mercredi 28 novembre 2007

G.I. Joe à Caracas

Photo : TeleSUR

J’affirmais dans mon dernier article (1) que la réforme constitutionnelle se déciderait aussi bien dans la rue que dans les urnes. Apparemment certains semblent bien décidés à ce que la partie se joue dans la rue et pas nécessairement selon règles démocratiques.

Le mardi 20 novembre, la Garde nationale vénézuélienne a perquisitionné une résidence particulière dans l’est de Caracas. Un véritable arsenal militaire y a été découvert.

Selon les déclarations du ministre de l’Intérieur et Justice, Pedro Carreño, le lot mis à jour par la police comportait 7 fusils d’assaut, plus de 6 000 cartouches, des armes de calibre 9mm, ainsi que 78 téléphones portables, de faux papiers, des ordinateurs portables, six véhicules et "un grand nombre" d’uniformes militaires fabriqués aux Etats-Unis.

"D’après le nombre de téléphones portables et la quantité d’armement, plus les photos retrouvées, nous pouvons déduire qu’il y a une grande quantité de personnes impliquées" expliquait Carreño.

Jusqu’à présent à peine quatre personnes (trois supposés vénézuéliens et un colombien) ont été arrêtées trois jours avant l’opération, ce qui à conduit la Garde nationale à découvrir le stock qui comprenait aussi 36 paquets d’une drogue non identifiée et une importante somme d’argent. Une bonne partie du matériel était dissimulé dans des bonbonnes de gaz à double fond.

Le ministre Carreño avait déclaré "n’exclure aucune hypothèse". Les médias on directement évacué l’affaire en la classant comme une "simple" affaire de trafic de drogue.

On se rappellera cependant qu’en mai 2004, 120 paramilitaires colombiens avaient été arrêtés dans une résidence à quelques kilomètres de Caracas. Ils avaient été "engagés" par un secteur de l’opposition radicale qui voulait en finir avec Chávez. (2)

Le président vénézuélien en gracié 41 d’entre eux le premier septembre 2007 et les a remis aux mains du gouvernement colombien. (3)

A moins d’une semaine du référendum sur la réforme constitutionnelle, que les plus radicaux de l’opposition appellent toujours à empêcher par tous les moyens, on ne peut s’empêcher de se rappeler cet incident.

Les autorités vénézuéliennes dénoncent fréquemment des "plans de déstabilisation" contre le gouvernement. Parano Chávez ? La découverte du mardi 20 novembre laisse à réfléchir...

Notes :
(2) Lire aussi : (H.) Calvo Ospina, "Aux frontières du Plan Colombie", Le Monde diplomatique, février 2005.

(3) Lire aussi sur ce blog : "Chávez, Uribe et la parapolitique colombienne"

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