lundi 28 avril 2008

Lutter pour la liberté (économique), ça rapporte !

Le mouvement étudiant de l’opposition vénézuélienne à toujours nié être subventionné par les Etats-Unis. Ses représentants ont toujours rejeté cette étiquette de "peón del imperio" (pion de l’empire étasunien) que le gouvernement leur colle.

Et pourtant le 15 mai prochain, un des principaux leaders de ce mouvement, Yon Goicoechea, se verra remettre un prix de 500 000 dollars à New York par un institut qui à pour but de promouvoir le libéralisme économique.

Tous les deux ans depuis 2002, le Cato Institute décerne le "Prix Milton Friedman pour la Liberté". Le concept de "liberté" de cette institution fait référence au libre marché, dont l’économiste Friedman était un fervent défenseur.

Il est d’ailleurs intéressant de jeter un œil su le site web du Cato Institute (1). L’en-tête de la page parle de lui même : "Liberté individuelle, gouvernement limité, marchés libres et paix".

La dépêche de l’agence Efe, datée du 23 avril, indique que le président de l’institut, Edward Crane, a souligné "la contribution extraordinaire de Goicoechea à la promotion de la liberté".

Le leader estudiantin de l’Université Catolique Andrés Bello (UCAB, privée) a été très actif durant les mobilisations de l’opposition contre la non rénovation de la concession de la chaîne RCTV, ainsi que durant toute la campagne contre la réforme constitutionnelle.

Le Cato Institute, "fondation éducative à but non lucratif", gérait en 2005 un budget de 22,4 millions de dollars et possédait plus de 100 employés temps-plein.

Pas de politique

Le message des étudiants de l’opposition vénézuélienne a toujours été "nous ne sommes pas politiques. Nous luttons pour la liberté d’expression, les droits de l’homme, etc.". Ils ont ainsi réussi à se détacher de l’image poussiéreuse des partis d’opposition.

Cependant Goicoechea, qui dans l’interview à Efe persiste à affirmer qu’il est "indépendant", ne cache pas son envie d’occuper "dans le futur, un poste publique dans la politique vénézuélienne".

Un de ces compères du mouvement étudiant bourgeois a d’ailleurs déjà fait le pas. On peut voir dans les rues de Caracas, depuis plusieurs semaines, des autocollants avec le nom et la photo de l’étudiant Stalin González.

Stalin a dors et déjà commencé sa campagne pour les élections communales et régionales de novembre. Il compte se présenter sur les listes du parti d’opposition Un Nuevo Tiempo (UNT), pour la municipalité de Libertador à Caracas.

Mais Goicoechea n’a rien à lui envier. D’après l’Agencia Bolivariana de Noticias (ABN), il compterait utiliser ce demi-million de dollars pour créer "une école de formation de leaders politiques qui veulent se battre pour leur futur et à laquelle pourront assister des étudiants latino-américains, en particulier de Cuba et de la Bolivie".

Et justement, Yon s’est déjà rendu en Bolivie pour participer à une conférence organisée par les milieux étudiants qui prônent l’autonomie du département de Santa Cruz. Ces jeunes se caractérisent par leur radicale opposition (à de nombreuses reprises violente) au gouvernement de Evo Morales et leur racisme envers la population indigène qui constitue la majorité en Bolivie (2).

Une fois de plus, on remarque que la dépolitisation du débat, quel qu’il soit, à toujours un but politique. Dans ce cas-ci c’est la défense de la liberté… de marché.

Notes:

(1) www.cato.org

(2) Nous reviendrons cette semaine sur le thème de la Bolivie et du séparatisme de la région de Santa Cruz.

Sur le mouvement étudiant d'opposition, voir également la vidéo ci-dessous.

mardi 1 avril 2008

Nouveaux visages, même objectif




Le documentaire sur le mouvement étudiant d'opposition au Venezuela enfin sous-titré en français.


"Nouveaux visages, même objectif" démontre les liens des leaders estudiantins de l’opposition vénézuélienne avec l’organisation serbe Otpor (actuellement Canvas), les institutions du Gouvernement étasunien, les jeunesses du parti de Silvio Berlsconi et le Vatican. Les connections de ces étudiants s’étendent au Parti Popupaire espagnol, Nuevas Generaciones et la Fondation FAES.

On y explique également les incidents de l’Université centrale du Venezuela, là où ont eu lieu des affrontements violents durant la campagne contre la réforme constitutionnelle.

Ce documentaire est également disponible sur :


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