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Vivez en direct le référendum populaire sur la réforme constitutionnelle au Venezuela
http://radiovenezuelaenvivo.blogspot.com/
Qu'est-ce que Radio Venezuela en Vivo ?
Radio Venezuela en Vivo est une radio qui émet par Internet. Elle a été créée à l'initiative d'un groupe d'internationalistes basés à Caracas et dans les grandes villes du Venezuela, dans le but d'offrir une information objective continue sur la situation réelle du Venezuela pendant la période du référendum sur la réforme constitutionnelle. Radio Venezuela en Vivo émettra principalement en français et en anglais, s'enrichissant aussi d'émissions en arabe et en portugais.
Pourquoi lancer Radio Venezuela en Vivo ?
En tant qu'observateurs internationaux du processus démocratique en cours au Venezuela, les membres de Radio Venezuela en Vivo ont pu voir comment ces derniers temps les mensonges médiatiques sur la situation que nous vivons tous les jours ont pu s'intensifier dans les médias internationaux. Pour tenter de contrer une situation de coup d'Etat médiatique, comme ce fut le cas en avril 2002, Radio Venezuela en Vivo informera la communauté internationale 24h/24 des évènements qui entourent le référendum sur la réforme constitutionnelle.
Où et comment écouter Radio Venezuela en Vivo ?
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Nous commencerons à émettre dans la journée du jeudi 29 novembre 2007. Nous proposerons divers programmes d'analyses et de reportages de la part des présentateurs et des correspondants que nous comptons dans tout le Venezuela. A partir du samedi 1er décembre, nous proposerons un suivi continu 24h/24 de la situation réelle au Venezuela.
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jeudi 29 novembre 2007
mercredi 28 novembre 2007
G.I. Joe à Caracas
J’affirmais dans mon dernier article (1) que la réforme constitutionnelle se déciderait aussi bien dans la rue que dans les urnes. Apparemment certains semblent bien décidés à ce que la partie se joue dans la rue et pas nécessairement selon règles démocratiques.
Le mardi 20 novembre, la Garde nationale vénézuélienne a perquisitionné une résidence particulière dans l’est de Caracas. Un véritable arsenal militaire y a été découvert.
Selon les déclarations du ministre de l’Intérieur et Justice, Pedro Carreño, le lot mis à jour par la police comportait 7 fusils d’assaut, plus de 6 000 cartouches, des armes de calibre 9mm, ainsi que 78 téléphones portables, de faux papiers, des ordinateurs portables, six véhicules et "un grand nombre" d’uniformes militaires fabriqués aux Etats-Unis.
"D’après le nombre de téléphones portables et la quantité d’armement, plus les photos retrouvées, nous pouvons déduire qu’il y a une grande quantité de personnes impliquées" expliquait Carreño.
Jusqu’à présent à peine quatre personnes (trois supposés vénézuéliens et un colombien) ont été arrêtées trois jours avant l’opération, ce qui à conduit la Garde nationale à découvrir le stock qui comprenait aussi 36 paquets d’une drogue non identifiée et une importante somme d’argent. Une bonne partie du matériel était dissimulé dans des bonbonnes de gaz à double fond.
Le ministre Carreño avait déclaré "n’exclure aucune hypothèse". Les médias on directement évacué l’affaire en la classant comme une "simple" affaire de trafic de drogue.
On se rappellera cependant qu’en mai 2004, 120 paramilitaires colombiens avaient été arrêtés dans une résidence à quelques kilomètres de Caracas. Ils avaient été "engagés" par un secteur de l’opposition radicale qui voulait en finir avec Chávez. (2)
Le président vénézuélien en gracié 41 d’entre eux le premier septembre 2007 et les a remis aux mains du gouvernement colombien. (3)
A moins d’une semaine du référendum sur la réforme constitutionnelle, que les plus radicaux de l’opposition appellent toujours à empêcher par tous les moyens, on ne peut s’empêcher de se rappeler cet incident.
Les autorités vénézuéliennes dénoncent fréquemment des "plans de déstabilisation" contre le gouvernement. Parano Chávez ? La découverte du mardi 20 novembre laisse à réfléchir...
