Cela fait maintenant plusieurs jours que je n’ai plus posté d’article. Je dois dire que cette semaine a été assez chargée et traduire quelques dépêches de Notisur m’aurait pris trop de temps. J’ai donc décidé de concentrer l’activité de cette semaine en un seul texte.
Si je n’ai rien mis en ligne, on ne peut pas dire pour autant qu’il ne s’est rien passé, au contraire. Dès lundi, l’opposition a commencé à se mobiliser pour protester contre la non rénovation de la concession de la chaîne privée Radio Caracas Televisión (RCTV). En effet, la concession de la fréquence VHF accordée à RCTV prend fin ce dimanche 27 mai à minuit et le Gouvernement a décidé de ne pas la renouveler (lire l’article sur ce blog "Les médias militants de la droite vénézuélienne").
Cette chaîne de télévision est active depuis près de 50 ans et la dernière rénovation de concession remonte à 1987. L’opposition et les médias privés (particulièrement "proches" l’un de l’autre) parlent de "fermeture d’un média". Pourtant, les infrastructures de RCTV resteront intactes et la chaîne pourra continuer à fonctionner par câble ou par satellite. Une grande partie de ses recettes provenant de la vente de "telenovelas" (séries télévisées typiquement latino-américaines) au Venezuela et à l’étranger, le groupe 1BC propriétaire de RCTV pourra continuer ses affaires.
Si je n’ai rien mis en ligne, on ne peut pas dire pour autant qu’il ne s’est rien passé, au contraire. Dès lundi, l’opposition a commencé à se mobiliser pour protester contre la non rénovation de la concession de la chaîne privée Radio Caracas Televisión (RCTV). En effet, la concession de la fréquence VHF accordée à RCTV prend fin ce dimanche 27 mai à minuit et le Gouvernement a décidé de ne pas la renouveler (lire l’article sur ce blog "Les médias militants de la droite vénézuélienne").
Cette chaîne de télévision est active depuis près de 50 ans et la dernière rénovation de concession remonte à 1987. L’opposition et les médias privés (particulièrement "proches" l’un de l’autre) parlent de "fermeture d’un média". Pourtant, les infrastructures de RCTV resteront intactes et la chaîne pourra continuer à fonctionner par câble ou par satellite. Une grande partie de ses recettes provenant de la vente de "telenovelas" (séries télévisées typiquement latino-américaines) au Venezuela et à l’étranger, le groupe 1BC propriétaire de RCTV pourra continuer ses affaires.
Photo : Seb
Bien que les médias privés se prétendent tous "neutres" ils affichent souvent plus qu’ostensiblement leur orientation politique. Ici lors d’une des manifestations en soutient à RCTV le 21 avril dernier, les drapeaux des partis d’oppositions ouvraient la marche. Sur la photo, des partisans du parti d’opposition Primero Justicia.
Evidemment cette même opposition et ces mêmes médias privés invoquent la "liberté d’expression", la "démocratie", etc. Toute sorte de principes qu’ils ne se sont pas gênés de violer lorsqu’ils ont pris le pouvoir par un coup d’Etat en avril 2002. En à peine 48 heures, durant lesquelles ils se sont maintenus au pouvoir, les putschistes avaient suspendu toutes les garanties constitutionnelles, fermé la chaîne de télévision publique Venezolana de Televisión (VTV) ainsi que plusieurs médias communautaires et commencé une féroce répression dans les quartiers.
Bref, je m’éloigne. Pour en revenir à cette semaine. Lors de la manifestation de lundi, j’ai pu recueillir les commentaires d’Oscar Pérez, dirigeant d’une organisation anti-chaviste qui se fait appeler le "Commando National de la Résistance". Voici quelques extraits des déclarations d’Oscar Pérez :
"Chávez est train de mettre le Venezuela sur un baril de poudre qui va exploser à n’importe quel moment. Ensuite, qu’il n’aille pas faire le tour du monde à la recherche de solidarité, en disant qu’ici on a conspiré un coup d’Etat contre lui. Car le seul déstabilisateur en ce moment au Venezuela c’est Hugo Chávez".
