcer les connexions dans les centres de recherche scientifique, les centres d'enseignement et de santé du pays".</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />La basse densité téléphonique de l'île représente une des limitations d'ordre technique pour le déploiement massif d'internet, mais il devrait cependant y avoir des avancées à moyen terme. D'après les déclarations du haut fonctionnaire à RHC, "tous les Cubains ayant le téléphone devraient, en principe, avoir droit à une connexion internet". Reste à savoir si la volonté politique suivra.<br /><br />---<br /><br /><span style="font-size:85%;">Article publié dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 02 février 2011</span><br /></span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-90396123551957961792011-01-05T04:26:00.000+01:002011-01-05T05:16:49.155+01:00Hugo Chávez s'affranchit du parlement pour accélérer sa révolution<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitYDvuZuVjNl7Y1ge2v4EGmFQfK_dRdNEn57KgoJaFOY6M73sjQa6-KI37Rw5RIpNbruNmIQFD_RiH9N_t35GzxpPwyjr5MaHKp9fkNYBgfU094llWxViRUhtoOSmh_aNtmnAnsDt8JFI/s1600/vds-ph45.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitYDvuZuVjNl7Y1ge2v4EGmFQfK_dRdNEn57KgoJaFOY6M73sjQa6-KI37Rw5RIpNbruNmIQFD_RiH9N_t35GzxpPwyjr5MaHKp9fkNYBgfU094llWxViRUhtoOSmh_aNtmnAnsDt8JFI/s400/vds-ph45.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5558549847963023362" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Hugo Chávez au palais de Miraflores. (<span style="font-style: italic;">Photo : Seb</span>)</span></span><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br />A la veille de l'entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale, les députés sortants ont mis les bouchées doubles et autorisé le président à légiférer par décret durant dix-huit mois.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Pour la troisième fois en onze ans, le parlement accorde le droit à Hugo Chávez de légiférer par décret. A chaque fois, les partis d'opposition et les médias ont dénoncé ces lois dites "habilitantes" comme la preuve de l'autoritarisme du gouvernement. Les décrets promulgués lors de la première habilitante avaient provoqué une réaction radicale de l'opposition et mené au coup d'Etat du 11 avril 2002. Cette fois-ci, la mesure intervient à la veille de l'entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale (ce mercredi 5 janvier), issue des élections du 26 septembre, dans laquelle l'opposition, réunie en Mesa de la Unidad Democrática (Table de l'unité démocratique), fait son retour (minoritaire) au parlement.<br /><br />Officiellement, la loi habilitante accordée au président vénézuélien le 17 décembre vise à "faire face à l'urgence et à la crise" provoquées par les fortes pluies et inondations qui ont affecté le pays ces dernières semaines, provocant la mort de trente-huit personnes et en forçant 130 000 autres à abandonner leurs logements dans tout le pays. Le premier décret adopté il y a une semaine par Hugo Chávez est en effet la création d'un fond de 10 milliards de bolivars (2,3 milliards de dollars) pour la reconstruction de zones touchées.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Cependant, les pouvoirs attribués au président s'étendent à d'autres domaines tel que la sécurité et la défense, la fiscalité, l'aménagement du territoire, l'utilisation des terres rurales et urbaines, le logement, les infrastructures, transports, les services publics et les accords internationaux (entre autres).<br /><br /></span></span><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">L'écueil des deux tiers</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Pour les opposants, cela ne fait aucun doute: "Chávez annule l'Assemblée et légiférera sans contrôle", comme le titrait récemment le journal d'opposition <span style="font-style: italic;">El Nacional</span>. S'il n'est en aucun cas question de dissoudre le parlement (qui continuera à légiférer normalement), il est cependant clair que cette habilitante permettra à l'Exécutif de faire passer certaines lois cadres pour lesquelles il aurait normalement eu besoin du soutien de deux tiers des députés, majorité dont il ne disposera plus après le 5 janvier.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Yul Jabour, membre du bureau politique du Parti communiste du Venezuela (PCV) et député au parlement andin, confirme cette impression. "S'il s'agissait uniquement de résoudre le problème des inondations, la loi habilitante n'aurait pas été nécessaire. Elle est nécessaire pour créer des instruments (légaux, ndlr) qui permettent de faire avancer la participations des travailleurs, des paysans; d'attaquer les mafias de la construction qui se sont enrichies par la spéculation, etc. Le PCV soutient la loi habilitante car nous comprenons la situation politique actuelle et le besoin qu'ont les forces révolutionnaires d'avancer; sous réserve, bien entendu, de nous prononcer lors de chaque décret qui en découlera".<br /><br /></span></span><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Marathon législatif</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Par ailleurs, les députés de la majorité sortante, dominée amplement par le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), se sont livrés ces dernières semaines à une véritable course contre la montre (avec une série de sessions extraordinaires au parlement), afin de voter plusieurs lois et réformes qui ont déclenché les foudres de l'opposition et parfois même un certain scepticisme au sein du chavisme.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">L'une d'entre elles est la réforme partielle de la loi sur les partis politiques, qui punit dorénavant les parlementaires qui décideraient de changer de camp durant la législature. Les "coupables" pourraient ainsi se voir destitués pour "fraude aux électeurs", définie comme "toute conduite réitérée qui s'éloigne des orientations et positions politiques présentées dans le programme électoral" de chaque groupe parlementaire. Yul Jabour explique que le PCV a refusé de soutenir le PSUV lors de l'approbation de cette réforme car il estime que "la discipline de parti est une question de conscience, ce n'est pas par des décisions bureaucratiques ou administratives qu'on peut garantir une position politique".<br /><br /></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;">Universités anticapitalistes </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Parmi les autres lois approuvées fin décembre figure notamment un paquet législatif concernant le pouvoir populaire, instance favorisant la participation des communautés dans la gestion publique. Plus polémique, une loi dite de "défense de la souveraineté politique" interdit le financement d'ONG ou de partis politiques par des organisations étrangères.<br /><br />Mais c'est probablement la réforme de la législation sur les universités </span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;font-size:85%;" >(1)</span></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;"> </span></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">qui fera le plus de bruit dans les prochains jours, avec une mobilisation attendue à la rentrée du mouvement étudiant d'opposition. La nouvelle loi met sur pied d'égalité professeurs, étudiants et travailleurs, et déclare avoir pour but de "consolider le lien entre l'éducation émancipatrice et le travail créateur et libérateur, comme fondement des programmes de formation qui contribuent au dépassement du modèle capitaliste aliénant, de ses modes de direction autoritaire, des relations sociales d'exploitation, de la division sociale du travail et de la distribution inégale de la richesse". Inacceptable pour une élite académique, jusqu'à présent retranchée dans ses fiefs sous couvert d'autonomie universitaire.</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">Note: </span><br /><br />(1) A l'heure de publier cet billet sur ce blog, le président Hugo Chávez annonçait son veto à la loi sur les universités et appelait à la création d'une commission nationale afin de la soumettre à une ample consultation populaire.<br /></span><br /><span style="font-size:85%;"><hr /><br /></span><span style="font-size:85%;">Article publié dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 04 janvier 2011</span><br /></span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-61135928753901694712010-10-01T19:06:00.000+02:002010-10-01T19:14:42.418+02:00Chávez gagne les législatives sur le fil<div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">La célébration fut discrète dimanche soir dans le camp bolivarien, à l’image de la victoire. Ce n’est qu’à 2 heures du matin que le Conseil national électoral (CNE) a annoncé les premiers résultats. Le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) obtient 98 députés sur 165, l’opposition 65 et les ex-chavistes du parti Patrie pour tous (PPT, qui se présentait seul) 2 députés.<br /><span style="font-weight: bold;">Évidemment</span>, il était impossible de rééditer le score de 2005, lorsque l’appel de l’opposition au boycott du scrutin avait permis à la coalition chaviste de l’époque de remporter 100% des sièges. Mais les candidats du PSUV espéraient remporter la majorité des 2/3 du Parlement unicaméral, afin de pouvoir continuer à approuver les lois organiques, élire les magistrats du Tribunal suprême de justice ou encore les membres du Conseil national électoral.<br /><span style="font-weight: bold;">De même</span>, les 3/5 de l’Assemblée (99 députés) sont nécessaires pour l’approbation des lois permettant au président de la République de légiférer sans passer par le Parlement. Cette proportion n’a pas non plus été atteinte, à un siège près.Le soir de l’élection, l’opposition a déclaré avoir gagné 52% des votes. Mais le lundi soir, le président Hugo Chávez a estimé pour sa part que le PSUV devançait de 100 000 voix la Mesa de la Unidad Democrática (MUD, Table de l’Unité démocratique, alliance des partis d’opposition), reprochant à celle-ci de comptabiliser comme siens, les votes recueillis par les partis indépendants.<br /><span style="font-weight: bold;">Au moment</span> où ces lignes sont écrites, le CNE n’avait toujours pas émis son deuxième bulletin avec la totalité des résultats. Mais il est certain que le score en nombre de votes est serré au niveau national. Par ailleurs, l’importante participation (66,45% des inscrits) est une réussite pour des législatives qui en général n’attirent pas un grand nombre d’électeurs.<br /><span style="font-weight: bold;">Mais pourquoi</span> une si large victoire en nombre de députés si la différence en nombre absolu de voix est si courte ? Parce que les États ruraux peu peuplés (en général acquis au chavisme) sont sur-représentés à l’Assemblée. De plus, un redécoupage des circonscriptions approuvé en janvier dernier a clairement favorisé le PSUV en divisant certaines de celles-ci où l’opposition était majoritaire.<br /><span style="font-weight: bold;">Bref</span>, le PSUV devra désormais négocier certaines décisions et la différence radicale qui existe entre les deux blocs promet des débats plus qu’animés. Mais au-delà de cette victoire sur le fil, il apparait que l’opposition remonte de plus en plus dans les votes. Celle-ci a bâti sa force, ces derniers mois, en mettant le doigt sur l’incapacité du gouvernement à répondre aux problèmes concrets de la population tels que l’insécurité et la violence urbaine, l’inflation et l’inefficacité des institutions publiques.<br /><span style="font-weight: bold;">La révolution</span> bolivarienne se concentre sur le discours et la bataille idéologique, tout en délaissant un important terrain de bataille : le quotidien des citoyens. C’est peut-être la leçon qu’elle doit tirer de ces élections et des signes d’érosion de sa base électorale.<span style="font-size:85%;"><br /><br /><hr /><br /></span><span style="font-size:85%;">Article publié dans l'hebdo <span style="font-style: italic;"><a href="http://www.npa2009.org/category/tout-est-nous/journal/hebdo-tean-71-300910">Tout est à Nous!