Notes :
(2) Lire aussi : (H.) Calvo Ospina, "Aux frontières du Plan Colombie", Le Monde diplomatique, février 2005.
jeudi 22 novembre 2007
Manifestation des étudiants pour le "oui" à la réforme
Quelques images de la manifestation de ce mercredi 21 novembre. Elle a rassemblé prés de 50 000 personnes dont de nombreux étudiants, dans le centre de Caracas. Les manifestants ont défilé jusqu'au Palais de Miraflores, où le président Chávez s'est adressé à eux.
(Photos : Seb)
(Photos : Seb)
Petit clein d'oeil à la chaîne privée Globovisión, rebaptisée par les manifestants "Plomovisión, 24 heures de terreur".
mercredi 21 novembre 2007
La réforme se jouera dans la rue comme dans les urnes
Article publié sur le site de La Gauche, le 25 novembre 2007
Photo : Seb
Le 2 décembre prochain, les vénézuéliens seront de nouveau appelés aux urnes. Un an pratiquement jour pour jour après la réélection du président Chávez, ils devront cette fois approuver ou rejeter la proposition de réforme constitutionnelle déposée par ce dernier. Depuis quelques semaines les mobilisations ont repris dans les deux camps. La campagne électorale est maintenant bien lancée et celle de désinformation n’a rien à lui envier.
Depuis plusieurs semaines, aux abords de la Place Bolivar à Caracas, on ne fait pas vingt mètres sans tomber sur des volontaires qui distribuent des exemplaires de la réforme constitutionnelle. Retraités, jeunes militants ou étudiantes, ils sont vêtus de rouge et font campagne pour le "oui".
Ce qui frappe, c’est que les partisans du "oui" informent en distribuant la réforme comprenant les 69 articles soumis à référendum. Les partisans du "non", de leur côté, se contentent de slogans et de tracs interprétant les articles du projet constitutionnel à leur manière. On ne distribue pas le projet de réforme dans les quartiers chics de l’Est de Caracas, ou très peu.
Chaque jour, les journaux accueillent eux aussi des publicités défendant l’une ou l’autre position. Dans le quotidien de circulation nationale Ultimas Noticias de ce 19 novembre, on pouvait notamment trouver en page 13 une publicité appelant à voter contre la réforme.
Intitulé "Avec la réforme constitutionnelle, qui gagne et qui perd ?", le document signalait dans un de ses premiers arguments :
"Si tu es mère famille, tu perds ! Parce que tu perdras ta maison, ta famille et tes enfants (les enfants appartiendront à l’Etat). Nous perdons tous quand perdent nos mères". A la fin de cet encadré hautement argumenté, il est fait référence à l’article 112 de la Constitution.
La peur du "castro-communisme"
Mais que pouvait bien contenir cet article ? Muni de ma réforme constitutionnelle acquise gratuitement sur la Place Bolivar, je décidais donc de lire ce fameux article 112 qui sera soumis à référendum :
"L’Etat promouvra le développement d’un modèle économique productif, intermédiaire, diversifié et indépendant, fondé sur les valeurs humanistes de la coopération et la prépondérance des intérêts communs sur les individuels, qui garantisse la satisfaction des besoins sociaux et matériels du peuple, la majeure somme de stabilité politique et sociale y la majeure somme de bonheur possible.
De même, il encouragera et développera diverses formes d’entreprises et unités économiques de propriété sociale, tant directe ou communale qu’indirecte ou d’Etat (1), ainsi que des entreprises et unités économiques de production ou distribution sociale, celles-ci pouvant être de propriété mixte entre l’Etat, le secteur privé et le pouvoir communal, créant de meilleures conditions pour la construction collective et coopérative d’une économie socialiste".
Bref, en manque de leader, d’arguments et de légitimité, l’opposition joue la carte de la désinformation et de la peur en agitant la menace d’un soi-disant "castro-communisme" qu’instaurerait cette réforme.
Une opposition fragmentée
La semaine dernière, lors d’une de ces manifestations tant relayées par les agences de presse internationales, le camp opposé à la réforme n’est pas parvenu à se mettre d’accord sur la position à adopter à moins de deux semaines du référendum.
Les opposants sont fragmentés entre ceux qui pensent qu’il faut voter "non", ceux qui pensent qu’il ne faut pas voter, et ceux qui pensent qu’il faut empêcher la tenue du référendum par n’importe quel moyen.