… pas de liberté d’expression disaient-ils ?
Et le meilleur reste à venir :
"S’il se produit une escalade de violence au Venezuela dans les heures qui viennent, le seul responsable sera Hugo Chávez. Et il est important que le monde le sache, il est important que la planète sache que Chávez joue de nouveau avec la violence" affirmait Oscar Pérez.
Lorsque je lui demandais s’il fallait y voir un quelconque message dissimulé, il me répondit : "C’est une prémisse, c’est ce que je pense. Et j’assume ma responsabilité d’appeler les gens à occuper la rue".
Le discours de Monsieur Pérez s’est un peu modéré ce vendredi. Lors d’une conférence de presse hier après-midi il a adopté un ton plus pacifique, appelant les gens à manifester ce samedi dés 10h "de façon pacifique mais ferme".
Je vais couvrir la manifestation pour Notisur, on verra ce que ça donne. Elle partira du centre de Caracas pour se terminer devant le siège de RCTV en soutien à la chaîne.
Dimanche soir, l’opposition a prévu une autre manifestation qui devrait durer toute la nuit. Le lundi dés 00h01, RCTV ne devrait plus disposer de son signal VHF. A cette heure là une nouvelle chaîne de télévision, publique celle-là, prendra le relais. Son nom : TEVES, Televisora Venezolana Social (1). Elle aura pour but de diffuser des programmes culturels, du divertissement, etc. Avec un accent particulier sur la culture vénézuélienne et les productions nationales.
De leur côté, les partisans du "proceso" (2) et de la non rénovation de la concession ont également prévu leurs manifestations. Ils célèbreront l’événement durant la nuit de dimanche à lundi. Et une intervention de Chávez est prévue le dimanche soir au Théâtre Teresa Carreño, à Caracas.
Cette semaine, l’Assemblée nationale a voté une résolution appuyant la décision de l’Exécutif de ne pas renouveler la concession de RCTV et soutenant également la création de la nouvelle chaîne TEVES. La plénière ne s’est non pas réalisée dans l’hémicycle comme cela se fait habituellement mais en rue. Le droit de parole a été donné à différentes personnes (ministre de la Communication, députés, artistes, membres de médias communautaires, etc.). C’est ce qu’on appelle ici "el parlamentarismo social de calle" (le parlementarisme social de rue).
Voilà, c’est la première publication avec une touche plus personnelle sur ce blog. C’est un style peut-être moins journalistique mais qui je pense se prête mieux au concept du blog. Cela ne veut pas dire que je publierai plus d’articles proprement dits mais j’ai l’intention de recourir plus souvent à ce style d’écriture. Je trouve ça plus sympa et plus direct. A vous de me dire ce que vous en pensez…
(1) C’est également un jeu de mots, "te ves" en espagnol veut dire "tu te vois". Symbolisant ainsi l’idée d’une télévision mettant l’accent sur une programmation vénézuélienne, "pour les vénézuéliens et par les vénézuéliens", une télévision qui "reflète la population".
(2) Proceso en espagnol veut dire processus. C’est une façon de désigner le "processus révolutionnaire" en cours, "el proceso".
1 commentaire:
Salut,
Se faire une idée sur le cas RCTV est difficile parce qu'on a des infos contradictoires de partout.
En France, personne ne parle du plan de democratisation des medias prevu par la constitution. Le non-renouvellement de la concession de RCTV est presenté comme une atteinte très grave à liberté d'expression. le Monde, dans son édito d'aujourd'hui, explique même que l'armée a été envoyée pour prendre le contrôle des installations (et dans ce cas, il ne s'agit pas d'une simple non-reconduction).
Et puis on nous explique aussi que le paysage televisuel venezuelien ne compterait plus qu'une seule chaîne de television critique envers Chavez: Globovision, et que celle-ci n'emet que sur Caracas et alentours.
Alors que croire? Chavez derive? Les medias occidentaux sont definitivement tombés dans la diabolisation?
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