NUCLÉAIRE - La catastrophe de Fukushima remet en cause le développement nucléaire avec Moscou.
Le président Hugo Chávez a annoncé mardi dernier avoir "donné l'ordre de geler les plans et les études préliminaires" du programme nucléaire pacifique vénézuélien. "Ce qui s'est passé ces dernières heures est quelque chose d'extrêmement dangereux pour le monde entier. Et malgré la grande technologie et les avancées du Japon en la matière, regardez ce qui se passe avec certains réacteurs nucléaires. Et on ne connaît pas encore la portée du problème...", a-t-il déclaré lors d'une rencontre au Palais présidentiel avec des investisseurs chinois.
En octobre 2010, durant une visite à Moscou, Hugo Chávez avait officialisé un accord avec son homologue russe Dimitri Medvedev pour la construction de la première centrale nucléaire au Venezuela. Projet qui avait alors "inquiété" Washington. Mais la crise japonaise semble avoir refroidi les ambitions vénézuéliennes, présentées à l'époque comme une avancée vers l'indépendance technologique et énergétique. "Je n'ai pas le moindre doute que cela va modifier très fortement les projets de développement de l'énergie nucléaire dans le monde", a estimé le président vénézuélien.
Paolo Traversa, chef du programme "P Gamma" de l'Institut vénézuélien de recherches scientifiques (IVIC), estime que c'est une bonne décision: "La situation dramatique du Japon doit être prise en compte. Si on veut continuer à utiliser l'énergie nucléaire dans le monde, il va falloir revoir les plans des futures installations. En ce qui concerne le Venezuela, nous n'avons pas de centrale nucléaire. Ce que nous devons faire maintenant c'est développer et diversifier nos sources d'énergie. Nous avons de grandes réserves de gaz et des zones ou il y a du vent en permanence, nous pourrions y développer des parcs éoliens".
Selon les déclarations du ministre de l'Energie, Alí Rodríguez Araque, lors d'une comparution devant le Parlement le 17 février, la région de la Guajira vénézuélienne disposerait d'une capacité de génération d'énergie éolienne équivalente à 10 000 mégawatts, alors que le projet nucléaire avec Moscou aurait quant à lui dû atteindre les 4000 MW au cours des dix prochaines années. Cependant, le seul projet éolien actuellement en construction, dans la péninsule de Paraguaná (qui devrait apporter 100 MW), n'est toujours pas entré en fonctionnement. La première pierre du chantier a été posée en novembre 2006 par le président Chávez et l'inauguration était alors prévue pour l'année suivante.
Enfin, le président colombien Juan Manuel Santos a lui aussi salué "le geste d'opportune précaution" de son voisin vénézuélien. "Nous ne devons pas seulement nous préparer à affronter le changement climatique, nous devons aussi nous concentrer sur la prévention d'autres catastrophes que l'action de l'homme, de par sa course à la technologie, peut occasionner", a-t-il déclaré.
Article publié dans le quotidien suisse Le Courrier le 22 mars 2011.
Le président Hugo Chávez a annoncé mardi dernier avoir "donné l'ordre de geler les plans et les études préliminaires" du programme nucléaire pacifique vénézuélien. "Ce qui s'est passé ces dernières heures est quelque chose d'extrêmement dangereux pour le monde entier. Et malgré la grande technologie et les avancées du Japon en la matière, regardez ce qui se passe avec certains réacteurs nucléaires. Et on ne connaît pas encore la portée du problème...", a-t-il déclaré lors d'une rencontre au Palais présidentiel avec des investisseurs chinois.
En octobre 2010, durant une visite à Moscou, Hugo Chávez avait officialisé un accord avec son homologue russe Dimitri Medvedev pour la construction de la première centrale nucléaire au Venezuela. Projet qui avait alors "inquiété" Washington. Mais la crise japonaise semble avoir refroidi les ambitions vénézuéliennes, présentées à l'époque comme une avancée vers l'indépendance technologique et énergétique. "Je n'ai pas le moindre doute que cela va modifier très fortement les projets de développement de l'énergie nucléaire dans le monde", a estimé le président vénézuélien.
Paolo Traversa, chef du programme "P Gamma" de l'Institut vénézuélien de recherches scientifiques (IVIC), estime que c'est une bonne décision: "La situation dramatique du Japon doit être prise en compte. Si on veut continuer à utiliser l'énergie nucléaire dans le monde, il va falloir revoir les plans des futures installations. En ce qui concerne le Venezuela, nous n'avons pas de centrale nucléaire. Ce que nous devons faire maintenant c'est développer et diversifier nos sources d'énergie. Nous avons de grandes réserves de gaz et des zones ou il y a du vent en permanence, nous pourrions y développer des parcs éoliens".
Selon les déclarations du ministre de l'Energie, Alí Rodríguez Araque, lors d'une comparution devant le Parlement le 17 février, la région de la Guajira vénézuélienne disposerait d'une capacité de génération d'énergie éolienne équivalente à 10 000 mégawatts, alors que le projet nucléaire avec Moscou aurait quant à lui dû atteindre les 4000 MW au cours des dix prochaines années. Cependant, le seul projet éolien actuellement en construction, dans la péninsule de Paraguaná (qui devrait apporter 100 MW), n'est toujours pas entré en fonctionnement. La première pierre du chantier a été posée en novembre 2006 par le président Chávez et l'inauguration était alors prévue pour l'année suivante.
Enfin, le président colombien Juan Manuel Santos a lui aussi salué "le geste d'opportune précaution" de son voisin vénézuélien. "Nous ne devons pas seulement nous préparer à affronter le changement climatique, nous devons aussi nous concentrer sur la prévention d'autres catastrophes que l'action de l'homme, de par sa course à la technologie, peut occasionner", a-t-il déclaré.
Article publié dans le quotidien suisse Le Courrier le 22 mars 2011.