</a> </span>du 30 septembre 2010</span><br /></span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-43629987185534250052010-09-22T19:03:00.000+02:002010-09-22T19:40:50.487+02:00Une campagne au pas de course<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiL2c-hgL9LILhtYSLcjwpWTJHRRd_9B_3hxIzm1yHGhv74mxqfopDCOHDS09VAb0k6NdqleBDCjK9kE07KeHdbbwo5-PtGMkjZdd_3Gz42AM1cqosYxSw2CHZP1ARZQeDDY0Mg-CmIxrE/s1600/vds-ph44.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiL2c-hgL9LILhtYSLcjwpWTJHRRd_9B_3hxIzm1yHGhv74mxqfopDCOHDS09VAb0k6NdqleBDCjK9kE07KeHdbbwo5-PtGMkjZdd_3Gz42AM1cqosYxSw2CHZP1ARZQeDDY0Mg-CmIxrE/s400/vds-ph44.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5519569351104097394" border="0" /></a><span style="font-family: verdana;font-family:verdana;" > <span style="font-size:85%;">Le candidat Freddy Bernal dans les rues de Catia. (<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span>)</span></span><br /></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family:verdana;"><br />Hugo Chávez est omniprésent dans la campagne et cela irrite l'opposition. Si le président a suspendu son programme dominical "Aló Presidente" pour la période électorale, il n'en multiplie pas moins les allocutions télévisées pour défendre "ses" candidats. Sur les affiches du Parti socialiste uni (PSUV) le message est clair: "Les candidats du PSUV sont les candidats de Chávez". Freddy Bernal est l'un d'entre eux. L'ex-maire de Libertador (la plus grande municipalité de Caracas) a le pas décidé. Cet ancien policier est l'une des figures emblématiques du "chavisme". Depuis le début de la campagne, il multiplie les déplacements à pied dans les barrios, les quartiers défavorisés de Caracas. Aujourd'hui, son parcours comprend le quartier populaire de Los Frailes de Catia, à l'ouest de la capitale. L'homme a le regard vif et les cheveux grisonnants. Il porte une chemise rouge, couleur chère au bolivarisme. Au long de son parcours, il serre des mains, s'arrête aux portes des maisons où on l'invite parfois à entrer; comme dans celle-ci qui fait aussi office de petit magasin communautaire que fournissent les missions alimentaires du gouvernement; ou encore dans le centre médical tenu par deux doctoresses cubaines (y fonctionnent aussi une radio et une bibliothèque). "Avec ces élections, la colonne vertébrale du processus révolutionnaire est en jeu. Pour que le projet socialiste continue à se développer comme alternative au capitalisme, nous avons besoin d'approuver une série de lois afin de créer une structure juridique et politique", explique-t-il sans s'arrêter.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">"Nous sommes convaincus</span> que l'alternative au capitalisme est l'Etat communal (centré sur les conseils communaux, ndlr). Et celui-ci se base fondamentalement sur l'organisation, la participation et l'inclusion de la majorité", ajoute celui qui a accompli deux mandats à la tête de Libertador. A première vue les contacts à la municipalité du candidat Bernal fonctionnent toujours; il reçoit en tout cas l'appui logistique de son équipe de presse. Interrogé sur les plaintes de l'opposition quant à un possible favoritisme, il répond: "Nous sommes majoritaires. Et cet avantage nous l'avons construit avec nos forces, par en bas. Nous l'avons construit, comme vous pouvez le voir ici, avec les gens humbles des barrios de Caracas. Ces gens sont membres des conseils communaux, des comités de terre, des comités de santé, des maisons d'alimentation, etc., ce ne sont pas des fonctionnaires, ce sont les leaders de notre campagne et ce sont des militants de base". Le nouveau parlement sera-t-il amené à se sacrifier pour céder la place au pouvoir populaire, à une sorte d'Assemblée nationale de conseils communaux? "Pour l'instant cela n'est pas prévu. Les processus politiques ne se déterminent pas par décret, ils se développent. Nous sommes convaincus que l'Assemblée nationale et le pouvoir communal peuvent travailler ensemble. Il n'y a aucune contradiction car les députés seront les porte-parole et l'expression de ce pouvoir communal". Cependant M. Bernal estime que le mécanisme de représentativité actuel de l'Assemblée nationale est obsolète: "Les hommes et les femmes qui iront au parlement doivent être l'expression de la communauté".<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Betzaida Fernandez</span>, membre du Conseil communal de Los Frailes, participe activement à la visite du candidat Freddy Bernal dans sa communauté. Elle est fière de montrer les avancées obtenues en matière d'organisation locale et assure qu'il faut consolider la révolution: "Si nous perdons l'Assemblée, nous perdrons tout ce que nous avons construit durant ces onze dernières années".<br /><br /><hr /><span style="font-size:85%;"> </span><br /><span style="font-size:85%;">Article publié dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 21 septembre 2010</span><br /></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-735684937554432382010-09-22T04:31:00.000+02:002010-09-22T04:55:19.041+02:00"Il faut plus de pression populaire"<div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">En mai dernier, le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) a soumis au vote de ses militants la sélection des candidats qui le représenteront aux élections législatives de ce 26 septembre. A cette occasion, plus de 2,5 millions d'affiliés s'étaient déplacés pour participer au scrutin interne. Un chiffre important mais qui représente en fait moins de 40% des plus de 7 millions de membres que revendique le parti. D'après Raúl Cazal, directeur d'<span style="font-style: italic;">El Dipló</span>, l'édition vénézuélienne du Monde diplomatique, ces 2,5 millions de personnes qui se sont déplacées pour les primaires sont celles que l'on peut vraiment considérer comme des militants: "Les 7 millions soutiennent le processus, ils sont là, attentifs à ce qui se passe, mais ne s'intègrent pas tous dans la discussion politique. Cependant, 2,5 millions de militants cela reste énorme, dans n'importe quel pays". </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;">L'ambition du PSUV</span> depuis sa création était de permettre à de nouvelles figures d'émerger, mais jusqu'à présent les principaux leaders du parti restent des cadres qui occupent les hautes fonctions du gouvernement. L'élection interne a cependant permis un certain renouveau. "Beaucoup de candidats du parti pour les prochaines élections sont des personnes inconnues jusqu'ici. Cela va incontestablement changer le visage de l'Assemblée nationale", assure M. Cazal, qui est également vice-président de l'Agencia Venezolana de Noticias, l'agence de presse officielle. Effectivement, lors du scrutin interne de mai dernier, seuls 22 députés sortants ont été reconduits en tant que candidats à 110 postes disponibles (vote nominal), pour lesquels s'affrontaien 3500 "pré-candidats". Par ailleurs, 52 candidats supplémentaires (vote liste) ont été désignés directement par le président du PSUV, qui n'est autre que Hugo Chávez. Ces 52 noms sont quant à eux issus, pour la plupart, de l'appareil traditionnel. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;">Le vote de la base</span> a donc, d'une certaine manière, puni les députés sortants. Et il faut dire qu'ils n'ont pas vraiment la cote, même auprès des citoyens qui soutiennent le "chavisme". Malgré la majorité absolue dont il a disposé durant ces cinq dernières années, de nombreux projets de loi sont restés au frigo, comme ce fut le cas de la loi permettant de mettre sur pied un système national coordonné de santé publique ou encore la nouvelle loi sur le travail (comprenant la réduction du temps de travail et la création de conseils de travailleurs dans les entreprises). La loi sur le contrôle des armes se trouve, quant à elle, toujours en discussion au sein de l'Assemblée, son traitement a été "réactivé" récemment après la dure campagne des médias d'opposition sur le problème aigu de la violence urbaine. Le retour de l'opposition au parlement serait-il salutaire afin de dynamiser le camp présidentiel? Pour Raúl Cazal, élire une nouvelle génération (44% des candidats du PSUV ont moins de 30 ans) ne suffit pas: "Je pense que nous avons besoin de plus de pression populaire, pas seulement la pression du président, ni celle de la contre-révolution. Nous avons besoin de la pression de ceux qui sont de notre côté, du côté du socialisme. Parce que sans cela, sans la mobilisation populaire, nous ne parviendrons à aucun changement et les députés continueront à s'endormir sur leurs lauriers".</span></span><br /><br /><hr /><br /><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Article publié dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 21 septembre 2010</span></span><br /></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-3859907512224319982010-09-06T08:05:00.000+02:002010-09-22T05:18:47.375+02:00"Les positions des dirigeants étudiants chavistes tendent à être conservatrices"<div style="text-align: justify;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghuMShwW0NT6i6oklZnTzjbQZg9858k_iZwxnFRvNexVY8_SYw1ndJym45E-gOKPaxtjjCJaZeFF3rLYp0CfyxOrJ4b35QuWIBcOOk_QYNy0bEx5O8hutP8qmmXfVpj-ccOT2EAy64KvM/s1600/vds-ph43.jpg"><img style="float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt; cursor: pointer; width: 250px; height: 166px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghuMShwW0NT6i6oklZnTzjbQZg9858k_iZwxnFRvNexVY8_SYw1ndJym45E-gOKPaxtjjCJaZeFF3rLYp0CfyxOrJ4b35QuWIBcOOk_QYNy0bEx5O8hutP8qmmXfVpj-ccOT2EAy64KvM/s320/vds-ph43.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5513638709601428018" border="0" /></a><span style="font-style: italic;">Andrea Pacheco est étudiante de l'École d'Études politiques de l'Université centrale du Venezuela. A 22 ans, elle est également membre de la Jeunesse du Parti socialiste uni du Venezuela (JPSUV) ainsi que du mouvement de jeunes de Marea Socialista, collectif de militants de gauche radicale au sein du PSUV. Nous l'avons rencontrée en mai dernier, lors de la première réunion nationale des jeunes de Marea Socialista à Caracas. </span><br /></div><br /><div style="text-align: justify;"><span><span style="font-size:85%;"><br />(<span style="font-style: italic;">Photo: Fernando Esteban</span>)<br /></span></span><span style="font-weight: bold;"><br />Quelle évaluation fais-tu de l'élection de 10 jeunes militants lors des primaires du PSUV en vue des législatives de septembre? </span><br /><br />Tout d'abord, on peut lire de ces primaires que 44% des candidats ont moins de 30 ans. Cela veut dire que réellement il y a un sentiment de renouvellement qui s'est exprimé parmi la base du PSUV. Cela veut dire que les gens ne voulaient plus des mêmes et cela reflète également le besoin de renouveler les cadres du parti. Enfin je pense qu'il est très positif pour la jeunesse que ces camarades participent en tant que titulaires, dans une moindre mesure, et dans un plus grand pourcentage en tant que suppléants.<br /><br />Je pense aussi que ce besoin de renouvellement va probablement se renforcer lors des élections du 26 septembre. Malgré le fait que ces jeunes soient déjà des personnes connues, ils n'ont cependant jamais occupé de postes importants ni dans les ministères, ni ailleurs. Il est nécessaire qu'ils débattent réellement avec la base de la jeunesse et qu'ils fortifient la JPSUV grâce à leurs candidatures. Car s’ils sont membres de la JPSUV, ils n'étaient cependant pas les candidats issus d'un débat au sein de la JPSUV. Cela veut dire qu’ils ne seront réellement les candidats de la JPSUV que lorsqu'ils convoqueront la base de la jeunesse afin de construire un programme, une alternative, et ainsi fortifier l'organisation de cette jeunesse.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Quelle est ton opinion par rapport à la dynamique politique au sein de la JPSUV ?