L’ex candidat à la présidentielle, Manuel Rosales, a même dû quitter la tribune sous la pression des jeunes de son propre parti, l’UNT (Un Nuevo Tiempo), qui contestaient son leadership. La manifestation du "non" s’est donc terminée sans aucun appel à la consigne de vote.
Fait qui illustre, s’il le fallait encore, le peu de cohésion qui règne au sein de cette opposition qui en est réduite au "tout sauf Chávez".
Les étudiants de l’opposition reprennent du service
Ils avaient déjà fait parler d’eux lors de la non rénovation de la concession de la chaîne privée RCTV, en mai dernier (2). Aujourd’hui le secteur des étudiants opposés au gouvernement remet le couvert contre la réforme constitutionnelle.
Ces jeunes issus d’universités privées ainsi que de l’Université Centrale du Venezuela (UCV, publique mais dans laquelle les classes populaires ont un taux de pénétration relativement faible), constituent le fer de lance de cette opposition en mal surtout d’appui populaire.
On a enregistré des affrontements entre étudiants dans certaines régions du pays et notamment le mercredi 7 novembre à l’UCV où des coups de feu ont été tirés et 12 personnes ont été blessées, dont trois par balle. Les circonstances de cet affrontement et les responsabilités qui en découlent restent encore floues.
Le même jour, un groupe d’étudiants qui manifestaient contre le projet de réforme constitutionnelle à San Cristobal, dans l’état de Táchira, ont attaqué la façade du siège régional du Parti Communiste à coup de cocktails molotov.
Et le 26 novembre prochain, l’opposition annonce une manifestation qu’elle a d’ores et déjà appelée "sans retour".
La sortie de l’ex-ministre de la Défense
Dans le camp chaviste, le retournement, le lundi 5 novembre, du général en chef retraité et ex-ministre de la Défense Raúl Isaías Baduel a provoqué de fortes réactions. Qualifié de traître par de nombreux membres du gouvernement, d’autres se sont simplement contentés de se distancer de sa position.
En se prononçant publiquement contre la réforme à peine trois jours après que l’Assemblée nationale ait déposé le projet définitif au Conseil national électoral (CNE), Baduel avait médiatiquement choisi son coup. Certains prétendent qu’il essaie de prendre une place de leader fort au sein de l’opposition. Il était pourtant considéré comme un proche du président Chávez.
Ses affirmations selon lesquelles l’approbation de la réforme constituerait "dans la pratique, un coup d’Etat violant le corps institutionnel" ont réveillé de vieux démons chez certains.
Au sein du gouvernement, l’optimisme règne cependant sur le comportement de l’armée. Ce dimanche 18 novembre, le gouverneur de l’Etat de Miranda, Diosdado Cabello, a écarté la possibilité d’une répétition du coup d’Etat du 11 avril 2002.
Il a estimé qu’il "existe des individualités" au sein de l’armée "comme partout". Mais que "ceux qui espèrent voir émerger des Forces armées un mouvement majoritaire de rejet à la proposition de réforme se trompent".
Diodado Cabello a ajouté que les Forces armées "sont un échantillon représentatif de ce qui se passe au Venezuela. Ce ne sont pas des robots, ce sont des personnes tout comme nous".
De leur côté, les étudiants bolivariens se mobilisent également et appellent à la manifestation ce mercredi 21 novembre à Caracas, en soutien à la réforme. Les quelques jours qui restent avant le référendum du 2 décembre promettent donc d’être agités et le sort de la reforme se jouera dans la rue comme dans les urnes.
Notes
(1) La réforme constitutionnelle introduit différentes formes de propriété, publique, sociale directe ou indirecte, collective, mixte et privée.
(2) Chaîne qui continue d’ailleurs à émettre par satellite.
Depuis plusieurs semaines, aux abords de la Place Bolivar à Caracas, on ne fait pas vingt mètres sans tomber sur des volontaires qui distribuent des exemplaires de la réforme constitutionnelle. Retraités, jeunes militants ou étudiantes, ils sont vêtus de rouge et font campagne pour le "oui".
Ce qui frappe, c’est que les partisans du "oui" informent en distribuant la réforme comprenant les 69 articles soumis à référendum. Les partisans du "non", de leur côté, se contentent de slogans et de tracs interprétant les articles du projet constitutionnel à leur manière. On ne distribue pas le projet de réforme dans les quartiers chics de l’Est de Caracas, ou très peu.
