mercredi 16 mai 2007

L'économie vénézuélienne atteint une croissance de 8,8%

Nuit illuminée dans le quartier de Sabana Grande (Photo : Seb)

Le ministre du Pouvoir populaire pour la Planification et le Développement, Jorge Giordani, a annoncé ce mardi une croissance de 8,8 % du produit intérieur brut vénézuélien durant le premier trimestre de l'année 2007, selon les chiffres présentés par la Banque centrale du Venezuela (BCV). Cette croissance se reflète également sur le taux de chômage qui est quant à lui descendu à moins de 9 % selon l'Institut national des Statistiques. Durant la conférence de presse au Palais de Miraflores, le ministre Giordani a également réclamé la démission du président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, impliqué récemment dans une affaire de corruption.

Caracas, 15 mai (NOTISUR) – "L'économie vénézuélienne n'avait plus connu une telle croissance, forte, soutenue et généralisée, depuis ces 50 dernières années" a affirmé ce mardi le ministre du Pouvoir populaire pour la Planification et le Développement, Jorge Giordani.

D'après les chiffres de la BCV, l'économie maintient une croissance continue depuis 14 trimestres. Le ministre a expliqué que "pratiquement 86 % de cette croissance, au premier trimestre 2007, correspond au secteur non pétrolier privé. Et près de 93 % au non pétrolier public et privé".

Le ministre a également rappelé que cette croissance a des répercutions sur le taux de chômage qui, selon les dernières estimations de l'Institut national des Statistiques, atteignait 8,8 % en avril 2007. Selon Jorge Giordani, "on peut espérer atteindre un taux proche des 7 % pour la fin de l'année".

Quant à l'inflation, elle atteignait une valeur accumulée de 4,1 % en avril dernier.

Photo : Seb

Le développement d'un réseau moderne de voies ferrées à travers le pays est l'un des investissements dans le secteur "non pétrolier public", mené par l’intermédiaire de l'IAFE, Institut autonome de Chemins de Fer de l'Etat.

La sortie du FMI

Quant à l'éventuelle sortie du Venezuela du Fond monétaire international et de la Banque mondiale, le ministre a rappelé que "la décision est entre les mains du président Chávez" qui a "tout à fait raison de faire ce genre de commentaires".

Interpellé sur les conséquences d'une telle sortie, Giordani a affirmé que "le Venezuela n'a jamais suivi les consignes du FMI, même pas le 2 février 1999 (ndlr : jour de l'entrée en fonction du président Chávez). On nous disait en 1999 que si le Venezuela ne suivait pas ces consignes, il allait échouer. Le pays a connu une croissance relativement modérée de 3,6 % en 2000 et 2001".

Le coup d'Etat du 11 avril 2002 et la grève patronale qui s'est étendue du mois de décembre de la même année à janvier 2003 (66 jours), ont plongé le pays dans une grave crise économique entraînant une chute de 9 % du PIB. "Le tsunami du coup d'Etat a coûté, selon certaines estimations, plus de 13 000 millions de dollars" a rappelé le ministre lors de la conférence de presse.

Celui-ci a cependant réaffirmé que "le Venezuela a toujours fait honneur à ses engagements, même dans les pires conditions. Et l'histoire du pays le démontre. Seulement, le président n'a jamais été d'accord avec les politiques néolibérales. Et que reste-t-il aujourd'hui de ces organismes ? Regardez la triste figure du président de la Banque mondiale. Qui peut encore le défendre aujourd'hui?"

Le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, est actuellement dans la tourmente pour avoir ordonné une augmentation du salaire de sa compagne, Shaha Riza, employée dans la même institution. Faisant référence à cette affaire, Jorge Giordani a affirmé que Monsieur Wolfowitz "devrait avoir honte. Il devrait démissionner immédiatement car il n'a plus aucune autorité morale. Ce représentant qui a été capable de mener l'Irak à un génocide (1), représente maintenant les intérêts les plus obscurs de l'impérialisme nord-américain (2). Les autres peuples du monde devraient réagir face à l'initiative du président Chávez qui, cela ne fait aucun doute, a toujours maintenu une politique audacieuse".

"Je ne sais pas de quelle autorité morale jouissent encore ces messieurs pour définir des politiques qui ont amené la misère humaine dans les pays les moins développés. Maintenant la balle est dans l'autre camp, que Monsieur Wolfowitz démissionne!" Le ministre a assuré affirmer cela sous son "entière responsabilité, en tant que responsable que je suis devant la Banque mondiale, désigné par le président Chávez".

(1) Avant d'entrer en fonction à la Banque mondiale en 2005, Paul Wolfowitz a été l'un des principaux partisans de la guerre contre l'Irak, en tant que Secrétaire d'Etat adjoint à la Défense de l’administration Bush.

(2) Le président de la Banque mondiale est nommé par les Etats-Unis, principal actionnaire de l'institution dont le siège se trouve à Washington. En échange, les Européens choisissent le dirigeant du Fond monétaire international.

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