</span><br /><br />Les jeunes de Marea Socialista ont participé au congrès de fondation il y a maintenant deux ans. Mais depuis, il y a eut de nombreux problèmes d'organisation. La JPSUV n'organise pas ses cellules de base en tant que telles. Il y en a très peu qui fonctionnent au niveau national et très peu mènent un travail actif au niveau politique, communautaire ou culturel. En réalité, il y a beaucoup plus d'initiatives communautaires ou culturelles qui proviennent de petits collectifs d'étudiants isolés que d’une jeunesse organisée au niveau national avec des canaux de communication qui garantiraient un réel fonctionnement de type centralisme démocratique. La dynamique de la JPSUV a été jusqu'à présent assez dispersée.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Comment expliquer que ces dernières années ce soit la droite qui ait le plus réussi à mobiliser les jeunes ? </span><br /><br />Au Venezuela le nombre d'étudiants a augmenté (de pratiquement 300%) dans la mesure où le gouvernement révolutionnaire a créé des mécanismes afin d'intégrer la population à l'éducation moyenne et supérieure. Cependant le mouvement étudiant qui est pris comme référence par les médias ainsi qu'en terme de mobilisation, provient en général des universités autonomes. C'est un mouvement qui par le passé faisait partie de la gauche la plus radicale du pays, contre les gouvernements de la IV ème République, mais aujourd'hui on voit que la révolution n'a pas gagné dans ses rangs ce secteur de la classe moyenne, qui est celui de ces universités mais également des lycées.<br /><br />On a assisté à un processus d'élitisation des universités autonomes au début des années 90 (renforcement des mécanismes d’admission, diminution des services gratuits aux étudiants comme les bourses, le transport, etc). Aujourd’hui, les classes moyennes et hautes sont celles qui dominent ces établissements. Tout cela s'est accentué ces dernières années lorsque les militants de gauche (professeurs et dirigeants étudiants principalement) ont commencé à assumer des postes de gouvernement. Il y a aussi eu une expulsion de nombreux cadres étudiants révolutionnaires de l'Université centrale du Venezuela en 2001, qui a fortement marqué le mouvement étudiant. La situation actuelle est la conséquence du fait que nous ayons abandonné l'université et que cette progressive élitisation, conjuguée à un discours très peu attractif pour la jeunesse, a empêché que nous puissions avoir une influence de masse. Fondamentalement la JPSUV n'a pas de politique concrète par rapport à ce secteur. Les seules démarches qui ont eu lieu ont été sectaires et ont contribué à éloigner ces étudiants universitaires, à les polariser, à les renvoyer plus vers la droite au lieu d'essayer de les gagner à la cause, de dialoguer avec eux.<br /><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-weight: bold;">"La jeunesse ne peut se sentir enthousiasmée par le discours de jeunes qui invitent à défendre le gouvernement, qui invitent à défendre la loi, à défendre la police"</span><br /></div><br />Un autre point est que les positions défendues par les dirigeants étudiants chavistes tendent à être conservatrices. Aujourd'hui ceux qui jettent des pierres sont les étudiants de droite ! Contrairement aux années 1980, aujourd'hui c'est la gauche qui demande de ne pas aller manifester, de rester en classe, de ne pas faire grève. Au contraire, nous les jeunes de Marea Socialista pensons que nous sommes dans une époque de transition de la transformation de l'État bourgeois. Et c'est justement parce que nous sommes dans une étape de transition qu'il est nécessaire de jeter de pierres, qu'il est nécessaire de réclamer, de s'organiser. On n'a pas besoin de défendre les vices de l'État bourgeois !<br /><br />Ce discours de défense de l'État éloigne les jeunes gagnés à un discours plus radical. La jeunesse, et surtout la jeunesse étudiante des universités, a été historiquement le déclencheur de nombreuses révoltes et révolutions. Comme ce fut le cas lors de Mai 68 en France, du Cordobazo en Argentine, ou de la chute de la dictature du Général Pérez Jiménez ici au Venezuela. La jeunesse ne peut se sentir enthousiasmée par le discours de jeunes qui invitent à défendre le gouvernement, qui invitent à défendre la loi, à défendre la police.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Quelle est la position de la Jeunesse de Marea Socialista, afin de ne pas tomber dans les revendications de la droite mais sans non plus jouer le jeu de la bureaucratie ? </span><br /><br />La Jeunesse de Marea Socialista est née justement de cette caractérisation : les différents mouvements étudiants au sein du processus ont fortement diminué. Beaucoup d'organisations nées avec la révolution n'ont fait que limiter la jeunesse, elles empêchent la participation constante de leurs membres, elles imposent la ligne politique. Et finalement ce sont des organisations qui servent à la négociation de postes et de privilèges pour les dirigeants étudiants et qui n'aident pas à approfondir le processus.<br /><br />Cela a permis à Marea Socialista de mettre le débat sur la table et de formuler une proposition : organiser une jeunesse autonome qui ne dépende, au niveau de sa ligne politique, d'aucune institution de l'État; une jeunesse internationaliste qui comprenne que le socialisme n'est pas possible dans un seul pays, qu'il est nécessaire de l'étendre, d'être solidaires et surtout de parier sur l'organisation des secteurs révolutionnaires dans d'autres pays. Nous voulons construire une jeunesse de classe qui comprenne son rôle en tant que mouvement étudiant et qui tente d’amplifier l'articulation avec le mouvement ouvrier.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Comment s'est construite la Jeunesse de Marea Socialista en interne, quelle a été son évolution?</span><br /><br />Marea Socialista est avant tout un courant de travailleurs né avec la création du PSUV. Marea Socialista a développé son mouvement de jeunes depuis l'année dernière. Le fait que nous essayions de construire une jeunesse au niveau national est une avancée importante. Au départ nous n'étions actifs que sur Caracas, aujourd'hui nous essayons de nouer des contacts dans d'autres États et de lancer des campagnes nationales. Nous voulons créer une Jeunesse qui existe réellement, qui soit active dans les luttes et qui n'existe pas uniquement sur une liste.<br /><br /><hr /><br /><br /><span style=";font-family:verdana;font-size:85%;" >Interview publiée dans la revue <span style="font-style: italic;"><a href="http://orta.dynalias.org/inprecor/home">Inprecor</a> </span>de août/septembre 2010</span><br /></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-24627009444690604462010-06-29T06:19:00.000+02:002010-06-29T07:16:08.729+02:00Que vaut une vie à Caracas?<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinUK9FrK6N-YQVrjo09mgC6PD0fHsgIyqEjlPypkwBhQgK5Z4qvtXWqFPGltKHnfQyOMqOPmjXJVwSpZS-S56-Y1Q-v_Yoc0O6BwRWXhz6aK89B4H1gYFyKw78RJtgnS-9iKRtIC0lCY4/s1600/vds-ph42.jpg"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 226px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinUK9FrK6N-YQVrjo09mgC6PD0fHsgIyqEjlPypkwBhQgK5Z4qvtXWqFPGltKHnfQyOMqOPmjXJVwSpZS-S56-Y1Q-v_Yoc0O6BwRWXhz6aK89B4H1gYFyKw78RJtgnS-9iKRtIC0lCY4/s400/vds-ph42.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5488049819149681730" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Graffiti représentant les <span style="font-style: italic;">barrios</span> de Caracas. (<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span>)</span></span><br /></div><span style="font-size:100%;"><br /></span><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" >C'est le genre de chronique que l'on voudrait ne jamais avoir à écrire. L'année dernière je publiais un article sur l'insécurité à Caracas intitulé "<a href="http://voixdusud.blogspot.com/2009/06/la-delinquance-aura-t-elle-la-peau-de.html">La délinquance aura-t-elle la peau de la 'Révolution bolivarienne'?</a>". Le reportage commençait avec le témoignage d'un chauffeur de taxi, Pastor. Samedi dernier il a perdu la vie, victime, lui aussi, de la délinquance. </span> </span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >«Pastor est chauffeur de taxi à Caracas. Il travaille la nuit pour éviter les embouteillages à l'entrée et à la sortie de la capitale. "Comme je vis un peu en dehors, je devrais me lever tous les jours à 4 h du matin pour pouvoir arriver à une heure décente dans le centre", commente-t-il. Mais la nuit le travail est plus risqué, alors il fonctionne presque exclusivement avec des clients connus: "Ils me passent un coup de fil et je vais les chercher là où ils sont. C'est plus sûr pour moi et aussi pour eux, on ne sait jamais sur qui on peut tomber".</span> </span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-style: italic;">Malgré sa prudence, Pastor a été victime d'un braquage il y a quelques mois, en conduisant un client dans un barrio (quartier défavorisé). "Deux motards nous ont braqué avec leur arme. Je n'ai pas résisté, j'ai préféré qu'ils partent avec la voiture et sortir de là vivant". L'incident en restera là et Pastor retrouvera même son véhicule quelques jours plus tard. Mais les histoires de vols à main armée ne se terminent pas toujours aussi bien. Entre 1999 et 2008, près de 22 000 personnes sont tombées sous les balles de la délinquance, rien qu'à Caracas (2 millions d'habitants). Au niveau national, un document du Corps d'investigations scientifiques, pénales et criminelles (CICPC), divulgué récemment dans la presse, avance le chiffre de 101 141 homicides en dix ans (pour 28 millions d'habitants)»</span>, expliquait l'article publié en mai 2009 <span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">(1)</span></span>.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Le weekend dernier, la chance de Pastor a tourné. Alors qu'il conduisait une cliente dans le quartier de Las Mercedes (pourtant reconnu comme quartier huppé, abritant entre autres l'ambassade de France) il a lui aussi fini par tomber sous le feu de la violence urbaine. </span> </span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Au cours de ces années passées au Venezuela, il était devenu mon taxi de confiance. Je faisais moi aussi partie des ces "clients connus" avec lesquels il travaillait. Samedi dernier après une sortie cinéma, vers 23h30, je décidais de l'appeler pour rentrer à la maison. Mais c'est son collègue qui répondit au téléphone: "On a tué Pastor", me dit-il. </span> </span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">"On a tué Pastor". Quatre mots qui semblent, aujourd'hui encore, impossibles à combiner dans ma tête, comme si j'avais mal entendu, mal compris. Le drame venait d'arriver lorsque j'ai appelé. Après avoir bredouillé quelques questions, quelques plaintes, un long silence s'installa au téléphone. Le même silence, probablement, que celui qui s'installe tous les weekends à Caracas, chaque fois qu'une vie dérape sous les balles de la haine. </span> </span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Pastor a perdu la vie pour une connerie. Un bête accrochage avec un passant. D'après le journal de ce lundi <span style="font-weight: bold;font-size:85%;" >(2)</span>, la personne qui accompagnait le passant a sorti son arme et a tiré... dans le dos. Pastor est mort sur le coup. Le comble de la lâcheté. Le comble de la connerie. Le comble de l'ignorance. Sur la même page du journal, comme tous les jours, la violence et les morts font les gros titres: "Six morts lors d'une mutinerie dans la prison de Los Teques", "La délinquance en fait voir de toutes les couleurs dans les rues de Coche", "Attention aux paramilitaires", etc.