Chaque jour, les journaux accueillent eux aussi des publicités défendant l’une ou l’autre position. Dans le quotidien de circulation nationale Ultimas Noticias de ce 19 novembre, on pouvait notamment trouver en page 13 une publicité appelant à voter contre la réforme.
Intitulé "Avec la réforme constitutionnelle, qui gagne et qui perd ?", le document signalait dans un de ses premiers arguments :
"Si tu es mère famille, tu perds ! Parce que tu perdras ta maison, ta famille et tes enfants (les enfants appartiendront à l’Etat). Nous perdons tous quand perdent nos mères". A la fin de cet encadré hautement argumenté, il est fait référence à l’article 112 de la Constitution.
La peur du "castro-communisme"
Mais que pouvait bien contenir cet article ? Muni de ma réforme constitutionnelle acquise gratuitement sur la Place Bolivar, je décidais donc de lire ce fameux article 112 qui sera soumis à référendum :
"L’Etat promouvra le développement d’un modèle économique productif, intermédiaire, diversifié et indépendant, fondé sur les valeurs humanistes de la coopération et la prépondérance des intérêts communs sur les individuels, qui garantisse la satisfaction des besoins sociaux et matériels du peuple, la majeure somme de stabilité politique et sociale y la majeure somme de bonheur possible.
De même, il encouragera et développera diverses formes d’entreprises et unités économiques de propriété sociale, tant directe ou communale qu’indirecte ou d’Etat (1), ainsi que des entreprises et unités économiques de production ou distribution sociale, celles-ci pouvant être de propriété mixte entre l’Etat, le secteur privé et le pouvoir communal, créant de meilleures conditions pour la construction collective et coopérative d’une économie socialiste".
Bref, en manque de leader, d’arguments et de légitimité, l’opposition joue la carte de la désinformation et de la peur en agitant la menace d’un soi-disant "castro-communisme" qu’instaurerait cette réforme.
Une opposition fragmentée
La semaine dernière, lors d’une de ces manifestations tant relayées par les agences de presse internationales, le camp opposé à la réforme n’est pas parvenu à se mettre d’accord sur la position à adopter à moins de deux semaines du référendum.
Les opposants sont fragmentés entre ceux qui pensent qu’il faut voter "non", ceux qui pensent qu’il ne faut pas voter, et ceux qui pensent qu’il faut empêcher la tenue du référendum par n’importe quel moyen.
L’ex candidat à la présidentielle, Manuel Rosales, a même dû quitter la tribune sous la pression des jeunes de son propre parti, l’UNT (Un Nuevo Tiempo), qui contestaient son leadership. La manifestation du "non" s’est donc terminée sans aucun appel à la consigne de vote.
Fait qui illustre, s’il le fallait encore, le peu de cohésion qui règne au sein de cette opposition qui en est réduite au "tout sauf Chávez".
Les étudiants de l’opposition reprennent du service
Ils avaient déjà fait parler d’eux lors de la non rénovation de la concession de la chaîne privée RCTV, en mai dernier (2). Aujourd’hui le secteur des étudiants opposés au gouvernement remet le couvert contre la réforme constitutionnelle.
Ces jeunes issus d’universités privées ainsi que de l’Université Centrale du Venezuela (UCV, publique mais dans laquelle les classes populaires ont un taux de pénétration relativement faible), constituent le fer de lance de cette opposition en mal surtout d’appui populaire.
On a enregistré des affrontements entre étudiants dans certaines régions du pays et notamment le mercredi 7 novembre à l’UCV où des coups de feu ont été tirés et 12 personnes ont été blessées, dont trois par balle. Les circonstances de cet affrontement et les responsabilités qui en découlent restent encore floues.
Le même jour, un groupe d’étudiants qui manifestaient contre le projet de réforme constitutionnelle à San Cristobal, dans l’état de Táchira, ont attaqué la façade du siège régional du Parti Communiste à coup de cocktails molotov.
Et le 26 novembre prochain, l’opposition annonce une manifestation qu’elle a d’ores et déjà appelée "sans retour".
La sortie de l’ex-ministre de la Défense
Dans le camp chaviste, le retournement, le lundi 5 novembre, du général en chef retraité et ex-ministre de la Défense Raúl Isaías Baduel a provoqué de fortes réactions. Qualifié de traître par de nombreux membres du gouvernement, d’autres se sont simplement contentés de se distancer de sa position.
