vendredi 20 avril 2007

Construire le pouvoir populaire

Articles parus dans Le Courrier, 29 novembre 2006

Début septembre le président Chávez annonçait les sept lignes stratégiques de son "Projet national Simon Bolivar", un ensemble d’idées destinées à définir le cap de la Révolution bolivarienne à partir de 2007. La démocratie participative était l’une de ces priorités. De même que "l’approfondissement" du processus de transformation économique et sociale. Au point que les huit premières années du proceso apparaîtront comme une transition vers ce que Chávez se plaît à appeler "le socialisme du XXIe siècle". La démocratisation de l’Etat est d’autant plus cruciale que la corruption et la bureaucratie demeurent des fléaux puissamment enracinés. L’instauration, cette année, des Conseils communaux montre la voie choisie : transférer compétences et moyens à la base pour contourner la bureaucratie. Afin de favoriser la participation populaire, le gouvernement mise aussi sur l’amélioration du niveau culturel et éducatif. La semaine dernière, la Mission Alma Mater a été officiellement lancée, elle consistera en la construction de cinquante nouvelles universités et institutions éducatives supérieures.

Autre projet phare : la "sécurité sociale unique et solidaire". "Elle ne sera pas déterminée par la capacité de paiement de ceux qui cotisent, mais bien par sa responsabilité face à la société", décrit Ricardo Dorado. Plus largement, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale affirme que le projet de M.Chávez est de "construire une société dans laquelle les travailleurs jouent un rôle fondamental". L’idée d’un parti unique des travailleurs a d’ailleurs été avancée. Mais le débat devra se mener au sein même des organisations politiques et sociales, estime-t-il.

Soutien critique des paysans



Photo : Seb

"Más poder para el pueblo" - "Plus de pouvoir au peuple"
C'était l'une des revendications des paysans
lors de leur manifestation à Caracas en novembre dernier.


"Il y a eu un effort de la part du gouvernement, c’est indiscutable. Mais en étant objectif su
r ce que l’on veut, sur ce que veut la population, on se rend compte qu’il reste encore beaucoup à faire". C’est par ces mots que José Luis González résume ce que les huit années du gouvernement Chávez lui ont apporté en tant que paysan. Membre de la direction nationale du Front national paysan Ezequiel Zamora, lui et son organisation soutiennent de façon critique la réélection du président. Appui qu’ils ont d’ailleurs manifesté en masse en novembre dernier dans la capitale Caracas. La question de la répartition des terres reste une des faiblesses du gouvernement bolivarien. Malgré une Constitution qui affirme que "le régime latifundiste est contraire à l’intérêt social" et une Loi des terres qui vise à sa redistribution, la résistance des grands propriétaires reste tenace et utilise des moyens parfois extrêmement violents. Tués, blessés ou portés disparus, des paysans continuent d’être victimes des hommes de main ou des entreprises de sécurité au service des latifundistes.

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