</span></span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">La mort préfère les pauvres</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"> <span style="font-family:verdana;">Le cas de Pastor est tragiquement banal, tragiquement courant. La guerre civile au Salvador, qui a duré 12 ans (dans un pays d'un peu moins de six millions d'habitants), a fait 75 000 victimes. La "Révolution bolivarienne", qui prétend être sur la voie du socialisme, a laissé mourir plus de 100 000 personnes en dix ans, en temps de paix, </span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">sans broncher</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">. La violence n'est pas la même, évidemment. Celle du Salvador était politique; celle du Venezuela n'a pas de couleur, pas de nom, chacun peut y avoir droit. Pourtant la mort préfère les pauvres, les travailleurs qui comme Pastor risquent leur vie tous les jours pour ramener de quoi nourrir leur famille. "Les hommes jeunes, habitants de localités socioéconomiquement déprimées des grands centres urbains du pays", comme le mentionnait l'article de 2009. Les racines de la violence sont profondes, évidemment. Mais les réponses sont insuffisantes. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">A 42 ans Pastor laisse derrière lui une femme et un bébé d'à peine sept mois. Qui leur assurera une vie digne et un avenir à présent? Le comble de la lâcheté ne vaut pas seulement pour celui qui appuie sur la gâchette, cela vaut aussi et surtout pour un État incapable de répondre à un appel criant de sa population. Cela vaut aussi pour un État incapable de protéger ses citoyens et, le cas échéant, de trouver et de punir les coupables. Cela vaut aussi pour une classe dirigeante de plus en plus concentrée sur la politique politicienne et de moins en moins sur les réalités du pays.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Les riches de toujours comme les nouveaux riches (cette "bolibourgeoisie", caste bureaucratique qui s'enrichit grâce à ses postes de pouvoir) ont beaucoup moins à s'inquiéter de la violence. Comme dans la plupart des capitales d'Amérique latine, les maisons des quartiers huppés sont entourées de hauts murs et de systèmes de surveillance. Les hauts fonctionnaires ont accès aux cliniques privées et leurs enfants étudient dans les meilleurs écoles, privées elles aussi. Au Venezuela, beaucoup d'entre eux prêchent le socialisme le jour et vivent comme des oligarques le reste du temps. Par hasard, il y a quelques jours lors d'une conversation avec une connaissance, celle-ci me commentait que les enfants de plusieurs hauts fonctionnaires "bolivariens" étudiaient au Lycée français de Caracas. Comme quoi ces gens ne croient pas une seule seconde aux politiques qu'ils contribuent aux-mêmes à implanter. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">J'avais vu Pastor à peine trois jours avant sa mort. Il se plaignait de voir les autobus des équipes de softball <span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">(3)</span></span> escortés par la Garde nationale, alors que les habitants de Caracas sont soumis au couvre-feu de la délinquance et au manque criant d'effectifs de police dans les rues. Ironie du sort, il en sera lui-même victime trois jours plus tard. </span> <span style="font-family:verdana;"> </span> </span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">"La délinquance aura-t-elle la peau de la révolution bolivarienne?", était la question que posait l'article publié en 2009 dans le quotidien <span style="font-style: italic;">Le Courrier</span>. Aujourd'hui pour y répondre, comme je l'avais alors fait avec Pastor, je me contenterai de citer une autre personne rencontrée dans les rues de Caracas. Il s'agit du vendeur du kiosque </span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">à journaux </span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">en bas de chez moi, dont je ne connais pas le nom mais qui résume bien le sentiment qui prévaut dans les quartiers populaires: "Moi je suis chaviste mais </span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">là</span></span>, <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">vraiment</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">, le <span style="font-style: italic;">Comandante </span>et le gouvernement ne font rien pour améliorer la situation". </span> </span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" >Notes: </span> </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">(1) "<a href="http://voixdusud.blogspot.com/2009/06/la-delinquance-aura-t-elle-la-peau-de.html">La délinquance aura-t-elle la peau de la 'Révolution bolivarienne'?</a>", <span style="font-style: italic;">Le Courrier</span>, 26 mai 2009.</span></span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">(2) "Transeúnte furioso mató a un taxista de un tiro", <span style="font-style: italic;">Últimas Noticias</span>, 28 juin 2010.</span></span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">(3) L</span></span></span><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">e Venezuela accueille actuellement le XII ème Championnat mondial de Softball féminin.</span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-47520924405231516992010-06-01T17:19:00.000+02:002010-06-01T18:00:45.553+02:00TeleSUR exige la libération immédiate de son correspondant<div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;">Communiqué de TeleSUR<br /><br /><object width="560" height="340"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/Pg9Afh-TTPQ&hl=es_ES&fs=1&"><param name="allowFullScreen" value="true"><param name="allowscriptaccess" value="always"><embed src="http://www.youtube.com/v/Pg9Afh-TTPQ&hl=es_ES&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="560" height="340"></embed></object><br /><br /></span></span></span><div style="text-align: right;"><span style="font-style: italic;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><span><span style="font-size:85%;">(Video de David Segarra et <a href="http://guaratarofilms.com/">Guarataro.films</a>)</span></span></span></span><br /></div><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span><br />TeleSUR exige, de la manière la plus énergique, la libération immédiate de son correspondant David Segarra, qui a été emprisonné après l'attaque et la massacre de l'armée israélienne à une flotte d'aide humanitaire destinée aux Palestins de la bande de Gaza.</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Nous exhortons les autorités, autant les militaires que les civiles, à respecter son intégrité physique et à garantir ses droits.</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Avec d'autres collègues, David Segarra accompagnait la flotte comme journaliste. Ses rapports durant les jours préalables ont démontré le caractère pacifique de la mission.</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Nous faisons un appel au respect du libre exercice journalistique partant des principes de véracité et de liberté d'expression.</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><a href="http://www.telesurtv.net/"> </a><br /><br /><a href="http://www.telesurtv.net/">TeleSUR</a> / à Caracas, le 31 mai 2010</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />---</span></span><span style="font-style: italic;font-size:85%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Voir le blog de David Sedarra : <a href="http://davidsegarrasoler.blogspot.com/">http://davidsegarrasoler.blogspot.com/</a><br /></span></span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-324333488025220992010-01-31T05:20:00.000+01:002010-01-31T06:00:23.112+01:00Hugo Chávez tente de "freiner l'avalanche des importations"<div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4wjOkXfq2JVmxNF2A0OFYRdeeDFss8bChGI4fVb1ZaQyWP_I_rbqM3pX9jUuwaYlPv9ZcY6zeTArS2lL3m5ELjLt8ZYlBRHoX7epeY3q-9Hrz-N41F-q3eOU8bGImlyBonsrZ0jSVi-w/s1600-h/vds-ph41.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4wjOkXfq2JVmxNF2A0OFYRdeeDFss8bChGI4fVb1ZaQyWP_I_rbqM3pX9jUuwaYlPv9ZcY6zeTArS2lL3m5ELjLt8ZYlBRHoX7epeY3q-9Hrz-N41F-q3eOU8bGImlyBonsrZ0jSVi-w/s400/vds-ph41.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5432763196624466562" border="0" /></a><span style=";font-family:verdana;font-size:85%;" >Le Venezuela poursuit toujours sont "vieux rêve"<br />de devenir une économie non dépendante. (<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span>)</span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size:85%;"> </span></div><br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Pour atténuer la dépendance pétrolière, Caracas dévalue sa monnaie. Si la flambée spéculative est contrée, l'inflation devrait quand même s'accentuer.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Le 8 janvier dernier le président vénézuélien Hugo Chavez annonçait une dévaluation de la devise nationale. Le bolivar, qui s'échangeait jusque-là à un taux de 2,15 pour un dollar, est désormais soumis à un double taux de change. Les secteurs jugés prioritaires bénéficient d'un rapport de 2,60 bolivars/dollar, c'est le cas principalement des produits liés à la santé, à l'alimentation, aux importations du secteur public, aux équipements, etc. Pour les secteurs jugés "non-indispensables", le dollar s'échange maintenant contre 4,30 bolivars. Ce taux s'applique à tout le reste de l'économie (automobile, commerce, télécommunications, construction, textile, services, boissons, etc.).<br /></span></span><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Plutôt que de dévaluation, le gouvernement bolivarien préfère parler officiellement de "réévaluation" ou d'"ajustement" du bolivar. D'ailleurs, selon le président Hugo Chávez, cette mesure n'a pas été prise pour "faire face à une crise fiscale, ni afin de payer la dette interne ou externe", mais en vue de "freiner l'avalanche d'importations". De fait, le Venezuela dépend par exemple à 70% de l'étranger pour ses denrées alimentaires. "Avec un dollar 'bon marché', les entreprises se sont concentrées sur les importations et ont abandonné la production interne", soutient Hugo Chávez.</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Un dollar subventionné</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Au dire de l'économiste Victor Alvarez, ancien ministre des Industries de base et des Mines, la surévaluation du bolivar, maintenue en place jusqu'à présent par le contrôle des changes, avait rendu nécessaire la dévaluation. "Cette mesure d'adaptation du taux de change a d'ailleurs été longuement reportée, elle aurait dû être appliquée à peine détectés les premiers signes de surévaluation", estime-t-il.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Par surévaluation, on entend le fait que le pouvoir d'achat du bolivar soit plus important sur les marchés internationaux que sur le marché local. "Et cela est dû à une inflation au Venezuela supérieure à celle qu'on retrouve dans les autres pays et notamment chez nos principaux partenaires commerciaux", explique M. Alvarez.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Le taux de change fixe, contrôlé par l'Etat depuis 2003 et maintenu à 2,15 depuis 2005, soutenait en fait le bolivar à un taux irréel et constituait dans la pratique un subside aux importations. "Alors que le Venezuela a systématiquement critiqué, au sein des institutions internationales comme l'OMC, les subventions accordées par les Etats-Unis et l'Union européenne à leurs exportations (notamment dans le domaine de l'agriculture), cette surévaluation du bolivar constituait en fait une contradiction terrible de la part du gouvernement", ajoute l'ancien président de la Banque de commerce extérieur.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Une situation paradoxale, qui a énormément affecté l'appareil productif que le gouvernement de Hugo Chávez prétend pourtant développer afin de contrer la dépendance historique au pétrole.