En se prononçant publiquement contre la réforme à peine trois jours après que l’Assemblée nationale ait déposé le projet définitif au Conseil national électoral (CNE), Baduel avait médiatiquement choisi son coup. Certains prétendent qu’il essaie de prendre une place de leader fort au sein de l’opposition. Il était pourtant considéré comme un proche du président Chávez.
Ses affirmations selon lesquelles l’approbation de la réforme constituerait "dans la pratique, un coup d’Etat violant le corps institutionnel" ont réveillé de vieux démons chez certains.
Au sein du gouvernement, l’optimisme règne cependant sur le comportement de l’armée. Ce dimanche 18 novembre, le gouverneur de l’Etat de Miranda, Diosdado Cabello, a écarté la possibilité d’une répétition du coup d’Etat du 11 avril 2002.
Il a estimé qu’il "existe des individualités" au sein de l’armée "comme partout". Mais que "ceux qui espèrent voir émerger des Forces armées un mouvement majoritaire de rejet à la proposition de réforme se trompent".
Diodado Cabello a ajouté que les Forces armées "sont un échantillon représentatif de ce qui se passe au Venezuela. Ce ne sont pas des robots, ce sont des personnes tout comme nous".
De leur côté, les étudiants bolivariens se mobilisent également et appellent à la manifestation ce mercredi 21 novembre à Caracas, en soutien à la réforme. Les quelques jours qui restent avant le référendum du 2 décembre promettent donc d’être agités et le sort de la reforme se jouera dans la rue comme dans les urnes.
Notes
(1) La réforme constitutionnelle introduit différentes formes de propriété, publique, sociale directe ou indirecte, collective, mixte et privée.
(2) Chaîne qui continue d’ailleurs à émettre par satellite.
lundi 12 novembre 2007
De retour à Caracas
De retour à Caracas après trois semaines passées en Belgique et me voilà replongé dans le quotidien passionnant du processus bolivarien. Avec un nouvel horaire de travail qui va, je l’espère, me permettre de reprendre un rythme de publications plus soutenu sur ce blog. J’espère en revenir au moins à un article par semaine, comme je le faisais au départ. L’actualité est comme d’habitude ici, très chargée. De plus, les esprits commencent de nouveau à s’échauffer autour de la réforme constitutionnelle proposée par le président Chávez. Un référendum est prévu pour le 2 décembre prochain.
Dans les grandes lignes, on retiendra cette semaine dans l’actualité, trois choses.
La première c’est la rencontre entre Chávez et un émissaire des FARC présent à Caracas, Iván Márquez. Le président vénézuélien s’est entretenu avec lui à plusieurs reprises cette semaine, ainsi qu’avec Piedad Córdoba, sénatrice colombienne. Chávez et Córdoba jouent le rôle de médiateurs sur le thème de l’échange humanitaire entre le groupe insurgé et le gouvernement colombien. On parle de 500 guérilleros détenus par le gouvernement d’Alvaro Uribe qui seraient échangés contre 47 à 50 prisonniers détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dont Ingrid Bétancourt.
Rodrigo Granda, "chancelier" des FARC, serait apparemment aussi présent à Caracas et se serait entretenu avec Chávez, mais il n’est pas apparu publiquement.
J’ai entendu parler également de la présence d’un émissaire français, envoyé par Nicolas Sarkozy pour négocier la libération d’Ingrid Bétancourt.
Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse de Daniel Parfait, directeur Amériques et Caraïbes du ministère des Affaires étrangères. C’est en plus l’ex-ambassadeur français en Colombie et beau-frère de l’ex-candidate aux élections présidentielles colombiennes, Ingrid Betancourt.
Parfait avait déjà été reçu par Chávez le 4 octobre dernier, au Palais présidentiel de Miraflores. Je n’ai pas connaissance d’un nouvel entretien entre les deux hommes.
Le second fait qui a occupé l’actualité ces derniers jours, ce sont les déclarations du Général en Chef (retraité) Raúl Isaías Baduel, ex-ministre de la Défense, qui s’est publiquement déclaré contre la réforme constitutionnelle. Cette annonce a fait l’effet d’une petite bombe au sein du chavisme. Qualifié de "traître" par certains, d’autres lui reconnaissent cependant son droit à se positionner sur le sujet. Mais il est clair que l’opposition en fait ses choux gras et le porte maintenant en icône. Un ex-ministre, connu de plus pour être un proche de Chávez, qui retourne sa veste, c’est une aubaine pour la presse d’opposition.