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Face à la volonté affichée par l'exécutif, beaucoup s'interrogent néanmoins sur la capacité de l'industrie vénézuélienne à exporter alors qu'elle peine bien souvent à couvrir le marché national. "Les entreprises mises en difficulté par le contrôle des changes et la surévaluation de la monnaie ne refleuriront pas d'un jour à l'autre, elles ne se transformeront pas tout à coup en entreprises efficaces. Les entreprises vénézuéliennes sont structurellement inefficaces, elles disposent d'un niveau technologique très faible et ne font pas d'économies d'échelle. I</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">l sera donc très difficile d'être compétitifs sur le marché mondial", analyse pour sa part l'économiste Manuel Sutherland, de l'Association latino-américaine d'économie politique marxiste (ALEM).</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Spectre de l'inflation</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Pour l'instant, la principale appréhension de la population et des analystes est que cette dévaluation contribue à augmenter une inflation qui se situe déjà autour des 25% par an. Au lendemain de l'annonce de la mesure, plusieurs magasins d'électroménager ont été pris d'assaut par des consommateurs inquiets d'une possible flambée des prix des produits importés. Mais la situation étant restée sous contrôle, les faits ne se sont pas étendus.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">"Le gouvernement parle de 'freiner les importations non-nécessaires'. Mais ces importations ne vont pas diminuer, elles vont simplement devenir plus chères", avertit toutefois M. Sutherland. L'économiste estime en outre "tout à fait arbitraire" la différence établie entre les biens dits "nécessaires" et les autres. "Des chaussures, des vêtements, un téléphone sont des biens nécessaires pour la population mais tout cela va devenir plus cher et cette situation va appauvrir les travailleurs", argumente-t-il.</span></span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Expropriations</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Relancer efficacement l'appareil productif prendra donc du temps. Dans l'immédiat, le gouvernement a lancé une importante campagne de sensibilisation et de contrôle pour lutter contre la spéculation et contre ce qu'il considère comme une augmentation abusive des prix; appelant même les consommateurs à dénoncer les abus et menaçant d'expropriation les commerces soupçonnés de spéculer. Le 20 janvier, Hugo Chávez a d'ailleurs joint la parole aux actes en signant le décret d'expropriation des hypermarchés Exito, détenus majoritairement par le groupe français Casino et accusés d'irrégularités</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Afin d'atténuer au maximum les effets de la dévaluation, le gouvernement a annoncé deux mesures complémentaires principales. La première est l'augmentation du salaire minimum de 25% entre mars et septembre. La seconde consiste en des émissions de bons par la Banque centrale (pour 140 millions de dollars jusqu'à présent) afin de fournir des devises au taux régulé aux entreprises et personnes physiques et ainsi les dissuader d'avoir recours au marché noir plus élevé et considéré comme l'un des facteurs favorisant l'i</span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">nflation.</span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Investir le surplus fiscal</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">D'après Victor Alvarez, ces mesures sont nécessaires mais pas suffisantes. L'économiste pense qu'il faudrait renforcer et compléter l'ajustement du taux de change par un ensemble de mesures macro et microéconomiques, comme par exemple s'assurer que l'augmentation des rentrées fiscales de l'Etat (due à la vente de dollars à un prix plus élevé) soit réinvestie dans l'amélioration des infrastructures productives et pas seulement dans les dépenses courantes: "Ces sommes additionnelles doivent être investies dans la réactivation de l'agriculture, de l'industrie, afin de créer des emplois productifs et de pouvoir, enfin, réaliser ce vieux rêve vénézuélien de transformer l'économie rentière en une économie productive exportatrice".</span></span><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><hr /><br /></span></span><div style="text-align: justify;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;font-size:130%;" >Electricité rationnée<br /><br /></span></span><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhG4fdoGSuKCVJcGzw6WeUbv88zIsVtwuar8l6Tnzxm-GnygFXQBa_gW1IjhTVyFnHu45BSbQI7b09_Qp-UyF1QWLDZxw51NUC07pKgSCyHrBwJ1fgerr9_9cYZ8YWn3AHGB2nO41uW30k/s1600-h/vds-ph42.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhG4fdoGSuKCVJcGzw6WeUbv88zIsVtwuar8l6Tnzxm-GnygFXQBa_gW1IjhTVyFnHu45BSbQI7b09_Qp-UyF1QWLDZxw51NUC07pKgSCyHrBwJ1fgerr9_9cYZ8YWn3AHGB2nO41uW30k/s400/vds-ph42.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5432761632777347634" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Cette pénurie d'électricité risque d'affecter l'économie: les entreprises de base ont aussi dû réduire fortement leur production</span></span><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">.</span></span><span style=";font-family:verdana;font-size:85%;" > (<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span>)<br /><br /></span> </div> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-family:verdana;">"Si on ne fait rien, on risque de voir s'effondrer le système électrique national." Cette déclaration du président </span>de la Fédération des travailleurs du secteur électrique, Angel Navas, date d'octobre 2009. A l'époque, les travailleurs dénonçaient le manque de planification et la mauvaise gestion de la Corporation électrique nationale (Corpoelec). Aujourd'hui, l'entreprise publique est contrainte de lancer un plan de rationnement dans tout le pays et le système risque effectivement de s'effondrer à la mi-avril si des mesures drastiques ne sont pas prises pour diminuer la demande de 1600 mégawatts (MW).<br /><br />Aux manquements dénoncés par les travailleurs est venue s'ajouter une année 2009 particulièrement sèche. Dans un pays qui dépend à 70% de la génération hydroélectrique, la combinaison des deux facteurs devient explosive. D'après la direction du barrage du Guri, dont dépend la majeure partie de la production hydroélectrique, atteindre le niveau critique impliquerait l'arrêt de huit turbines. Ce qui signifierait la perte de 5000 MW, c'est-à-dire l'équivalent de deux Caracas et demie sans électricité.<br /><br />Les "mesures drastiques" ont déjà commencé. Le gouvernement a réduit les horaires des fonctionnaires de l'administration qui ne travaillent désormais plus que de 8 h à 13 h, et ce pour une période prévue de 150 jours. Par ailleurs, cette pénurie d'électricité risque d'affecter l'économie: les entreprises de base (sidérurgies, métallurgies, briqueteries, etc.) ont aussi dû réduire fortement leur production. Pour y pallier, le président Hugo Chávez a annoncé un investissement de 200 millions de dollars dans l'achat à l'entreprise russe Gazprom de quatre stations électriques.<br /><br /></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Finalement, un plan de rationnement à Caracas a été suspendu en moins de 24 h pour avoir été "mal exécuté". Cette mauvaise manoeuvre a coûté son poste au récemment nommé ministre de l'Energie électrique, Angel Rodríguez.</span></span><br /></div><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><hr /><br /><span style="font-size:85%;">Articles publiés dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 26 janvier 2010</span><br /></span></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-46379941339570743432010-01-11T15:51:00.000+01:002010-01-11T16:04:13.499+01:00L'UNT tente de se positionner comme une centrale syndicale indépendante<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjz7fan7hROH7_M5aDTRYjjRQrEXEHeOxmSNmVgMuA0QcUHaAXk9xOjvfIoYJsnTkqCSneeLp0GPRN_UB3QsRxiPJYYmivoZuXNdtAH7pidGHt4JTrcwBKJ10hUcO3NJ03ae5FkVlElqpQ/s1600-h/vds-ph40.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjz7fan7hROH7_M5aDTRYjjRQrEXEHeOxmSNmVgMuA0QcUHaAXk9xOjvfIoYJsnTkqCSneeLp0GPRN_UB3QsRxiPJYYmivoZuXNdtAH7pidGHt4JTrcwBKJ10hUcO3NJ03ae5FkVlElqpQ/s400/vds-ph40.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5425497461507804626" border="0" /></a><br /><div style="text-align: justify;"><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" ></span><div style="text-align: center;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Plus de 800 travailleurs se sont réunis à Caracas pour participer au Congrès de l'UNT<br />(<span style="font-style: italic;">Photo: <a href="http://elsalsero.canalblog.com/">Fernando Esteban</a></span>)</span></span><br /><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" ></span></div><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" ><br />Le 5 décembre dernier, plus de 800 travailleurs provenant de différents secteurs et régions du Venezuela se sont réunis à Caracas pour participer au premier Congrès extraordinaire de l'Union nationale des Travailleurs (UNT). L'objectif: mettre sur pied une véritable centrale syndicale indépendante capable de peser sur l'orientation du processus bolivarien, dont beaucoup considèrent aujourd'hui qu'il traverse son époque la plus critique.</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />C'était en quelque sorte le congrès de la dernière chance. Plus de six ans après sa création, l'UNT reste jusqu'à présent une centrale qui existe surtout dans les esprits mais de manière très floue dans la réalité. Revendiquant près d'un million de membres, elle est cependant peu présente sur la scène nationale et ses divisions l'avaient jusque là empêchée de mener à bien tout processus d'élections internes. "Ce fut d'une certaine manière un congrès miraculeux", commentait l'un de ses membres quelques jours après la réunion de Caracas.</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />L'esprit et le discours étaient en tout cas à l'unité et au travail en commun, un peu comme si la gravité de la situation appelait à réagir et vite. "Ce congrès se réalise à un moment crucial pour notre pays et pour l'ensemble du continent", affirmait l'un des documents discutés par l'assemblée. Cependant les travailleurs connaissent leurs faiblesses: "La classe ouvrière se présente affaiblie face à la conjoncture; elle n'est pas unie en tant que classe pour affronter les batailles à venir. Elle n'a pas réussi a optimiser sa conscience de classe et l'idéologie dominante maintient le contrôle sur la conscience ouvrière et populaire, répandant son discours de 'validité perpétuelle' de l'ordre établi".</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Dans la pratique, le congrès s'est fixé un nouveau rendez-vous le 20 février 2010. L'assemblée a, entre autres, élu une équipe de travail provisoire qui sera active jusqu'au 15 juin au plus tard. Cette équipe est actuellement chargée de la restructuration interne de la centrale et de la préparation de la seconde rencontre nationale qui abordera deux points fondamentaux: mettre sur pied le processus électoral interne et réformer les statuts. En effet, une commission électorale a également été désignée par l'assemblée afin de préparer les élections qui devront se tenir dans les prochains mois, avec le 15 juin comme date butoir.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" >Pas que des amis</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">Évidemment, une telle initiative indépendante, de classe et ouvertement anti-bureaucratique, ne se fera pas que des amis au sein du gouvernement bolivarien. Les médias officiels ont d'ailleurs très peu relayé l'information dans les jours suivants. Mais les travailleurs en étaient conscients bien avant la rencontre: "Bien entendu nous recevrons des critiques, nous nous exposerons à nos ennemis traditionnels que sont l'impérialisme et l'oligarchie mais les ennemis internes nous attaqueront aussi, la bureaucratie et la technocratie qui profitent de leurs postes dans le gouvernement et qui causent tant de mal au processus révolutionnaire. De leur part, nous n'espérons que du mépris et des coups-bas".</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Mais les critiques doivent aussi se faire en interne, l'UNT a perdu un temps précieux ces dernières années entre divisions et laisser-aller. Un travail de formation idéologique profond devient urgent, aussi bien dans les entreprises privées que dans le secteur public. Dans ce dernier, la bataille de la production est loin d'être gagnée. Bien souvent, les usines "nationalisées" (rachetée par l'État à des prix plus que satisfaisants pour les capitalistes) connaissent une importante baisse de la production, parfois due à l'inefficacité de la gestion, parfois au manque de clarté politique des travailleurs. Dans certains cas, "les travailleurs se la coulent douce, ils prennent de faux congés maladie, ils pensent que l'État va tout résoudre", commentait récemment une source impliquée dans le secteur syndical.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">Finalement, l'assemblée de l'UNT s'est prononcée en faveur d'une centrale de lutte de classes, qui rompt avec les pratiques syndicales clientélistes habituelles, et totalement indépendante tant de l'État que du parti majoritaire, le PSUV (Parti socialiste uni du Venezuela). Quoi qu'il en soit, 2010 sera plus que jamais une année clé pour le processus bolivarien et les militants de l'UNT ne pourraient être plus clairs sur ce point: "La situation est aujourd'hui entre nos mains, soit la révolution bolivarienne devient une référence historique, soit elle succombera et deviendra une caricature de révolution".<br /><br /><hr /><br />Article publié sur le site de <a href="http://www.lcr-lagauche.be/"><span style="font-style: italic;">La Gauche</span></a> le 10 janvier 2010<br /></span></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-83152583619702058472010-01-11T15:08:00.000+01:002010-01-11T15:46:53.716+01:00Le discret retour des Etats-Unis au Panama<div style="text-align: justify;"><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" >Le redéploiement étasunien en Amérique latine ne passe pas que par la Colombie. Onze nouvelles bases sont planifiées au Panama, petit pays habitué aux interventions de Washington.</span><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMdcXzNQdCPhlFLqZt6R5e7nYVr7WdwKsEOTEHIZ1V8Rmp5NyEzJE1Hf1dfioqTJ-eOI0qiTyW-zYnr_GhzH6t4OzmlaNHB21U99UmafuR1AySwisPQdziGKPVMyq0IiMDSMaSFHhmQpE/s1600-h/vds-ph39.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMdcXzNQdCPhlFLqZt6R5e7nYVr7WdwKsEOTEHIZ1V8Rmp5NyEzJE1Hf1dfioqTJ-eOI0qiTyW-zYnr_GhzH6t4OzmlaNHB21U99UmafuR1AySwisPQdziGKPVMyq0IiMDSMaSFHhmQpE/s400/vds-ph39.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5425492086583845410" border="0" /></a><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Le canal de Panama, aujourd'hui sous administration panaméenne (<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span>)</span></span><br /></div><br /><span style="font-family:verdana;">Ce samedi 9 janvier, le Panama commémorait comme chaque année le "Jour des Martyres", en souvenir de ce 9 janvier 1964 où quelque deux cents étudiants essayèrent de hisser le drapeau panaméen dans la zone du canal, alors sous administration étasunienne. La répression qui s'en suivit laissa un bilan de vingt-et-un morts et plus de quatre cents blessés. Durant les 9, 10 et 11 janvier, l'armée étasunienne occupa différentes voies de communication dans la capitale ainsi que dans la ville de Colon, où s'étaient étendues les manifestations.<br /><br /></span><span style="font-family:verdana;">Fait inédit dans l'histoire de ce pays qui a toujours vécu sous la tutelle de son voisin du nord, le gouvernement de l'époque décida de rompre les relations diplomatiques avec Washington, en signe de protestation face à la réaction disproportionnée de l'armée US.<br /><br />Cet incident est aussi considéré comme le détonateur d'une série de négociations qui aboutiront à la signature des accords Torrijos-Carter en 1977, fixant le 31 décembre 1999 comme date limite pour le retour de l'ensemble des installations du canal en mains panaméennes, ainsi que la fermeture des bases militaires américaines dans la zone.</span> <span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" ><br /><br />Le retour de la IVe Flotte</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Dix ans après le départ des Marines, la situation régionale a changé. Embourbés en Irak et en Afghanistan, les Etats-Unis ont durant quelques années délaissé ce qu'ils considèrent, depuis la doctrine Monroe, comme leur "arrière-cour". Et l'émergence de gouvernements progressistes non-alignés à ses politiques a obligé Washington à réorganiser son jeu.</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />C'est Georges W. Bush qui avait commencé à inverser la vapeur en juillet 2008, en réactivant la IVe Flotte destinée à patrouiller dans les eaux du continent et des Caraïbes sous la double tutelle de la Marine et du commandement Sud de l'armée. Basée en Floride, cette flotte avait été créée pendant la Seconde Guerre mondiale pour protéger le trafic dans l'Atlantique Sud et dissoute en 1950.</span> <span style="font-family:verdana;">Plus récemment, le président étasunien et Prix Nobel de la paix, Barack Obama, a obtenu du gouvernement colombien l'autorisation d'utiliser sept bases militaires sur son territoire.<br /><br />Mais les Etats-Unis n'avaient pas complètement abandonné l'Amérique du Sud ces dix dernières années. Depuis 2000, ils ont apporté plus de 5,5 milliards de dollars à Bogota à travers le Plan Colombie, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue et les groupes insurgés. Le pays est ainsi devenu le premier bénéficiaire d'aide militaire étasunienne du continent et le troisième du monde.</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />En septembre dernier, suite à une rencontre à Washington entre la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le président Ricardo Martinelli, le gouvernement panaméen annonçait la signature d'un accord de coopération avec les Etats-Unis en vue de l'installation de deux bases navales en territoire panaméen. Ceci afin de renforcer la lutte contre le trafic de drogue grâce à des "opérations d'intelligence et des patrouilles maritimes appuyées de radars", comme l'indiquait le journal local </span><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >La Prensa</span><span style="font-family:verdana;">.</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Cependant, quelques jours plus tard, les autorités panaméennes démentaient toute participation active des Etats-Unis dans l'opération des bases, qui étaient passées au nombre de quatre et ensuite de onze. "Il s'agit de stations aéronavales nettement panaméennes. Et il n'y en aura pas quatre mais bien onze au total", déclarait le ministre de Gouvernement et Justice José Raúl Mulino, lors de l'inauguration de la première base le 2 décembre dernier, sur l'archipel de Las Perlas dans l'océan Pacifique.</span><br /><br /><span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" >Bases militaires... sans armée</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">Mais au Panama, les déclarations officielles ne convainquent pas tout le monde. Les organisations sociales, les syndicats et certains intellectuels dénoncent que ces bases fonctionneront forcément en collaboration avec les Etats-Unis, d'autant plus que le Panama ne dispose pas d'armée et n'en a pas été doté durant la majeure partie de son histoire.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">"Comment allons-nous maintenir ces bases en activité alors que nous n'avons même pas de marine de guerre? Notre pays est en train d'aller au-delà de la défense de sa propre souveraineté et de la lutte anti-drogue", estime Julio Yao, professeur de relations internationales à l'université de Panama et ex-assesseur du général Omar Torrijos lors des négations des accords de 1977.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">D'après M. Yao, ces nouvelles installations sont clairement liées aux sept bases militaires dont disposeront les Etats-Unis en Colombie et qui leur permettront de contrôler toute l'Amérique du Sud. "Les gens se demandent si ces bases seront des bases étasuniennes et si elles vont être utilisées pour autre chose que pour lutter contre le trafic de drogue. Mais d'après l'expérience que nous avons ici au Panama avec ce genre d'installations, on peut facilement en déduire qu'elles seront utilisées pour d'autres objectifs", ajoute-t-il.</span> <span style="font-weight: bold;font-family:verdana;" ><br /><br />Alignement politique</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">Depuis son élection en mai dernier, le président panaméen Ricardo Martinelli s'est positionné comme l'un des plus fidèles alliés de Washington dans la région et a renforcé les liens de son pays avec les chefs d'Etats conservateurs de Colombie et du Mexique, Alvaro Uribe et Felipe Calderon.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">"M. Martinelli a scellé le destin du Panama aux intérêts de la politique extérieure des Etats-Unis; il a rapproché davantage le pays du Plan Mérida (initiative étasunienne visant officiellement à contrôler le trafic de drogue et le crime organisé en Amérique centrale, ndlr) et nous a sortis du parlement centre-américain sans proposer aucune alternative concrète d'intégration régionale", ajoute-t-il.</span><br /><br /><span style="font-family:verdana;">Après avoir renversé la dictature du général Noriega le 20 décembre 1989, les Etats-Unis ont essayé à plusieurs reprises de convaincre les gouvernements suivants de ne pas suivre au pied de la lettre les échéances progressives des accords de 1977. "De ce point de vue là, ils avaient été contraints à l'échec durant un certain temps", assure le professeur Yao. "Ce n'est qu'avec le gouvernement de Mireya Moscoso (1999-2004) et la signature des accords Salas-Becker qu'ils ont de nouveau obtenu l'accès à notre espace aérien, terrestre et maritime".</span> <span style="font-family:verdana;"><br /><br />Vingt ans après l'intervention militaire étasunienne dans ce petit pays d'Amérique centrale, les familles des victimes (dont le nombre n'est toujours pas connu avec précision) continuent de réclamer que la lumière soit faite sur les évènements de 1989. Mais le président actuel semble avoir d'autres priorités politiques à court terme. "M. Martinelli va permettre le retour militaire des Etats-Unis au Panama", professe déjà Julio Yao.</span><br /><br /><hr /> <span style="font-family:verdana;"><br />Article publié dans le quotidien suisse </span><a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;font-family:verdana;" >Le Courrier</span></a><span style="font-family:verdana;"> le 09 janvier 2010 </span><br /></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-25005568313173992862009-11-25T17:55:00.000+01:002009-11-25T21:23:41.711+01:00Le processus bolivarien face à lui-même<div align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVk9idfYupEuQOxbC8e7Othq19kaG8MGoxqZioSQvSGXqJ8MIE-u8UNLfVreFQ-rFxvPz1XB_qNN1H75rZh9HQibgThONwRxtzaWJlTkdUL0INME6YWANTij2jdWsKLqvGi6zi5O9yfIc/s1600/vds-ph38.jpg"><img style="TEXT-ALIGN: center; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 267px; DISPLAY: block; HEIGHT: 400px; CURSOR: hand" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5408138964062310914" border="0" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjVk9idfYupEuQOxbC8e7Othq19kaG8MGoxqZioSQvSGXqJ8MIE-u8UNLfVreFQ-rFxvPz1XB_qNN1H75rZh9HQibgThONwRxtzaWJlTkdUL0INME6YWANTij2jdWsKLqvGi6zi5O9yfIc/s400/vds-ph38.jpg" /></a> <span style="font-family:verdana;font-size:85%;">Graffiti lors d'une manifestation des travailleurs du secteur électrique: </span></div><div align="center"><span style="font-family:verdana;font-size:85%;">"Dans le PSUV ce sont les bases qui décident". </span></div><div align="center"><span style="font-family:verdana;font-size:85%;">Pour l'instant plus un combat qu'un acquis... (<em>Photo: Seb</em>)<br /></span><span style="font-family:verdana;"></span><br /><br /><span style="font-family:verdana;"> <div style="TEXT-ALIGN: justify" align="right"><strong>Le 15 novembre dernier, les militants du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) étaient appelés à élire leurs délégués au Congrès extraordinaire qui se déroulera du 21 novembre au 19 avril 2010. Ce congrès arrive à un moment clé pour le parti mais aussi pour le processus bolivarien qui affronte de plus en plus les conséquences de sa bureaucratisation.