La réforme en route
Le vendredi 2 novembre, la direction de l’Assemblée nationale a déposé la proposition de réforme constitutionnelle, modifiée et approuvée, au Conseil national électoral. Celui-ci est maintenant chargé de convoquer un référendum dans les 30 jours, comme le stipule la Constitution. La consultation populaire aura donc lieu le dimanche 2 décembre.
A la proposition déposée par le président Chávez le 15 août dernier qui modifiait 33 articles, l’Assemblée nationale a effectué ses propres modifications, en se basant sur les idées recueillies lors des rencontres avec la population et ses propres apports. Cela donne maintenant une réforme qui va modifier 69 articles sur 350 que compte la Constitution actuelle.
Ce qui va changer également c’est la forme du référendum. Il était prévu au départ que tout soit voté en un seul bloc. Il y aura maintenant deux parties qui seront votées séparément. La première sera celle présentée par Chávez et la seconde celle comprenant les articles proposés par l’Assemblée nationale (Parlement).
Dernière chose et non des moindres, le mouvement étudiant de l’opposition a repris du service dans la contestation. Ils ont manifesté à plusieurs reprises, notamment face au Tribunal Suprême de Justice (TSJ, équivalent de la Court Suprême) afin de demander le report du référendum. Ils ont été reçus par un des recteurs du TSJ et y ont déposé un document. Leur argument est que la population ne connaît pas assez la réforme pour voter en toute connaissance de cause (1).
Mercredi dernier les choses ont failli mal tourner. Des affrontements ont eu lieu entre étudiants à l’Université centrale du Venezuela (UCV), à Caracas. Des coups de feu ont été tirés et il y a eu 12 blessés dont trois par balle, heureusement pas de mort. Vous avez certainement dû en entendre parler dans la presse européenne, il paraît que Le Monde en avait fait la première page de son édition d’outremer.
Les versions varient beaucoup selon que le discours vienne du gouvernement ou de l’opposition. Apparemment, un groupe d’étudiants d’opposition ayant participé à la manifestation face au TSJ (qui s’était déroulée sans incident) est repassé par l’université. Un groupe de chavistes se trouvait dans la faculté de sciences sociales, ils étaient occupés à coller des affiches de campagne pour le "oui" à la réforme. Et c’est à partir de là que les versions différent. Qui a attaqué qui ? Une enquête à été ouverte et les ministres de l’Intérieur et d’Education supérieure se sont réunis vendredi avec les recteurs de plusieurs universités.
Ce qui est sûr c’est qu’un groupe à mis le feu à l’entrée de la faculté de sciences sociales. Et qu’un peu après, une quinzaine de motos ont débarqué avec des hommes armés et cagoulés tirant des coups de feu en l’air. Je n’en dirai pas plus, le reste ne serait que spéculations...
Dans les grandes lignes, on retiendra cette semaine dans l’actualité, trois choses.
La première c’est la rencontre entre Chávez et un émissaire des FARC présent à Caracas, Iván Márquez. Le président vénézuélien s’est entretenu avec lui à plusieurs reprises cette semaine, ainsi qu’avec Piedad Córdoba, sénatrice colombienne. Chávez et Córdoba jouent le rôle de médiateurs sur le thème de l’échange humanitaire entre le groupe insurgé et le gouvernement colombien. On parle de 500 guérilleros détenus par le gouvernement d’Alvaro Uribe qui seraient échangés contre 47 à 50 prisonniers détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dont Ingrid Bétancourt.
Rodrigo Granda, "chancelier" des FARC, serait apparemment aussi présent à Caracas et se serait entretenu avec Chávez, mais il n’est pas apparu publiquement.
J’ai entendu parler également de la présence d’un émissaire français, envoyé par Nicolas Sarkozy pour négocier la libération d’Ingrid Bétancourt.
Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse de Daniel Parfait, directeur Amériques et Caraïbes du ministère des Affaires étrangères. C’est en plus l’ex-ambassadeur français en Colombie et beau-frère de l’ex-candidate aux élections présidentielles colombiennes, Ingrid Betancourt.