</strong></div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="right"><strong></strong><br /> </div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify">Près de 2,5 millions de militants du PSUV étaient appelés à élire 772 délégués parmi 1800 candidats et candidates, le tout supervisé par le Conseil national électoral <strong><span style="font-size:85%;">(1)</span></strong>. "Il n'y a aucun doute sur le fait que cela a été une grande journée démocratique", commente Gonzalo Gómez, militant du PSUV élu parmi les délégués pour l'arrondissement de Caracas.</div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br />Pourtant Gonzalo, comme de nombreux militants de base, aurait aimé voir une plus grande représentation de camarades liés aux travailleurs, aux paysans et à ce qu'on appelle ici "la révolution dans la révolution". C'est une demande qui se fait de plus en plus sentir dans le mouvement populaire face à l'inefficacité de la bureaucratie et, bien souvent, la corruption qu'elle entraîne.</div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br />"Les militants ont élu directement leurs représentants au congrès, cependant tous ces votes n'ont pas la même orientation. Il existe des différences politiques parmi les délégués, des différences sur les rythmes que doit suivre la révolution, des différences sur la relation entre le parti et l'Etat, etc.", explique Gonzalo, qui est également co-fondateur du site web d'information alternative <a href="http://www.aporrea.org/">Aporrea.org</a>.</div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br />Il faut dire que jusqu'à présent, la relation parti-Etat n'a pas vraiment favorisé l'apparition de nouvelles figures politiques. En mai dernier le président vénézuelien Hugo Chávez, qui est aussi le président du PSUV, avait annoncé une réorganisation du parti en désignant les responsables des directions régionales. Résultat : la première vice-présidente du parti n'est autre que Cilia Flores, présidente de l'Assemblée nationale (Parlement). Et parmi les six responsables régionaux, quatre sont des ministres en fonction.</div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br />C'est donc là l'un des principaux défis de ce congrès, arriver à installer un rapport de force face à la bureaucratie. "Le parti représente encore énormément l'appareil d'Etat", reconnait Gonzalo. Mais l'organisation manque également de structures intermédiaires, entre les "patrouilles" (unités de bases réorganisées récemment et composées de 20 à 30 de militants) et les directions régionales, ce qui rend la tâche des cadres moyens plus difficile et ne facilite pas du tout la communication entre ces mêmes patrouilles.</div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br /><strong>Un congrès au tiroir?</strong></div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br />En janvier 2008, le PSUV avait réalisé son congrès de fondation, qui devait jeter les bases de son fonctionnement démocratique. Cependant, beaucoup de questions restent toujours sans réponse à l'heure actuelle. Gonzalo Gómez estime que ce congrès de décembre sera le véritable congrès de fondation du parti. "Le congrès de 2008 n'a pas été mené à son terme. Les statuts et la déclaration de principes ont été approuvés, mais le parti et sa direction n'ont pas assimilé ces apports avec maturité. Nous étions en période préélectorale et cela a fait en sorte que ces propositions se retrouvent au tiroir", ajoute-t-il.</div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br />Le fonctionnement du parti sera donc à l'ordre du jour mais les militants demandent aussi une définition claire du projet socialiste. La participation des travailleurs dans la gestion des entreprises, la nécessité de rompre les structures de l'Etat bourgeois et d'avancer vers un véritable pouvoir populaire seront également mis sur la table par certains délégués. "Les propositions des mouvements sociaux doivent parvenir au parti, les travailleurs doivent eux aussi avoir une plus grande place dans la direction et passer des revendications syndicales aux revendications politiques. Il y a des pas qui sont fait dans ce sens", précise Gonzalo.</div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br />Finalement, les failles internes du PSUV ne sont que le reflet des freins qui pèsent sur le processus en cours au Venezuela. Enquilosé par la bureaucratie, il a encore l'opportunité d'avancer mais doit agir vite. L'ex-vice président de la République, José Vicente Rangel, alertait récemment dans un article publié dans la presse locale sur "le pessimisme qui avance dangereusement". Le titre de son article: "Quelque chose est en train de se passer"...</div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br /><span style="font-size:85%;"><strong>Note:</strong></span></div><div style="TEXT-ALIGN: justify" align="justify"><br /><span style="font-size:85%;">(1) Au Venezuela le "pouvoir électoral" constitue un pouvoir à part entière, en plus de l'Exécutif, du Législatif, du Judiciaire et du pouvoir citoyen. Le Conseil national électoral (CNE) est chargé d'organiser non seulement les élections classiques mais également les élections internes des organisations syndicales et politiques. Parmi ces dernières, le PSUV est la seule jusqu'à présent à avoir rempli cette exigence démocratique pourtant reconnue dans la Constitution.<br /><br />--------------------------------------------------------------------------------<br /><br />Article à paraître dans le prochain numéro de <em><a href="http://www.lcr-lagauche.be/">La Gauche</a></em> et repris sur le site du <a href="http://www.npa2009.org/">NPA</a></span></span></div><br /></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-80411186318671228362009-11-24T04:16:00.000+01:002009-11-24T06:25:01.313+01:00Le projet d’Hugo Chávez se heurte au mur de la bureaucratie<div style="text-align: justify;"><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">La crise électrique révèle les difficultés du gouvernement à faire bouger son administration, jugée tour à tour monolithique ou incohérente.</span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">"Nous avons commis des erreurs: des projets mal exécutés, des délais mal calculés, des failles dans la planification, dans la maintenance..." Fin octobre, le président vénézuélien Hugo Chávez mettait le doigt sur les problèmes du secteur électrique, l'un des domaines stratégiques au centre de la critique ces derniers mois. </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Malgré les investissements faramineux (5 milliards de dollars entre 2008 et 2009; et 20 milliards prévus pour les cinq prochaines années), les coupures de courant sont fréquentes dans le pays et la Corporation électrique nationale (Corpoelec) est contrainte de rationner dans certaines régions. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">D'après Angel Navas, président de la Fédération des travailleurs du secteur électrique, cette contradiction entre investissements massifs et inefficacité n'est pas uniquement propre à ce secteur. "Cela se passe dans de nombreuses institutions et entreprises de l'Etat où la bureaucratie maquille les faits, ment et dissimule les problèmes afin de maintenir ses positions et ses privilèges", explique-t-il. </span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Contrôle social </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Le sujet est d'autant plus sensible que des secteurs primordiaux sont touchés, tels que la santé (lire ci-dessous), la justice, la sécurité, la production alimentaire, le fonctionnement des institutions et affecte même le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV, présidé par M. Chávez), dont le premier congrès extraordinaire, qui doit se dérouler du 21 novembre au 13 décembre <span style="font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">(1)</span></span>, est déjà perçu par la base comme un moment décisif dans la définition non seulement du parti lui-même mais aussi du processus politique en cours.<br /><br /></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Dans le secteur électrique, il aura fallu la mobilisation des travailleurs eux-mêmes pour mettre enfin le thème à l'agenda et ouvrir des négociations. Les problèmes du réseau ont pris une telle ampleur que le 21 octobre Hugo Chávez a décrété la création d'un ministère exclusivement dédié à l'énergie électrique (cette matière était jusque-là compétence du ministère de l'énergie et pétrole). En outre, une "commission stratégique" a été instituée, histoire de faire la lumière sur la gestion de Corpoelec, dont le directeur vient d'être remercié. </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Reste à savoir si un nouveau ministère pourra résoudre les problèmes créés par un autre ministère. Apparemment conscient des limites de la mesure, le président vénézuélien a fait un pas en direction des revendications des travailleurs et "donné des instructions" pour qu'ils soient incorporés directement à la gestion de l'entreprise électrique nationale. "Ils et elles seront les principaux artisans de la relance dont nous avons besoin", a-t-il assuré. </span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />L'esprit des missions</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />L'idée de la participation active de la population et des travailleurs dans la prise de décision n'est pas neuve, elle est même omniprésente dans le discours officiel. Cependant, dans les faits, les expériences ont jusqu'à présent démontré toutes les difficultés de la mettre en pratique au sein des structures actuelles de l'État. Les fonctionnaires détenant un certain pouvoir ne sont évidemment pas pressés de le perdre. Face à cela, le manque d'organisation des travailleurs et d'articulation politique populaire au niveau national se fait cruellement sentir. </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Pour Roland Denis, vice-ministre de Planification et du développement entre 2002 et 2003 et critique de gauche de l'action gouvernementale, la politique participative bien que toujours présente est de plus en plus contrecarrée par ce qu'il défini comme "la machine bureaucratique, oligarchique et économique". </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />D'après lui, le meilleure exemple des effets de ce frein bureaucratique sont les missions sociales impulsées par le gouvernement. "Les missions ont été conçues entre 2002 et 2003 comme la naissance d'un nouvel ordre d'État, d'un nouveau pouvoir complètement étranger à la logique bureaucratique. Les militants sociaux s'y sont incorporés massivement. Mais l'énorme capacité financière de l'État ces dernières années lui a donné énormément de pouvoir pour coopter le travail militant. Les missions ont perdu leur vision d'autonomie et de rupture avec la bureaucratie, elles se sont institutionnalisées. En général, on peut dire qu'une bureaucratie politique a capturé le langage, le programme et l'imagerie d'espoir qui s'était développée (dans les luttes) dans les années 1980 et 1990 dans ce pays", analyse-t-il. </span></span> <span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Redresser la barre</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />C'est dans ce contexte que se profilent déjà à l'horizon les élections législatives de fin 2010. Pour les plus critiques, la bataille promet d'être serrée et constituera probablement un moment clé pour le gouvernement de Hugo Chávez et pour le mouvement populaire. Quel que soit le résultat, l'opposition a tout à y gagner, étant donné qu'elle ne compte pratiquement aucune représentation à l'Assemblée nationale actuelle (pour avoir boycotté les législatives de 2005). </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Enfin, après le PSUV, c'est l'Union nationale des Travailleurs (UNT) qui devrait tenir son congrès en cette fin d'année pour tenter de surmonter les divisions et de créer une véritable organisation syndicale progressiste autonome capable de peser dans les revendications et d'affronter la bureaucratie. Le processus de changements sociaux réalisables dans le cadre de l'État bourgeois aurait-il atteint ses limites?</span></span><br /><br /></div><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family:verdana;font-size:85%;"><span style="font-weight: bold;">Note:</span></span><br /><br /><span style="font-family: verdana;font-size:85%;" >(1) Le congrès extraordinaire du PSUV a commencé le samedi 21 novembre et devrait s'étendre jusqu'au premier trimestre 2010. </span><br /><br /></div><span style="font-size:100%;"> </span><div style="text-align: justify;"><hr /><br /><span style="font-weight: bold;font-size:130%;" ><span style="font-family:verdana;">Un système de santé atteint de "contradiction idéologique"</span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;"><br /><br /></span></span></span><div style="text-align: center;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkRc_e6Qyj-7syEaJ7QBThunmxRuW8EcsLtTaEPGBO6kDEaWkTz2gGnG1HbalwrI3Bvwf6XxtzcxHPjTmGRJtCnoix0sdqw1VBWY7lpGQ4bK9x28p2vaWjKCbASBrIv6SgqvXixSF_Fe4/s1600/vds-ph37.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 267px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhkRc_e6Qyj-7syEaJ7QBThunmxRuW8EcsLtTaEPGBO6kDEaWkTz2gGnG1HbalwrI3Bvwf6XxtzcxHPjTmGRJtCnoix0sdqw1VBWY7lpGQ4bK9x28p2vaWjKCbASBrIv6SgqvXixSF_Fe4/s400/vds-ph37.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5407534355327722434" border="0" /></a><span style="font-family: verdana;font-size:85%;" > </span><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">"Le gouvernement investi dans la santé comme aucun gouvernement ne l'avait fait auparavant. Mais malgré les dépenses considérables les réponses sont insatisfaisantes"</span></span><span style="font-family: verdana;font-size:85%;" > (<span style="font-style: italic;">Photo: Seb</span>)</span><br /></div><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;"><br />L'extension du système de santé</span> aux couches les plus pauvres de la population a été l'un des premiers et des plus importants défis qu'a assumé le gouvernement bolivarien. Selon l'Institut national de statistiques (INE), plus de 8 millions de personnes profitent aujourd'hui de la mission d'attention médicale Barrio Adentro et le Venezuela destine actuellement environ 9% de son PIB à la santé (contre 2,3% en 1998). </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Pourtant ici aussi les problèmes se font sentir: manque de personnel qualifié, de places disponibles, de matériel, de coordination entre les différents réseaux, projets paralysés ou inaugurés à la va-vite, etc. Pour y pallier, le 8 octobre dernier le président Chávez a annoncé l'incorporation de 1000 nouveaux médecins cubains au programme Barrio Adentro, dont 220 étaient déjà arrivés la veille à Caracas. </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Mais d'après Luisana Melo, médecin membre du Mouvement socialiste pour la qualité de vie et la santé (Moscavis), les dernières mesures prises par le gouvernement ne sont pas suffisantes pour résoudre le problème structurel. Elle estime que l'obstacle fondamental est le manque d'un véritable système national de santé publique capable de coordonner et de planifier ses propres politiques. </span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">"Nous avons actuellement une quantité impressionnante de sous-systèmes et de régimes de prestations de santé. Barrio Adentro en fait partie mais n'est qu'un sous-système de plus, parallèle à tous ceux que nous comptons déjà".<br /><br /></span></span><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;">Il existe en effet de nombreux</span> réseaux: celui du ministère de la Santé, de l'Institut vénézuélien de sécurités sociales (IVSS), chaque mairie dispose de son propre système, de même que chaque Etat régional, sans parler des cliniques privées et autres. "Cela a constitué l'un des principaux inconvénients pour la construction et le fonctionnement adéquat d'un système publique national de santé", insiste-t-elle. </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><br /><br />Par ailleurs, l'État central contribue paradoxalement à financer les institutions de santé privées via les assurances privées HCM (Hospitalisation, Chirurgie et Maternité) dont jouissent les employés du secteur public. "De l'argent public qui va directement dans les caisses du système privé", juge Mme Melo, qui estime que cette "énorme contradiction idéologique" ne garanti même pas le droit à la santé des fonctionnaires de l'État. </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">"Aujourd'hui le gouvernement investi dans la santé comme aucun gouvernement ne l'avait fait auparavant. Mais étant donné que chaque investissement se fait de façon isolée, les résultats se traduisent au jour le jour par des dépenses considérables et des réponses insatisfaisantes", ajoute-t-elle. En plus de cela, elle estime que ce modèle de financement segmenté contribue à reproduire le germe de la corruption. </span></span> <span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;"><span style="font-weight: bold;"><br /><br />Selon le Dr Melo, "L'État </span>doit approfondir les avancées obtenues jusqu'à présent en matière de santé et respecter ce qui est établi dans la constitution, envers laquelle il a une dette de dix ans déjà qui comprend la promulgation d'une loi de la santé, basée sur les principes de gratuité, d'équité et d'universalité".<br /><br /></span></span> <hr /><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Articles publiés dans le quotidien suisse <a href="http://www.lecourrier.ch/"><span style="font-style: italic;">Le Courrier</span></a> le 14 novembre 2009 </span></span><br /></div></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7261758734261001333.post-5577948621008622152009-09-05T19:45:00.000+02:002009-11-25T01:58:15.863+01:00Washington amplifie sa présence militaire en Amérique latine<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSnvcCWQKFBK2GVTwEEHdBk6_vlcG0Vuagn62sQ3m-uArtnSgRU165NvTGu_3SL53nU1X7JywFVu_fnz1U0M2IZ1DRfemtIdvU5hi4tLoHma-9Sozt3BTov49QX0ipNCqEP5WG7qgHnY4/s1600-h/vds-ph36.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 288px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSnvcCWQKFBK2GVTwEEHdBk6_vlcG0Vuagn62sQ3m-uArtnSgRU165NvTGu_3SL53nU1X7JywFVu_fnz1U0M2IZ1DRfemtIdvU5hi4tLoHma-9Sozt3BTov49QX0ipNCqEP5WG7qgHnY4/s400/vds-ph36.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5378046565327054290" border="0" /></a><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size:100%;"><span style="font-size:85%;"><span style="font-family:verdana;">Des militaires vénézuéliens montent la garde le 13 avril 2002.<br />(<span style="font-style: italic;">Image issue du reportage de <span style="font-weight: bold;">Guarataro.films</span>, <a href="http://www.dailymotion.com/user/Guarataro/video/x8bqrq_un-golpe-y-una-carta_news">"Un golpe y una carta"</a></span>)</span></span></span><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /><span style="font-weight: bold;font-size:100%;" ><span style="font-family:verdana;">Face à la montée de l’unité latino-américaine et au développement de blocs régionaux comme le sont l’ALBA (Alternative bolivarienne pour l’Amérique), PetroCaribe (accords pétroliers et sociaux), la Banque du Sud ou encore la Unasur (Union des Nations sudaméricaines) ; les Etats-Unis tentent de reprendre la main dans la région en augmentant drastiquement leur présence militaire. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Le gouvernement d'Alvaro Uribe a annoncé récemment son intention d’autoriser les Etats-Unis à utiliser sept bases militaires en territoire colombien, officiellement pour combattre le trafic de drogue et les groupes insurgés. De cette façon, Washington s’offre en fait une porte d’entrée sur tout le continent et ses ressources naturelles, parmi lesquelles l’Amazonie. La Colombie dispose en effet de cinq frontières (avec le Panama, le Venezuela, le Brésil, le Pérou et l'Equateur) et d’un accès à deux océans (Pacifique et Atlantique par la mer des Caraïbes). </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Jusqu’à présent la politique de Washington avait consisté à surarmer la Colombie, son allié stratégique dans la région, et créer ainsi un déséquilibre militaire en faveur de celui-ci face à d’autres pays considérés comme des menaces potentielles. Stratégie bien connue et qui a fait ses preuves au Proche-Orient avec l’Etat d'Israël. Depuis 2000, les Etats-Unis ont apporté plus de 5,5 milliards de dollars à la Colombie à travers le Plan Colombia. Le pays est ainsi devenu le premier récepteur d’aide militaire étasunienne du continent et le troisième du monde. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Alors que les médias accusent fréquemment le Venezuela d’être le responsable d’une course aux armements en Amérique latine (notamment pour ses achats d’armes ou d’avions Sukhoi à la Russie), très peu se donnent la peine d’expliquer ce qui se passe en Colombie et quel budget y est dépensé en armement. Avec l’excuse de la "lutte contre le terrorisme" (dans ce cas-ci les FARC, l’ELN et les groupes paramilitaires d'extrême droite), les forces armées colombiennes sont en fait les mieux équipées du continent. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Alors que le Brésil, le plus grand pays du cône sud, consacre 1,5% de son PIB à la défense, la Colombie en consacre officiellement 3,8%. Et selon le journaliste uruguayen Raúl Zibechi, des études indépendantes estiment que les dépenses militaires de Bogota s’élèvent en réalité à 6,5% du PIB, bien au-dessus des dépenses des Etats-unis eux-mêmes en la matière. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">De plus, la Colombie est aussi le pays qui destine la plus importante partie de son budget militaire à l’acquisition d’équipements, 25%. Alors que le Venezuela y destine dix fois moins, 2,3%. La Colombie dispose également de la plus grande armée du continent. Ses troupes sont passées de 86 000 effectifs en 1986 à 120 000 en 1994. Ce chiffre a ensuite doublé en à peine 15 ans avec le lancement du Plan Colombia, atteignant les 217 000 actuellement. Cependant, si on ajoute à cela la totalité des effectifs de défense, de sécurité et de police, on comptabilise 460 000 hommes. Face à cela, le Venezuela voisin ne pèse pas très lourd avec ses 63 000 hommes. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">En plus des sept nouvelles bases dont ils disposeront très prochainement en Colombie, les Etats-Unis peuvent également compter sur leurs installations militaires dans les pays suivants : Honduras, El Salvador, Costa Rica, Pérou, Paraguay, ainsi que sur îles de Aruba, Curaçao, Puerto Rico et Cuba (Guantanamo). La fermeture de la base équatorienne de Manta (suite au refus du président Correa d’en renouveler le contrat) est donc plus que largement compensée. </span></span><br /><br /><span style="font-size:100%;"><span style="font-family:verdana;">Enfin, il est bon de rappeler qu’en juillet 2008 l’armée américaine avait réactivé sa Quatrième Flotte, chargée de patrouiller les mers du continent latino-américain. Cette flotte n’était plus active depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.<br /><br /><hr /><br /><span style="font-size:85%;">Article à paraître dans le prochain numéro du <a href="http://www.particommuniste.be/le-drapeau-rouge/"><span style="font-style: italic;">Drapeau Rouge</span></a>. </span></span></span><br /></div>Sebhttp://www.blogger.com/profile/12370069791032240244noreply@blogger.com4