Parfait avait déjà été reçu par Chávez le 4 octobre dernier, au Palais présidentiel de Miraflores. Je n’ai pas connaissance d’un nouvel entretien entre les deux hommes.
Le second fait qui a occupé l’actualité ces derniers jours, ce sont les déclarations du Général en Chef (retraité) Raúl Isaías Baduel, ex-ministre de la Défense, qui s’est publiquement déclaré contre la réforme constitutionnelle. Cette annonce a fait l’effet d’une petite bombe au sein du chavisme. Qualifié de "traître" par certains, d’autres lui reconnaissent cependant son droit à se positionner sur le sujet. Mais il est clair que l’opposition en fait ses choux gras et le porte maintenant en icône. Un ex-ministre, connu de plus pour être un proche de Chávez, qui retourne sa veste, c’est une aubaine pour la presse d’opposition.
La réforme en route
Le vendredi 2 novembre, la direction de l’Assemblée nationale a déposé la proposition de réforme constitutionnelle, modifiée et approuvée, au Conseil national électoral. Celui-ci est maintenant chargé de convoquer un référendum dans les 30 jours, comme le stipule la Constitution. La consultation populaire aura donc lieu le dimanche 2 décembre.
A la proposition déposée par le président Chávez le 15 août dernier qui modifiait 33 articles, l’Assemblée nationale a effectué ses propres modifications, en se basant sur les idées recueillies lors des rencontres avec la population et ses propres apports. Cela donne maintenant une réforme qui va modifier 69 articles sur 350 que compte la Constitution actuelle.
Ce qui va changer également c’est la forme du référendum. Il était prévu au départ que tout soit voté en un seul bloc. Il y aura maintenant deux parties qui seront votées séparément. La première sera celle présentée par Chávez et la seconde celle comprenant les articles proposés par l’Assemblée nationale (Parlement).
Dernière chose et non des moindres, le mouvement étudiant de l’opposition a repris du service dans la contestation. Ils ont manifesté à plusieurs reprises, notamment face au Tribunal Suprême de Justice (TSJ, équivalent de la Court Suprême) afin de demander le report du référendum. Ils ont été reçus par un des recteurs du TSJ et y ont déposé un document. Leur argument est que la population ne connaît pas assez la réforme pour voter en toute connaissance de cause (1).
Mercredi dernier les choses ont failli mal tourner. Des affrontements ont eu lieu entre étudiants à l’Université centrale du Venezuela (UCV), à Caracas. Des coups de feu ont été tirés et il y a eu 12 blessés dont trois par balle, heureusement pas de mort. Vous avez certainement dû en entendre parler dans la presse européenne, il paraît que Le Monde en avait fait la première page de son édition d’outremer.
Les versions varient beaucoup selon que le discours vienne du gouvernement ou de l’opposition. Apparemment, un groupe d’étudiants d’opposition ayant participé à la manifestation face au TSJ (qui s’était déroulée sans incident) est repassé par l’université. Un groupe de chavistes se trouvait dans la faculté de sciences sociales, ils étaient occupés à coller des affiches de campagne pour le "oui" à la réforme. Et c’est à partir de là que les versions différent. Qui a attaqué qui ? Une enquête à été ouverte et les ministres de l’Intérieur et d’Education supérieure se sont réunis vendredi avec les recteurs de plusieurs universités.
Ce qui est sûr c’est qu’un groupe à mis le feu à l’entrée de la faculté de sciences sociales. Et qu’un peu après, une quinzaine de motos ont débarqué avec des hommes armés et cagoulés tirant des coups de feu en l’air. Je n’en dirai pas plus, le reste ne serait que spéculations...
Note :
(1) Actuellement il n’est pas difficile de se procurer un exemplaire de la réforme, ceux-ci sont distribués gratuitement en centre ville à Caracas. De plus la campagne menée par le Parlement au moment des débats a été assez large et à touché plusieurs villes du pays, voire même des endroits plus reculés (Lire aussi sur ce blog "Réforme constitutionnelle et critique nécessaire"). Maintenant quant à savoir si tout le monde lis la réforme, c’est une autre question. Mais quoi qu’il en soit, la Constitution dans son article 344 stipule bel et bien que "le projet de réforme constitutionnelle approuvé par l’Assemblée nationale sera soumis à référendum dans les trente jours suivant son approbation".
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